Salaires en 2024 : ralentissement avec la baisse de l’inflation

mercredi 10 avril 2024

D’après la Banque de France, à partir de l’étude de 117 branches professionnelles et les accords de 1 500 entreprises, les accords de salaires de 2024 prévoient des hausses inférieures à celles négociées en 2023 (un peu moins de 3,5 % en 2024 contre 5 % en 2023). C’est dans les secteurs en difficulté de recrutement que les augmentations de salaires seront comme l’an passé les plus élevées.

Les minima de branches devraient progresser de 3,3 % en 2024

Sur 117 accords de branches conclus pour 2024 concernant 6 millions de salariés, la Banque de France a constaté une augmentation moyenne des minima de branches de 3,3 % contre 5 % en 2023.

En 2023, la mise en conformité des branches par rapport au Smic avait entrainé une plus grande fréquence des accords à ce niveau. Ainsi, les augmentations du Smic et la poussée de l’inflation avaient entraîné des répercussions plus fortes que les autres années sur les minima de branche. En 2024, le ralentissement de l’inflation et donc des augmentations automatiques du Smic semble avoir l’effet inverse et explique la moindre progression des minima.

Les augmentations sont variables d’une branche à l’autre. Les branches qui rencontrent des difficultés de recrutement comme les transports routiers ou la prévention sécurité prévoient des hausses aux environ de 5 %. Alors que d’autres branches négocient autour de 2 à 4 %.

De même entre début 2022 et 2024, un quart des branches ont revalorisé les salaires de 12 % contre une inflation de 10,5 % sur la période. Il s’agit notamment des hôtels-cafés-restaurants, des transports routiers, des entreprises de propreté, de la coiffure notamment. Un autre quart n’ont augmenté leurs minima que de moins de 9 % (par exemple, les bureaux d’études techniques).

Les accords d’entreprise prévoient des hausses de 3,4 % en moyenne

La Banque de France a analysé 1 500 accords d’entreprise représentant 600 000 salariés, négociés entre novembre 2023 et avril 2024. Elle constate une évolution des salaires de 3,4 % pour 2024 contre environ 4 % en 2023. 80 % de ces entreprises ont des accords inférieurs à l’an passé. 50 % prévoient des hausses de 3 à 4 % et moins de 10 % des hausses supérieures à 5 %. Les hausses sont plus marquées dans l’industrie.

En 2023, la Banque de France constate une diminution des accords qui mentionnent la prime de partage de la valeur : moins de 30 % fin 2023 contre 40 % fin 2022.

Par ailleurs, la banque de France interroge chaque année 1 700 chefs d’entreprise sur les évolutions de salaires. Pour 2024, ils anticipent une hausse des salaires de base de 3 % sur les 12 derniers mois contre 4,1 % fin 2022 pour 2023.

Les augmentations de salaires seront donc moins importantes qu’en 2023 mais seront sensiblement supérieures à l’inflation qui est estimée pour 2024 à 2 % en fin d’année.