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Année 2021 : un rebond de l’emploi salarié et peu d’augmentation de salaire

mercredi 2 mars 2022

En 2020, sous l’effet de la crise du Covid-19, quelques 320 000 emplois avaient été détruits dans le secteur privé, après cinq années de hausse consécutives. À la fin de l’année 2021, le secteur privé a enregistré 648 200 créations nettes de postes sur un an (+3,3 %), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Au total, fin 2021, l’emploi salarié privé dépasse de 1,5 % (soit +297 300 emplois) son niveau d’avant- crise, fin 2019 [1]. Les salaires ont-ils augmenté ?

À quoi est due cette augmentation de l’emploi ? Est-ce dû à des facteurs conjoncturels ?

  • À des personnes absentes de leur emploi pour « congé maladie, ou à l’isolement » ?
  • À des personnes toujours comptabilisées mais dont l’employeur a peut-être eu la nécessité de recruter « des contrats courts pour les remplacer » ?
  • Avec les contraintes sanitaires, on a besoin de plus de personnes pour faire la même chose.
  • Certaines entreprises gardent leurs salariés par précaution, vu les tensions sur le marché du travail.

Quels emplois ?

  • Pour le seul dernier trimestre de 2021, l’emploi du privé a augmenté de 0,5 % (+106 700) comme au trimestre précédent.
  • L’emploi intérimaire enregistre un bond de 9,1 % (71 100 emplois), soit les 2/3 de la hausse totale
  • Fin 2021, l’emploi intérimaire se situe 8,2 % au-dessus de son niveau d’avant–crise (64 500 emplois).

Dans quels secteurs l’emploi augmente-t-il ?

  • L’emploi industriel (hors intérim) augmente de nouveau légèrement au quatrième trimestre 2021 (+0,2 %), il avait baissé de 1,9 % sur l’ensemble de l’année 2020 (- 56 200 emplois). Fin décembre 2021, l’emploi industriel demeure ainsi inférieur à son niveau d’avant-crise (-1,2 % par rapport à fin 2019 (soit -38 200 emplois).
  • Dans la construction, le niveau d’emploi a augmenté de 4,5 % et la valeur ajoutée de seulement 1,4 %, ce qui traduit des pertes de productivité.
  • Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié privé ralentit de nouveau : +0,3 % seulement (30 800). L’emploi de ce secteur a été très marqué par les mesures de restrictions sanitaires, baissant de 2,6 % sur l’ensemble de l’année 2020 (soit -298 700 emplois). Il a fortement rebondi en 2021, augmentant au total sur l’année de 4% (+453 100 emplois). Fin décembre 2021, l’emploi dans ce secteur dépasse son niveau de fin 2019 de 1,3 % (soit +154 300 emplois).
  • L’emploi salarié privé dans le tertiaire non marchand baisse légèrement au 4ème trimestre (-0,2 %). Il dépasse de 2% son niveau de fin 2019 (soit +49 900).

Ces évolutions doivent être mises en regard de l’inflation sur la période

  • Les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) augmentent de 1,0 % entre septembre 2021 et décembre 2021 et de 2,8 % sur un an au quatrième trimestre.
  • La durée hebdomadaire collective moyenne du travail s’établit à 35,7 heures au 31 décembre 2021.

Les augmentations en 2021 du salaire de base

  • L’indice du salaire mensuel de base (SMB) augmente de 0,5 % au 4ème trimestre 2021 et de 1,7 % sur un an dans les sociétés de 10 salariés ou plus de l’ensemble du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales.
  • L’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) progresse de 0,7 % au 4ème trimestre 2021 et de 1,8 % sur un an.

En 2021, peu d’augmentation des salaires et des gels salariaux plus importants qu’en 2020

  • 45 % des salariés n’ont pas eu d’augmentation en 2021 et près de 30 % ont vu leur rémunération progresser de moins de 2 % (soit moins que l’inflation, estimée par l’INSEE en octobre, sur une année glissante à 2,6 %, contre 0,5 % pour 2020).

L’année 2022 suivra-t-elle la trajectoire de 2021 ? Les économistes restent optimistes, ils prévoient une reprise dynamique et créatrice d’emplois dans certains secteurs : les métiers de la distribution et du commerce ; les métiers du « ed tech » pour des formateurs des technologies et des services en lien avec l’apprentissage ; les métiers de l’informatique et du numérique ; les métiers R&D (recherche et développement) ; sans oublier les métiers de la santé.


Référence


Notes :

[1Les chiffres pour le 4ème trimestre 2021 correspondent à l’estimation flash de l’emploi salarié réalisée par l’Insee et la Dares à partir des enquêtes de conjoncture de l’Insee auprès des entrepreneurs et des déclarations sociales nominatives (DSN). Les chiffres pour les trimestres précédents proviennent des dernières estimations statistiques d’emploi publiées par l’Insee, la Dares et l’Acoss.s