Définition du champ de l’étude : sont prises en compte les personnes âgées de 50 ans ou plus ayant perçu au moins un euro de pension de retraite au cours de l’année étudiée, y compris celles qui perçoivent encore des revenus d’activité dans le cas du cumul d’un emploi et d’une retraite.
Ne sont pas prises en compte les personnes relevant du service de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (SASPA), qui ne reçoivent aucune pension par ailleurs, et ne sont pas considérées comme retraitées.
- Cette définition diffère des études de la DREES ou de l’INSEE qui s’appuient sur l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) pour retenir les personnes inactives, les personnes recevant d’autres types de revenus de remplacement (par exemple une pension d’invalidité), mais qui exclut les personnes qui cumulent un emploi et une retraite.
La redistribution réalisée par le système fiscal (impôt sur le revenu, CSG, CRDS, etc..) et social (minima sociaux, aides au logement...) réduit le taux de pauvreté des retraités de 3,3 points de pourcentage en 2022 :
- Les personnes retraitées sont sous-représentées parmi les 20 % des Français ayant le niveau de vie le plus bas.
- Ainsi le taux de pauvreté des retraités, défini par l’étude, est plus faible que celui de l’ensemble de la population (10 % contre 14,4 % en 2022).
- Par ailleurs, les retraités sont davantage propriétaires de leur logement que l’ensemble de la population. En 2024, d’après l’INSEE, 70 % des ménages, dont la personne de référence est retraitée, sont propriétaires de leur résidence principale, contre 57 % pour l’ensemble de la population.
- En valorisant l’avantage que procure le fait d’être propriétaire sur le niveau de vie (de +3,3 % on passe à 9,5 %).
- Comme les pensions de retraite constituent la majeure partie des ressources des retraités, l’évolution du niveau de vie moyen de ces derniers (sans tenir compte de l’avantage d’être propriétaire de son logement) est influencée par celle de la pension moyenne.
L’évolution de la pension moyenne varie en fonction des années : en particulier de 2012 à 2017, le niveau de vie des retraités a, en moyenne, moins dynamiquement évolué que le montant net des pensions, notamment parce que les revenus du patrimoine ont diminué dans un contexte de faible rendement.
- Au cours des dix dernières années, le niveau de vie médian des retraités a suivi une évolution similaire à celui de la population.
- Il connaît une plus forte croissance entre 2014 et 2017, puis recule en 2018 sous l’effet conjugué de l’absence de revalorisation des pensions de base, de la sous-indexation des pensions complémentaires et de l’augmentation de la cotisation sociale généralisée (CSG).
- Entre 2021 et 2022, dans un contexte de forte inflation, le niveau de vie des retraités diminue.
Répartition et niveaux de vie moyens et médians mensuels des retraités en 2022, selon leur position dans la distribution du niveau de vie
| Ensemble de la population | Retraités | Retraités du <2ème décile | Retraités du D2 à D4 | Retraités du D4 à D6 | De D6 à D8 | Plus D8 | |
| Effectifs en milliers | 63 341 | 15 548 | 2445 | 3571 | 3466 | 3184 | 2883 |
| Répartition selon le décile du niveau de vie en % | 16 | 23 | 22 | 20 | 19 | ||
| Niveau de vie mensuel moyen en euros | 2340 | 2350 | 1100 | 1600 | 2030 | 2550 | 4470 |
| Niveau de vie mensuel médian en euros | 2030 | 2030 | 1160 | 1610 | 2030 | 2530 | 3610 |
| Niveau de vie mensuel maximal en euros | 1360 | 1820 | 2260 | 2940 |
Lecture : En 2022, 16 % des retraités ont un niveau de vie inférieur à 1 360 euros par mois. Leur niveau de vie mensuel médian est de 1 160 euros. Le décile est celui de de la distribution du niveau de vie de l’ensemble de la population.
Les mesures socio-fiscales de 2023 entrainent une baisse de niveau de vie des 60 % des ménages retraités les plus modestes (augmentation de 1,1 % du taux de pauvreté).
- Non-reconduction de la plupart des prestations exceptionnelles du soutien au pouvoir d’achat prises en 2022 (moins 160 euros en moyenne pour environ 2 millions de retraités). En 2023, cette baisse touche plus particulièrement les retraités les moins aisés.
- De même, en 2023, la non-reconduction des mesures exceptionnelles liées au dispositif au chèque énergie engendre une baisse de 150 euros.
- En 2023, les ménages retraités les plus fortunés, ceux situés au-dessus du 7ème décile, bénéficient de la dernière phase d’exonération de la taxe d’habitation et aussi pour certains de la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH).
Les personnes âgées ont un niveau de pauvreté monétaire inférieur à celui de la population (1 216 par mois en 2022). L’indice de pauvreté augmente avec les années de vie. L’allocation de solidarité aux personnes âgées est supérieure au RSA et l’allocation de logement s’ajoute au minimum vieillesse. Le niveau de vie des personnes âgées en institution est beaucoup plus faible pour 50 % d’entre elles, il est inférieur à 1 500 euros par mois. Les retraités vivant en couple sont trois fois moins souvent pauvres que ceux qui vivent seuls.
Référence