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Santé et protection sociale : les propositions des candidats à la présidentielle

mercredi 23 mars 2022

La crise sanitaire a ébranlé notre système de santé. C’est devenu un sujet préoccupant pour tous les Français. Que faire : supprimer les déserts médicaux, réformer le système hospitalier, augmenter le nombre de lits, recruter des professionnels de la santé (docteurs, infirmiers, soignants…) ? Les candidats à l’élection à la présidentielle ne manquent pas de propositions déclaratives, souvent non argumentées et non chiffrées. Plusieurs tendances voient le jour : réformer le système, changer le système, réserver le système aux Français… Ci-joint les principales mesures.

Tous les candidats proposent de lutter contre les déserts médicaux en recrutant des médecins, en aidant les jeunes médecins à s’installer, en supprimant le numerus clausus et les différents quotas des spécialités médicales, en doublant les capacités d’accueil des études de médecine, en exerçant dans les zones dépeuplées la dernière année de médecine, en augmentant leurs salaires.

  • Valérie Pécresse propose un « zéro désert médical » avec pour objectif d’offrir à chaque citoyen l’accès aux soins (consultation, prise en charge hospitalière, service d’urgence) à moins de 30 minutes de son domicile et de diviser par deux le délai d’obtention d’une consultation chez un médecin d’ici la fin du quinquennat. Elle se dit opposée au projet de la grande sécu mais elle souhaite une modération des tarifs des mutuelles.
  • Jean Luc Mélenchon annonce comme mesure phare « instaurer le 100 % Sécu en remboursant à 100 % les soins de santé prescrits et en intégrant les mutuelles dans la Sécurité sociale » et assurer aussi un service de santé à moins de 30 minutes de chaque Français.
  • Anne Hidalgo propose de créer le statut de « médecins assistants ». Elle propose que le système de protection sociale ne repose plus exclusivement sur la taxation du travail et elle s’oppose au projet de grande sécu. Elle souhaite rétablir l’accès aux soins pour tous en renforçant le système de protection sociale à travers la mise en place de « nouvelles sécurités sociales » (santé mentale, accès aux soins pour tous, préserver l’autonomie) dans un système plus redistributif.
  • Yannick Jadot propose de conditionner toute nouvelle installation au départ d’un médecin libéral ; de favoriser le salariat de médecins dans les maisons de santé.
  • Fabien Roussel souhaite rendre les soins accessibles à tous en supprimant les dépassements d’honoraires et en finalisant la généralisation du tiers payant pour construire une « sécurité sociale du XXIème siècle en revoyant le financement de la protection sociale » (prise en charge globale des risques entièrement financée par les cotisations).
  • Marine Le Pen propose un programme de santé fondé sur la priorité nationale, c’est-à-dire « axer le système de protection sociale vers les personnes de nationalité française » et les étrangers en situation régulière travaillant en France depuis plusieurs années. Elle propose aussi de restreindre l’accès des étrangers aux aides de l’État avec la suppression de l’AME (aide médicale). Elle s’oppose à toute forme d’étatisation de la protection sociale mais elle veut lutter contre les frais de gestion des mutuelles qu’elle juge excessifs et supprimer les ARS (agences régionales de santé).
  • Éric Zemmour souhaite lui aussi réserver la protection sociale aux « personnes de nationalité française et originaire de l’Union européenne ».
  • Emmanuel Macron investit dans la santé numérique (renforcer la gouvernance, intensifier la sécurité et l’interopérabilité, faciliter l’accès des citoyens à « mon espace santé ». Il compte renforcer la prévention « avec un bilan de santé complet et gratuit » à 25, 45, 60 ans.

Changer l’hôpital, lui donner des moyens, changer son mode de gouvernance, augmenter le personnel… les propositions sont nombreuses de la part de tous les candidats.

  • Fabien Roussel propose un plan de développement spécifique de l’hôpital public avec la création de 100 000 emplois. « Les privatisations des hôpitaux publics seront arrêtées et les établissements de proximité développés ». Il veut que chaque bassin de vie dispose d’un établissement de santé à moins de trente minutes de transport. Le remplacement des Agences régionales de santé (ARS) par des services régionaux composés d’usagers, de professionnels de santé et d’élus du territoire.
  • Jean-Luc Mélenchon veut reconstruire le service public hospitalier. Rouvrir des lits, recruter des médecins publics et former 100 000 soignants. Supprimer la tarification à l’acte et revenir à une dotation globale de fonctionnement.
  • Yannick Jadot veut reprendre la dette des hôpitaux publics et augmenter le nombre de lits et les ratios soignants/patients afin de garantir la sécurité et la qualité des soins. Embaucher 100 000 infirmiers, réserver aux personnels soignants des logements sociaux à proximité. Revaloriser de 10 % les salaires et financer l’hôpital en fonction des besoins réels de la population tout en réservant la tarification à l’activité aux seuls actes techniques et programmables.
  • Anne Hidalgo veut « tourner la page de « l’hôpital-entreprise et de la maîtrise comptable des dépenses de santé ». Elle veut modifier les règles de tarification à l’acte. Pour aider les urgences, elle souhaite que les médecins libéraux reprennent des permanences dans les hôpitaux. Elle revalorisera les salaires.
  • Valérie Pécresse veut maintenir le tarif à l’activité et libérer l’hôpital des normes en simplifiant les procédures et en refondant la gouvernance autour du rôle des médecins chefs de service. Créer des postes de service.
  • Marine le Pen veut suspendre la volonté de fermeture des lits prévue. Remettre un financement de dotation globale comme avant 2007. Confier la gestion des hôpitaux aux préfets de région, simplifier les procédures, mettre fin « à la pluie de circulaires qui s’abat sur les personnels ». Désengager les urgences et mettre en place des centres de santé pour traiter « les petites urgences ».
  • Éric Zemmour : sa mesure phare « Réintégrer les médecins et les soignants qui ont été chassés de l’hôpital parce qu’ils refusaient de se faire vacciner ». Il propose de mettre en place un plan de réinvestissement au profit du système hospitalier.
  • Emmanuel Macron a revalorisé les salaires à l’hôpital avec « le Ségur », il souhaite continuer la simplification de l’hôpital et de sa gouvernance en la remédicalisant. Pour les urgences, il demandera aux médecins de participer plus largement aux gardes et aux astreintes.

D’autres mesures sont proposées pour une meilleure prise en charge de la psychiatrie, pour la prévention avec le développement du sport, pour une réforme de l’industrie du médicament… Mesures qui montrent la volonté des candidats à la présidentielle de trouver des solutions pour l’accès à la santé pour les citoyens et sa prise en charge.


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