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Les Français subissent l’inflation de manière inégale

mercredi 13 juillet 2022

Une raison évidente de l’inégalité de l’impact de l’inflation sur les ménages est la différence de niveau de vie : sans marge possible, les catégories modestes sont très touchées par les hausses de prix. Mais l’Insee dans une publication récente analyse des facteurs essentiels de différentiation en fonction des dépenses d’énergie et d’alimentation des ménages.

Des écarts dans l’inflation subie

En avril 2022, le niveau d’inflation sur un an en fonction du panier moyen de biens et services est de 4,9 % en métropole. Mais cette moyenne cache une fourchette qui va de 4 % pour les moins de 30 ans à 6 % pour les agriculteurs.

Quelques exemples des écarts d’inflation subie selon les caractéristiques des ménages
Taux moyen 4,9 %
Moins de 30 ans 4,0 -0,9
75 ans et plus 5,7 +0,8
Ruraux 5,9 +1,0
Grandes villes 4,4 -0,5
Agriculteurs 6,0 +1,1
Cadres 4,5 -0,4
Ouvriers 4,7 -0,2
1er décile 5,3 +0,4
10ème décile 4,8 -0,1
Familles monoparentales 5,1 +0,2



L’écart est donc de 2 points entre les moins touchés, les plus jeunes et les plus frappés par l’inflation, les agriculteurs, et un peu moins de 2 points avec les ruraux ainsi que les plus âgés. Selon l’Insee, les écarts de niveau de vie ont moins d’impact, du premier au dernier décile.

Cet écart est grandissant depuis la reprise de l’inflation au début 2021. En effet, dans les années 2015-2021, où l’inflation s’établissait à 1,3 % en moyenne, l’écart d’impact ne dépassait pas 0,1 point.

Les facteurs d’écarts d’inflation

Le premier facteur est celui de l’énergie, que ce soit pour le chauffage ou l’obligation de la voiture pour la distance domicile-travail. Le budget énergie pénalise avant tout les agriculteurs et les ruraux pour plus d’1 point, suivis par les personnes de 75 ans et plus pour 1 point. Les moins touchés sont les moins de 30 ans et les habitants de l’agglomération parisienne.

L’alimentation intervient à un niveau bien moindre, ne créant que 0,2 point d’écart par rapport à la moyenne et pénalisant les agriculteurs et les plus âgés.

Les différences de structures de consommation sont donc un élément très important dans le niveau subi d’inflation par les ménages. Bien sûr, il s’agit de moyennes, même si elles sont affinées par catégories de ménages, avec plusieurs critères de différentiation, si bien que le ressenti en est beaucoup plus varié et souvent bien plus lourd. Mais au moment où des mesures de pouvoir d’achat doivent être prises, cette étude de l’Insee apporte des éléments de critères à prendre en compte pour leur établissement.


Source

  • Éclairage – Suivant leurs dépenses d’énergie et d’alimentation, certaines catégories de ménages sont exposées à une inflation apparente pouvant différer de plus d’un point par rapport à la moyenne - Insee Note de conjoncture – 24 juin 2022 :
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6464607?sommaire=6464639