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Si on passait à une conception globale de la santé et de la prévention ?

mercredi 24 février 2021

On a l’habitude de distinguer santé publique, santé environnementale et santé au travail, avec des spécialistes différents pour chacune. Mais pourtant elles concernent les mêmes individus, NOUS, qui sommes tour à tour ou simultanément confrontés à des problèmes de santé personnelle ou publique - comme le virus actuel -, des risques professionnels, des atteintes de santé environnementale par la pollution, par la nouvelle proximité humains-animaux… En somme, cette traditionnelle compartimentation ne fonctionne plus. Que faire alors ? AÉSIO mutuelle, vient de lancer une initiative, Convergences, pour faire progresser réflexion et action avec les partenaires sociaux et les acteurs mutualistes vers une prise en charge décloisonnée de la santé et le passage à une prévention globale.

Pourquoi faire converger ces différents volets de santé ?

Les exemples sont légion. La qualité de l’air influe tant sur la vie personnelle que sur la santé au travail. Une meilleure prise en compte convergente permettrait d’éviter des pathologies chroniques et de trop nombreux décès prématurés (estimés à 48 000 par an en France). De même que le changement climatique commence déjà à affecter la santé au travail, en premier mais pas seulement pour tous ceux qui travaillent à l’extérieur, par la hausse des températures, des modifications de l’environnement biologique et chimique, des changements climatiques fréquents et de forte amplitude. Avec des répercussions pour les entreprises, des risques d’interruption de l’activité… De même que la pandémie actuelle est expliquée par beaucoup de spécialistes comme une illustration de la convergence des différents volets de la santé en raison de notre pression sur l’environnement.

Cette nécessité de concevoir la convergence des différents volets de la santé a commencé à être prise en compte juridiquement avec la création du concept d’exposome, défini comme l’ensemble des expositions à des facteurs extérieurs, qu’ils soient physiques, chimiques, biologiques ou psychologiques, auxquels une personne est exposée de sa naissance à sa mort. Ce concept, proche de la définition de l’OMS, est même entré dans le Code de santé publique depuis janvier 2016. Il permet de prendre en compte les interactions entre ces différents facteurs. Mais il est encore grandement à mettre en œuvre !

Développer la prévention globale de la santé

La France est beaucoup centrée sur la pratique curative de la santé. La prévention ne représente que 3 à 4 % des dépenses de santé alors que ce pourcentage va jusqu’à 10 % dans d’autres pays. Aussi est-elle notée 19ème sur 35 pays européens (enquête du HCP, Health Consumer Powerhouse suédois). L’exemple de la pandémie actuelle le montre une nouvelle fois, où le vaccin est la seule prévention possible …mais donne lieu à beaucoup de prévention contre son utilisation.

Si l’on prend l’exemple de la santé au travail, agir sur les produits chimiques utilisés ou produits permet à la fois une action pour les salariés, les habitants proches et les consommateurs, en même temps que pour l’environnement de l’entreprise.

Une politique globale de prévention c’est agir sur l’ensemble des facteurs qui interviennent. Cela permet d’ailleurs d’éviter les soins en aval comme d’anticiper des situations à venir. Mais aussi, dans l’immédiat, c’est un moyen de lutter contre les inégalités sociales due à l’exposition à des risques multiples qui se concentrent sur certains travailleurs (expositions professionnelles, de vie…) et qui aboutissent pour eux à une espérance de vie inférieure de 7 ans et une différence d’espérance de vie en bonne santé de -10 ans par rapport à la moyenne française.

Certaines entreprises ou branches ont commencé à s’en soucier et à prendre des mesures, à adapter des organisations en fonction des risques principaux de leur activité, risques physiques, chimiques, RPS, localisation, etc. L’introduction, dans les milieux de travail, de la préoccupation de la prévention de la santé globale est donc possible et a tout intérêt à être prise en charge dans le cadre d’un dialogue social pour que les salariés et leurs représentants puissent apporter tous les éléments de connaissance des situations qu’ils possèdent, notamment en lien avec le DUERP et ses mises à jour pour lesquels le CSE est consulté. Mais cela peut aussi faire l’objet d’une négociation, suite à l’ANI Santé au travail (décembre 2020) et à la proposition de loi Santé au travail en cours de discussion au Parlement.

On voit ainsi que prendre en charge simultanément les différents aspects de la santé est complètement indispensable pour une plus grande efficacité des recherches, des pratiques et de la prévention tout au long de la vie. Ce n’est pas l’habitude, mais une nouvelle façon d’appréhender les questions de santé, comme celles de prévention … pour lesquelles nous sommes bien en retard au niveau national et dans les entreprises. Ces premières ressources existent, qui, utilisées par les militants ou les organisations, permettront de concevoir et développer des améliorations bienvenues.

Convergences-aesio.fr : « mutuelle et partenaires sociaux, ensemble mobilisés pour la prévention santé »

 Une co-construction avec les partenaires sociaux.

 Un objectif de convergence des 3 aspects de santé : publique, environnementale, au travail,
Afin de mieux prendre en charge la prévention.

 Des ressources (courtes vidéos d’experts et reportages en entreprise) en open source, c’est-à-dire accessibles et libres d’utilisation. Ces vidéos sont en basse définition par souci écologique.

 https://www.convergences-aesio.fr/.../