1. Accueil
  2. > Environnement économique
  3. > Emploi
  4. > La situation des jeunes sur le marché du travail (...)

La situation des jeunes sur le marché du travail depuis la crise du covid

samedi 8 octobre 2022

En 2020, les jeunes sont particulièrement touchés par la crise sanitaire et économique, avec une baisse sensible du taux d’emploi et une hausse de l’inactivité. Mais en 2021, ils sont moins en inactivité, moins au chômage, et davantage en emploi. En fin d’année 2021, leur situation est même plus favorable qu’avant la crise.

En 2020, le taux d’emploi des jeunes recule : le taux d’emploi des 15-24 ans recule de 1,1 point, atteignant 28,9 %. Au 2ème trimestre, il se replie de 3,4 points par rapport au 1er trimestre à la suite du premier confinement, du fait de la chute des embauches et du non-renouvellement des contrats dans le contexte de la crise sanitaire.

  • Le nombre des recrutements des jeunes en CDI diminue de 50 % entre les 2èmes trimestres de 2019 et de 2020 et celui des jeunes en CDD diminue de 44 %.
  • Leur taux de chômage s’accroît de 0,8 point. Il s’établit à 21,5 % des jeunes actifs, avec notamment une augmentation de 1,6 point entre le 1ème et le 2ème trimestre. C’est un chiffre plus élevé que pour les personnes de 25 à 49 ans (respectivement -0,3 et –0,8 point).
  • Nette augmentation du halo du chômage : 7 % des 15-24 ans en 2020 contre 5,8 % en 2019.
  • Les chômeurs et les personnes dans le halo représentent 14,9 % des 15-24 ans en 2020 contre 13,7 % en 2019.

La crise sanitaire affecte en 2020 l’accès au marché du travail des sortants de formation initiale : les jeunes sortants de formation initiale entre 2016 et 2019 sont les plus affectés par la crise. En 2020, leur taux d’emploi se réduit de 1 point par rapport à 2019, atteignant 68,3 % en moyenne, tandis qu’il reste quasiment stable pour ceux qui ont achevé leurs études depuis plus longtemps.

  • Les difficultés à l’emploi concernent tous les niveaux de diplôme mais leur amplitude varie selon les spécialités, les plus touchées étant celles liées aux secteurs les plus affectés par la crise.
  • Le taux d’emploi baisse particulièrement dans l’hôtellerie-tourisme (-9,7 points) ou le commerce-vente (-5,9 points).
  • Les titulaires d’un diplôme de santé progressent (+2,8 points).

L’inactivité progresse en 2020, en raison de la prolongation des études et de la part des jeunes ni en emploi ni en formation (Neet) : la part des actifs parmi les 15-24 ans recule de 1,1 point entre fin 2019 (38 %) et fin 2020 (36,9 %). Cette évolution tient à l’allongement de la durée de formation initiale (+0,2 année), les jeunes étant incités à prolonger leurs études par le contexte de crise sanitaire et de dégradation des perspectives d’emploi :

  • La part des Neet (ni en emploi ni en formation) augmente de 12,5 % des 15-29 ans en 2019 à 15,7 % au 2ème trimestre 2020.
  • Les jeunes sont particulièrement affectés par la crise sanitaire et économique en 2020 avec une baisse du taux d’emploi et une hausse de l’inactivité.

Lancé à l’été 2020, le plan « 1 jeune, 1 solution » contribue à développer l’alternance : le taux d’emploi en alternance augmente (+0,5 point entre les 4èmes trimestres de 2019 et 2020), suite notamment aux aides exceptionnelles du plan, ainsi qu’à la réforme de l’apprentissage de 2018 :

  • L’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) favoriserait un déplacement de l’emploi des jeunes de 22 à 25 ans vers des CDD longs et des CDI sans toutefois provoquer une hausse du taux d’emploi de ces jeunes.
  • Entre fin 2019 et fin 2020, le taux d’emploi en CDI baisse moins que le taux d’emploi en CDD pour les moins de 30 ans (-0,3 point contre -1 point).

En 2021, le taux d’emploi se redresse nettement, au-delà du développement de l’apprentissage : tous âges confondus, le taux d’emploi (+1,2 point) et les embauches (+18,9 points) se redressent par rapport à 2020, et particulièrement pour les jeunes (respectivement : +3,4 points et +19,6 %).

  • À 32,3 %, le taux d’emploi des 15-24 ans atteint son plus haut niveau depuis 1992.
  • Par rapport à la situation d’avant crise, leurs embauches sont particulièrement dynamiques dans la construction (+17 %), ainsi que dans le secteur privé de la santé humaine (+11 % par rapport à 2019).
  • Elles sont moins nombreuses dans l’hébergement-restauration (-25 %).

Le taux de chômage des 15-24 ans recule de 4,1 points fin 2021 par rapport à fin 2020 pour atteindre 16,1 %, niveau inégalé depuis plus de 20 ans. Il reste toutefois nettement plus élevé pour les jeunes que pour les 25-49 ans (6,8 % fin 2021) :

  • La part des 15-24 ans se situant dans le halo autour du chômage recule elle aussi à 6,5 % fin 2021 (soit -0,4 point par rapport à fin 2020).
  • Elle reste cependant supérieure à celle de la fin 2019 (+0,3 point).
  • Toutefois sur deux ans, la part des chômeurs et des personnes dans le halo baisse à 13 % des 15-24 ans fin 2021 contre 14,4 % fin 2019.

L’inactivité se replie fortement en 2021 : la part des actifs dans l’ensemble des 15-24 ans se redresse de 3,4 points entre les 4èmes trimestres de 2020 et de 2021 et de 2,4 points entre fin 2018 et fin 2021 (+0,3 et +0,2 point pour les 25-49 ans) :

  • La part des Neet recule à 12,3 % des 15-29 ans, soit -0,5 point en 1 an.
  • Le taux d’emploi des 15-24 ans progresse de 4,4 points entre les 4èmes trimestres de 2020 et 2021.
  • L’alternance contribue à hauteur de 2,1 points (soit 49 % de la hausse).

Sur deux ans, le taux d’emploi des jeunes augmente de 4,1 points entre les 4èmes trimestres de 2019 et de 2021. Cette dynamique n’est pas du seul fait de l’apprentissage. L’alternance en explique +2,6 points. Une part importante de la progression de l’emploi reste toutefois indépendante de celle de l’apprentissage, contribuant à la baisse du taux de chômage des jeunes.


Références