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Retraites : positions patronales …en mars 2010

samedi 27 mars 2010

Positions de : l’UPA, du MEDEF, de l’UIMM et de la CGPME

::UPA

L’objectif de fond est, pour l’UPA, de pérenniser la retraite par répartition. Pour assurer l’avenir de ce régime, il faut que la réforme concerne tous les régimes, privé comme public, salarié comme non salarié et examine tous les paramètres, y compris l’assiette.

L’UPA ne serait pas opposée au débat sur la durée de cotisations. Mais pour elle un allongement n’est pas aujourd’hui compatible avec le taux d’emploi des plus de 55 ans. L’emploi des seniors est donc une priorité, un allongement aujourd’hui ne ferait que transférer les charges du régime de retraites au régime d’allocation chômage. Au contraire à terme, en raison de l’allongement de l’espérance de vie, il faudra revoir le rapport entre la durée de cotisations et l’espérance de vie à la retraite. Au nom de la justice, elle demande le maintien du départ anticipé pour carrières longues et la validation de tous les trimestres travaillés indépendamment du taux de cotisations (donc une validation de 4 trimestres pour toute année d’activité complète, même si, en cas de revenus faibles, les cotisations versées l’ont été également).

Pour elle, on ne peut plus renchérir le coût du travail et relever le taux de cotisations. La solution de financement passe par un redéploiement de l’assiette actuelle des cotisations employeurs. En effet, la baisse depuis 15 ans de la part des salaires dans la valeur ajoutée a renchéri le coût. Il faut donc évoluer dans un sens plus favorable à l’emploi en élargissant l‘assiette avec un taux plus faible. Enfin, l’UPA est sceptique sur ce qu’apportera comme solution le Fonds de réserve des retraites – qu’elle avait approuvé - vu le caractère incertain et insuffisant de son financement.

Si les politiques sociales ont permis aux retraités d’atteindre la parité de revenus par rapport aux actifs, ce n’est pas le cas de nombreux artisans et commerçants. Pour assurer le maintien de leur pouvoir d’achat, il faut continuer d’indexer le niveau des retraites sur les prix. Et au minimum, il faut assurer 85 % net du SMIC pour une carrière complète au SMIC.

::CGPME

La position de la CGPME se situe dans la poursuite des réformes engagées depuis 1993. Elle ne demande pas de changement de paradigme, sauf de reparler d’un 3è étage des retraites par la capitalisation. Le 2è changement de système qu’elle préconise est un alignement des régimes spéciaux et des fonctions publiques sur le régime du privé (calcul de la retraite sur les 25 meilleures années, revalorisation indexée sur les prix).

Elle ne se focalisera pas sur l’âge légal de départ à la retraite. Pour elle, le passage aux 41 ans de cotisations était nécessaire, et il faudra sans doute envisager les 42. Pour en faciliter l’acquisition, la CGPME insiste sur le rachat d’années manquantes, dont il faut revoir le coût.

Pour la question du financement, il faut prioriser le retour de la croissance, la création nette d’emplois, les mesures d’emploi en faveur des seniors, la poursuite de la rationalisation des dispositions des régimes de base… avant de s’interroger complémentairement sur une hausse limitée des cotisations retraites.

Quant au niveau des pensions, la CGPME pour l’instant demande seulement que la revalorisation du minimum vieillesse ne le rapproche pas trop de la retraite des smicards, cela dévaloriserait le travail.

::MEDEF

Pour le MEDEF, la réforme nécessaire ne peut être un simple bricolage. Il ne faut pas discuter sans fin de tel ou tel paramètre, il faut d’abord se fixer des objectifs sur le taux de remplacement et sur le taux de cotisation maximum. D’autant plus que le passage à un système de points ou de comptes notionnels ne représente pas pour lui une réforme systémique car la performance de ces systèmes dépend, comme dans le régime par répartition actuel, des paramètres classiques : âge de départ à la retraite, niveau et durée de cotisation, niveau des retraites. Le régime de retraite par répartition doit être maintenu, mais le MEDEF propose de le compléter par un système par capitalisation, boosté par rapport à l’existant. Il avance l’idée d’un compte épargne retraite individuel qui suivrait tout au long de la vie active, quels que soient les statuts successifs, qui pourrait être abondé et s’appuie sur la piste de l’épargne salariale.

Pour permettre l’équilibre du système de retraite, le MEDEF demande la remontée de l’âge légal de départ en retraite, 61 ans dans un premier temps, voire 63 ans et demi progressivement. On tiendrait compte de la pénibilité mais, pour ne pas reconstituer des régimes spéciaux qu’il qualifie d’injustes, les critères seraient individuels, examinés au cas par cas.

L’objectif affirmé est de « garantir à chacun un niveau de pension digne et conforme à son niveau de vie de sa vie active ».

::UIMM

Pour l’UIMM, le gouvernement ne s’oriente pas vers un changement total des bases de la retraite, vers un système ou par points ou par comptes notionnels. Pourtant, le débat ne peut se limiter à l’allongement – quoique nécessaire – de deux paramètres, l’âge légal et à la durée de cotisations. Quant aux autres paramètres, les syndicats ne veulent pas de baisse des pensions et les entreprises de hausses de cotisations. Aussi l’UIMM propose-t-elle un « retour aux fondamentaux » par une refonte complète du financement des retraites en trois étages :

  1. un socle de droits universels fondés sur la solidarité, élargissant le minimum vieillesse à toutes les personnes pénalisées dans leurs droits à pension par des « accidents de la vie » (maladie, chômage, précarité…). Il serait financé exclusivement par l’impôt ;
  1. le régime d’assurance vieillesse, financé par les cotisations, et qui devrait être équilibré financièrement. Il est donc nécessaire de clarifier toutes les pratiques d’avantages non contributifs, de transferts et d’acquisition de droits. Il faut aussi aboutir à un système stable, pérenne, dans lequel les salariés puissent avoir confiance pour l’avenir ; ;
  1. un « complément facultatif d’épargne personnelle », pour lequel il demande l’encouragement de l’État.