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Les clés du social : Une mobilité sociale fréquemment ascendante

Une mobilité sociale fréquemment ascendante

Publié le 30 août 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Dans une société française pessimiste sur la situation actuelle et son évolution future, l’Insee s’est déjà penché sur la mobilité sociale entre parents et enfants en termes de revenus [1] et a montré que l’ascenseur social existe encore. Cette année, il étudie la mobilité sociale entre les générations en termes de niveaux d’emploi. Existe-t-elle ? Dans quel sens ? Le document Insee Première y apporte des réponses éclairantes.

Entre les générations, la mobilité sociale est prédominante

L’étude de l’Insee s’appuie sur la définition des statuts d’emploi : salariés ou indépendants, avec chacun 4 niveaux : pour les salariés, supérieur, intermédiaire, d’exécution qualifié, d’exécution peu qualifié ; pour les indépendants, supérieur, intermédiaire, avec salarié ou aide familial, sans salarié ni aide familial.

D’une génération à l’autre, les deux tiers des personnes de 35 à 59 ans en emploi ou ayant travaillé connaissent une mobilité par rapport à leur ascendant (le choix de la tranche à partir de 35 ans s’explique certainement par la volonté de prendre parmi les actifs ceux qui ont eu le temps de s’insérer dans un emploi fixe et plus durable).

Sur les 20 millions de personnes de 35 à 59 ans en emploi ou ayant travaillé, 63 % des hommes et 66 % des femmes connaissent une mobilité, pour les hommes par rapport à leur père et pour les femmes par rapport à leur mère.

La mobilité sociale intergénérationnelle
Sens de la mobilité Femme par rapport à la mère Homme par rapport au père
Mobilité ascendante 48,1 % 39,2 %
Mobilité descendante 17,8 % 23,8 %
Immobilité de niveau d’emploi 34,2 % 37,0 %

D’après le document de l’Insee

On voit ainsi que la mobilité ascendante réalise les plus importants pourcentages et que l’ascension sociale est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes par rapport à leur ascendant de même sexe.

L’ascension sociale est plus fréquente chez les salariés que parmi les indépendants

Cette génération au travail est bien plus souvent salariée (87 %) qu’indépendante (13 %), bien plus que leurs parents qui étaient plus nombreux à être indépendants (23 % des pères et 15 % des mères). Les indépendants ont pour 42 % des cas une société, aux trois quarts hommes, 26 % sont des indépendants divers et 26 % sont micro-entrepreneurs.

Or les indépendants ont 40 % moins de chances de mobilité sociale ascendante que les salariés. C’est particulièrement le cas des micro-entrepreneurs qui sont à 46 % en mobilité descendante alors que la moitié d’entre eux sont dans des classes d’emploi de niveau supérieur ou intermédiaire. Les indépendants en société sont moins touchés (26 %).

L’ascension sociale est facilitée par la possession de diplômes

Avec un diplôme de l’enseignement supérieur long (bac + 3 ou plus), les actifs ont 6 fois plus de chances que les diplômés n’ayant qu’un baccalauréat de jouir d’une mobilité ascendante ou d’un niveau d’emploi identique à celui de leur parent, de façon plus forte d’ailleurs pour les hommes que pour les femmes (1,7 fois plus). Cela permet aussi à des descendants d’immigrés d’avoir une mobilité ascendante.

Si l’on voit bien les inégalités existant dans les possibilités de chacun selon son sexe, son statut et son origine, la tendance de fond est à une mobilité sociale ascendante plus nombreuse que le niveau identique à son parent et surtout que la mobilité descendante. Un élément d’espoir !


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