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Les clés du social : Le salaire net des fonctionnaires est inférieur de 3,7 % à celui des salariés du privé

Le salaire net des fonctionnaires est inférieur de 3,7 % à celui des salariés du privé

Publié le 31 mai 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Selon une étude de l’Insee, à volume annuel de travail égal, le salaire net moyen de la fonction publique a décroché de 3,7 % par rapport à celui du secteur privé. Les caractéristiques de l’emploi public comme l’âge des fonctionnaires, leurs diplômes, leurs métiers… et les revalorisations régulières des rémunérations dans les entreprises du secteur privé expliquent notamment les écarts observés sans les justifier.

Une étude de l’Insee à point nommé

L’étude de l’Insee tombe à point nommé pour nourrir le débat entre les partenaires sociaux alors que les discussions se sont enclenchées avec le nouveau ministre pour définir un agenda social partagé. L’étude parue en mars analyse les décalages de rémunérations entre les salariés du secteur privé (20,6 millions de personnes) et ceux des fonctions publiques (5,9 millions d’agents, fonctionnaires ou pas).

Un revenu salarial moyen supérieur mais…

En 2021 (dernière année complète étudiée), le revenu moyen était de 29 450 euros annuels dans le public, supérieur de 9,3 % à celui du privé (22 040 euros). Les auteurs de l’étude expliquent cet écart par le fait que les salariés de la fonction publique ont un volume de travail annuel plus élevé en moyenne que leurs homologues du privé. En effet, ils subissent beaucoup moins d’interruptions de travail au cours de l’année, à l’inverse des salariés du privé qui peuvent plus fréquemment connaitre des périodes de chômage, de « non-emploi », entre deux contrats de travail par exemple, comme pour les salariés en CDD ou en intérim, les saisonniers …

… Une différence de 3,7 % en faveur des salariés du privé

Mais, l’Insee souligne des distorsions salariales entre le public et le privé. En modifiant son regard pour comparer les rémunérations « à volume annuel de travail égal », l’organisme démontre que le salaire net moyen annuel de la fonction publique s’élève à 29 450 euros et qu’il est inférieur de 3,7 % à celui des salariés du secteur privé. Un décalage en défaveur des acteurs publics d’autant plus marquant que ces derniers affichent un âge et un niveau de diplôme en moyenne plus élevés.

Pourquoi ?

L’institut de la statistique explique que cet écart était favorable aux agents publics jusqu’en 1995, mais que le salaire net moyen du secteur privé a ensuite progressé plus vite que celui de la fonction publique. Le croisement des courbes s’est produit en 2013.

Au-delà des décisions gouvernementales de non-revalorisation des salaires, d’autres paramètres expliquent ces différences. Les salariés sont plus âgés dans les carrières publiques (43,6 ans contre 40,9 ans) car ils sont entrés plus tardivement dans les carrières publiques, en raison notamment des niveaux de diplôme exigés pour occuper de nombreux emplois. « De ce fait, note l’Insee, le volume annuel de travail moyen des salariés de la fonction publique est inférieur à celui des salariés du secteur privé pour les moins de 25 ans (de 5,3 %) ».

De même, la typologie des métiers pèse sur les écarts de salaires constatés. Ainsi, le revenu salarial moyen des cadres de la fonction publique est inférieur de 16,9 % à celui du secteur privé.

Enfin, pour ce qui est des écarts de salaires entre les femmes et les hommes dans les deux univers professionnels, « À caractéristiques observables identiques, ces écarts sont d’une ampleur comparable dans la fonction publique et dans le secteur privé ». La discrimination opère partout !

En balade avec l’Insee sur l’échelle des salaires

L’Insee propose un outil interactif sur les salaires à travers un site pratique pour se comparer et faire un point objectif sur les métiers et leurs rémunérations. Cette mission va donc au-delà de la production statistique indispensables aux économistes comme aux responsables des ressources humaines ou aux décideurs publics.

L’institut veut ainsi renseigner le grand public sur les niveaux des salaires moyens et leurs tendances. Tout un chacun peut consulter les études, les tableaux détaillés ou les séries chronologiques ainsi qu’une série de vidéos pédagogiques.

Conclusion : un vent de transparence semble souffler sur la question des rémunérations. À charge pour les organisations syndicales et leurs mandatés d’en tirer profit.


Sources