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Quelles compétences pour faire face aux mutations en cours ?

samedi 16 novembre 2019

Universités et écoles se préoccupent des besoins des entreprises pour faire face aux mutations sociétales et aux nouvelles compétences nécessaires. Dans cet objectif, la Conférence des présidents d’université (CPU) et la Conférence des grandes écoles (CGE) ont commandé une étude prospective au Comité 21, réseau multi-acteurs dédié au développement durable. Elle a été réalisée à partir d’interviews de 30 responsables des ressources humaines d’entreprises, de collectivités, d’administrations, de cabinets de recrutement et de conseil et de grandes associations.

Trois grands enjeux sociétaux

Les interviews ont permis d’identifier trois grands types d’enjeux :

 Les transitions digitale et environnementale, d’une grande vitesse, qui demandent de produire, consommer et travailler avec un modèle économique, environnemental et social plus durable ;

 Le besoin de sens des salariés, en même temps que le besoin des salariés et citoyens de réponses individualisées ;

 L’impact du numérique sur les modes de travail des organisations et leurs rapports avec tous les acteurs : évolution des métiers, maîtrise nécessaire des outils digitaux et data, nécessité de réagir vite, bouleversement du mode de fonctionnement des organisations, besoins de développement de compétences permettant l’adaptation en profondeur et avec rapidité…

Trois grands leviers

Face à ces enjeux, les responsables ont mis en avant trois types de leviers pour leurs organisations :

 Se transformer, intégrer les exigences de la société, telles qu’elles sont définies dans la RSE/RSO (responsabilité sociale des entreprises / des organisations), assumant leur « redevabilité » envers la société et leurs territoires et répondant de cette façon à la quête de sens des salariés. Les nouvelles possibilités de définition de l’objet social ou de la raison d’être des entreprises et autres organisations va dans ce sens.

 Adopter de nouveaux modes de management, appuyés sur la dimension collective, en développant de nouvelles méthodes collaboratives qui permettent d’agréger les compétences des différentes générations, en développant des méthodes de promotion et de reconnaissance s’adressant à toutes, et une mobilité interne répondant à la demande parmi les nouvelles générations de travailler en mode projet.

 Se doter de nouvelles compétences RH pour fidéliser et recruter des salariés compétents pour fonctionner dans le sens du développement durable. Ce qui suppose de savoir identifier les nouveaux besoins de compétences, parmi lesquelles les compétences transversales comportementales, appelées soft skills, de plus en plus corrélées dans les postes techniques aux compétences sectorielles (hard skills).

Trois attentes principales des employeurs envers l’enseignement supérieur et la recherche

 La première est une plus grande ouverture au monde professionnel, la multiplication des passerelles avec lui, plus de contacts directs avec les élèves et étudiants, de stages, de parcours professionnalisants.

 Ils souhaitent aussi le décloisonnement des disciplines, sans en perdre l’approfondissement, en infusant les notions de RSE/RSO dans les enseignements, de façon concrète, par projet ; de façon à ce que ces futurs salariés connaissent l’Agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable et qu’ils abordent la question sociale afin, comme managers, de savoir ce qu’est un syndicaliste, une revendication.

 Ils demandent enfin à l’enseignement supérieur de renforcer la place des compétences transversales, en développant l’expérience collective, l’approche collective de la formation et de l’évaluation, et aussi le lien social avec le monde humanitaire et social.

En guise de conclusion

Cette étude montre la demande de ces entreprises et organisations au travers de leurs attentes, surtout pour les futurs cadres et dirigeants, de pouvoir embaucher au final des personnes ayant des capacités de polyvalence, d’adaptation, de créativité, capables de piloter et gérer équipes et projets, de maîtriser développement durable et RSO, de comprendre les enjeux divers, financiers, juridiques, commerciaux d’un projet… des compétences de « moutons à 5 pattes » en somme, comme dit l’étude.

Cette étude apporte ainsi la vision des employeurs de tous types d’organisations, la plupart de grande taille et souvent insérées dans un contexte international. On peut considérer qu’il est dommage que l’enquête n’ait pas été complétée en interrogeant ceux qui travaillent dans ces entreprises ou autres organisations, leurs besoins d’acquisition de compétences au vu des évolutions de leur travail, de l’accélération qu’ils vivent, des difficultés concrètes rencontrées dans le monde professionnel et de leurs propres attentes pour être prêts à affronter demain…
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