samedi 19 juin 2021
Les contrats courts se sont beaucoup développés dans les années 2000, en particulier dans les secteurs utilisant les CDD d’usage. De plus ils sont en ce moment un enjeu dans la réforme de l’assurance chômage. Deux bonnes raisons de connaître leur champ, les pratiques tant des employeurs que des salariés, ainsi que les comportements vis-à-vis de l’assurance chômage. Une publication de la Dares donne beaucoup d’éléments.
Le poids des contrats courts dans l’emploi
Part des contrats courts dans les embauches (établissements du privé de 50 salariés et +) | 2000 : 76 %
2019 : 87 % |
Part des CDD dans l’emploi | 11 % des salariés (hors intérim) |
Part des contrats courts dans l’emploi | 1 % des salariés |
Les motifs des employeurs
L’enquête [1] analyse d’abord les motifs avancés par les employeurs. Les principaux concernent :
Mais, pour la Dares, ces pratiques témoignent d’une gestion des ressources humaines à l’économie, en raison d’un manque de personnel permanent, par non-recrutement, pour des raisons financières, ou par contraintes organisationnelles telle la continuité de l’activité 24h/24, 365 jours par an (Ehpad, services municipaux de base tels les déchets…). Pour cela, ces entreprises cherchent à organiser un vivier de CDD disponibles pour faire face à ces pointes de travail. Ce qui est parfois difficile, en raison de conditions de travail pénibles ou de concurrence entre les établissements. Ainsi, le recours aux contrats courts fait partie intégrante maintenant, comme pour les intermittents, d’un modèle économique sur lequel se basent un certain nombre de filières pour fonctionner.
Les raisons d’acceptabilité pour les salariés
Si des salariés acceptent ces contrats courts, de façon transitoire ou durable, c’est pour plusieurs raisons :
Pourtant, ces contrats rendent difficile la conciliation entre vie professionnelle et personnelle, avec des volumes d’heures et une durée d’emploi incertains, ainsi que la nécessité de rester disponible. Le plus souvent, les conditions de travail sont imposées, le salaire est rarement négocié sauf dans les secteurs habituellement tendus (sondages, tourisme, médico-social, Ehpad). Même si, pour 84 %, les contrats se déroulent en réemploi chez le même employeur, les salariés en contrat court sont dans une situation de grande précarité.
Stratèges de leur travail ou de l’indemnisation ?
Ainsi, ces salariés sont la plupart du temps dans une stratégie d’anticipation de leur futur de travailleurs vers une meilleure stabilité. Pour eux, le travail est la source principale de revenu, l’indemnisation reste un complément entre 2 contrats. En effet, ces 200 entretiens ne confirment pas une stratégie d’intermittence volontaire. L’intermittence est d’ailleurs mal maitrisée, tant par les salariés que par les employeurs interrogés. Les règles d’assurance chômage sont parfois méconnues, ou leur connaissance en est variable, seuls certains savent en faire le calcul. Et l’on trouve des cas de non-recours aux droits.
Pour le CEET, qui a participé à l’enquête, 4 types de situations coexistent pour les salariés en contrats courts :
CEET comme Dares en concluent, sauf exceptions minoritaires, à la non-optimisation d’usage des règles d’indemnisation. Contrairement à ce qu’on entend beaucoup tous ces derniers temps !
Sources
[1] L’enquête a permis de mener plus de 200 entretiens d’employeurs et de salariés.