samedi 2 mars 2024
Comment concilier l’autonomie et l’engagement dans un collectif métier quasi exclusivement féminin, peu considéré et mal rémunéré. Une enquête se penche sur ces problèmes : l’aide à domicile concentre nombre de caractéristiques des emplois « dits peu qualifiés », à majorité féminine avec une forte pénibilité physique et psychologique. Seules dans leur travail mais non autonomes dans la définition de leur planning.
Dans le secteur de l’aide à domicile, il existe plusieurs modes d’intervention : un monde prestataire, où l’intervenant est salarié d’une structure qui peut être publique ou privée (entreprise à but lucratif ou non) et un mode mandataire et d’emploi direct, où l’intervenante est employée directement par le bénéficiaire.
Une enquête du Céreq dans le cadre du projet ANR « Squapin », est réalisée dans trois structures associatives du secteur de l’aide à domicile avec comme thème : redonner des marges de manœuvre à leurs salariés et concilier leur autonomie par l’intégration dans un collectif de travail. Les enquêtes réalisées auprès de structures associatives témoignent certes de la pénibilité du métier mais aussi d’un investissement fort des intervenantes dans leur travail.
Les acteurs de la branche associative de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile ont acté la nécessité d’améliorer les conditions de travail et les salaires avec l’aval des financeurs publics.
Responsabilisation et dynamique collective comme leviers de fidélisation. Reposant sur une structure hiérarchique courte, les associations du secteur emploient un nombre important d’intervenantes qui ne travaillent pas dans les locaux de la structure, mais chez des usagers aux attentes variés.
Construire une organisation partagée en équipes autonomes. Deux associations ont négocié un accord collectif en 2020, avec comme volonté de construire une organisation partagée en équipes autonomes, de valoriser les salariés et de les obliger à prendre des initiatives (utilisation des smartphones, permettre aux intervenantes à domicile de négocier et d’ajuster leur planning, développer une communication intense).
La société civile se mobilise : plusieurs « comité des bénéficiaires et des aidants » sont créés comme les conseils de la vie sociale. Un nouveau décret encadre ces structures de bénévoles. Des activités sociales, culturelles et physiques sont ouvertes à toutes les personnes isolées accompagnées à domicile, âgées et handicapées.
– Dans certaines expériences, un comité réunit une vingtaine de membres issus de représentants des personnes accompagnées, de proches aidants, de professionnels, de bénévoles et de la direction.
– L’ordre du jour est co-construit ensemble sur toutes les questions de fonctionnement, d’accompagnement, de qualité de la vie sociale et culturelle. Ce groupe consultatif est renouvelé à chaque fois que nécessaire par appel à candidatures.
Le 6 février 2024, le Sénat en première lecture a voté la proposition de loi « bien vieillir » dont l’une de ses propositions est la création d’une carte professionnelle dans les services d’aide à domicile, carte attribuée à tous les intervenants à domicile présentant une certification professionnelle ou pouvant justifier de deux années d’exercice dans des activités d’intervention au domicile des personnes âgées et handicapées.
Références