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Les clés du social : L'impact de l'inscription des bénéficiaires du RSA à France Travail est minime

L’impact de l’inscription des bénéficiaires du RSA à France Travail est minime

Publié le 3 septembre 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Alors que tous les bénéficiaires du RSA sont désormais inscrits automatiquement à France Travail depuis janvier 2025 pour renforcer leur accompagnement vers l’emploi durable, la Dares nous présente la trajectoire professionnelle des bénéficiaires du RSA qui étaient inscrits à France Travail en 2022. Le résultat n’est pas bon, près de neuf allocataires du RSA sur dix (86 %) sont restés sans emploi un an après leur inscription. Ce constat est encore plus sévère pour les seniors.

Des résultats minimes

Parmi les bénéficiaires du RSA qui n’avaient pas de contrat de travail fin juin 2022, seuls 14 % d’entre eux étaient en emploi salarié un an plus tard, en juin 2023. Cette part s’élève à 21 % pour ceux qui s’étaient inscrits à France Travail fin juin 2022. Pour 76 % d’entre eux, ce retour à l’emploi couvre l’ensemble des jours ouvrés du mois mais s’effectue pour 41 % d’entre eux à temps partiel. Ce qui ne leur permet pas de sortir de la précarité.

L’impact du profil socio-démographique

Le retour en emploi salarié à un an des bénéficiaires du RSA sans contrat fin juin 2022 varie également selon leur profil sociodémographique. Les plus âgés retrouvent ainsi moins souvent un contrat : seuls 12 % des 40-59 ans et 3 % des 60 ans ou plus sont en emploi salarié fin juin 2023, contre 19 % des 25-39 ans. Ces chômeurs plus âgés sont pénalisés par leur âge et le rejet des entreprises.

Par ailleurs, les familles monoparentales et les personnes seules retrouvent plus fréquemment un emploi (15 %) que les personnes en couple avec enfants (12 %) et sans enfant (9 %). Le retour à l’emploi salarié est légèrement plus élevé pour les hommes (15 %) que pour les femmes (13 %).

Enfin, les bénéficiaires du RSA qui appartiennent aux foyers sociaux dotés de revenus bruts annuels plus élevés sont aussi ceux qui retrouvent le plus fréquemment un emploi un an plus tard. Ces revenus annuels familiaux incluent notamment les salaires et les allocations chômage, témoignant d’une plus forte proximité avec le marché du travail.

Quels emplois ?

Pour les emplois qui sont repris à l’horizon d’un an, deux sur cinq (41%) sont à temps partiel. La durée en emploi et la part de contrats à temps partiel sont similaires entre les bénéficiaires du RSA inscrits à France Travail en juin 2022 et les non-inscrits. La moitié (51 %) des accédants à l’emploi effectuent au moins un contrat à temps partiel dans l’année, et 7 % n’ont que des contrats à temps partiel. Ils travaillent principalement dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et services administratifs (22 %), l’administration publique (18 %), l’industrie (16 %) et le transport-entreposage (10 %).

Les trois quarts (76 %) des bénéficiaires du RSA retrouvant un emploi salarié en juin 2023 travaillent la totalité des jours ouvrés du mois, 12 % ont un contrat qui couvre entre 50 et 100 % des jours ouvrés du mois et 12 %, moins de la moitié du mois.

Pour conclure, le retour à l’emploi est dur pour les bénéficiaires du RSA. Il ne suffit pas d’une inscription à France Travail pour que des résultats probants apparaissent. De même, il ne suffira pas d’une énième réforme de l’assurance-chômage telle qu’elle était envisagée par le gouvernement Bayrou pour progresser sur la voie de l’insertion professionnelle de tous. La décision du Premier ministre de demander un vote de confiance au Parlement rebat les cartes de ce projet. Affaire à suivre.


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