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Se former : un atout pour le retour à l’emploi

samedi 9 avril 2022

Un croisement des données de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail) et de Pôle emploi sur la formation, le chômage et l’emploi a permis à la Dares de rechercher l’impact de la formation sur le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi. De plus en plus d’entre eux sont formés pendant leur chômage, il est donc utile d’évaluer les effets de ces politiques publiques.

Une hausse des formations

Entre 2017 et 2020, 2,5 millions de demandeurs d’emploi ont été formés, passant de 600 000 en 2017 à 740 000 en 2020. Parmi eux, ceux qui ont suivi leur première formation, les « primo-formés » sont aussi plus nombreux, passant de 480 000 en 2017 à 530 000 en 2020. L’étude cible ces primo-formés, et ce pour les années 2017-2019 pour avoir assez de recul sur leur retour à l’emploi.

Les caractéristiques des primo-formés

  • Ils sont plus jeunes que l’ensemble des demandeurs d’emploi car 28 % ont moins de 26 ans (contre 18 %).
  • Ils ont un chômage plus court que la moyenne : 67 % sont inscrits depuis moins d’un an (contre 46 %).
  • Ils sont plus diplômés : 47 % ont au moins le bac ou plus (contre 43 %).
  • Les hommes sont les plus nombreux : 52 % contre 48 % de femmes.

Leurs formations

  • Elles sont assez longues, avec une moyenne de 467 heures, bien qu’en baisse (2017 : 475 h ; 2019 : 448 h).
Durée Formations (%)
+ de 700 h 21 %
400-700 h 13 %
120-400 h 36 %
- de 120 h 30 %



Cela dépend des objectifs de la formation : certifiante (33 % des formations), adaptation au poste de travail (12 %), préqualifiante (16 %), de perfectionnement ou élargissement des compétences… Les formations certifiantes sont généralement les plus longues et dépassent parfois l’année. Les femmes choisissent plus souvent des formations longues, notamment pour les emplois de service à la personne. Les formations d’adaptation au poste de travail sont plus courtes (260 h) et souvent associées à une offre d’emploi au bout de la formation.

L’impact de ces formations sur le retour à l’emploi

Au total, 60 % des primo-formés retrouvent un emploi salarié privé dans les 18 mois après le début de leur formation, dont les ¾ en emploi de plus de 6 mois ou en CDI. C’est un taux supérieur de 9 points par rapport aux demandeurs d’emploi de caractéristiques similaires mais non formés. Le taux monte à 67 % au bout de 24 mois (+10 points). Les écarts sont particulièrement importants après une formation certifiante ou une formation d’adaptation au poste de travail.

Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que cet impact est d’autant plus fort que les demandeurs d’emploi avaient des caractéristiques rendant plus difficile leur retour à l’emploi.

Caractéristiques Écart de taux de retour à l’emploi
Demandeurs d’emploi de plus de 50 ans +17 points
Demandeurs d’emploi de + d’1 an +14 points
Demandeurs d’emploi handicapés +12 points
Demandeurs d’emploi issus d’un QPV * +10 points
Demandeurs d’emploi de niveau inférieur au bac +10 points
* Quartier prioritaire de la ville

La formation des demandeurs d’emploi a ainsi, comme on le voit, un véritable impact sur la réinsertion professionnelle. L’acquisition de compétences et de qualifications permet mieux de répondre aux offres d’emploi du secteur privé (voire de passer un concours de la fonction publique). Pour que les demandeurs d’emploi en ressentent l’utilité et y aient accès, l’accompagnement est indispensable pour confronter leurs souhaits, le bilan de leurs compétences et les offres d’emploi possibles. C’est un enjeu pour que la baisse du chômage puisse se poursuivre et que les entreprises trouvent une réponse à leurs offres de recrutement.


Source

Déjà paru dans Clés du social