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Accéder à l’apprentissage après la 3ème

mercredi 18 août 2021

L’école est finie et il est temps de se projeter sur d’autres horizons. La DARES dans une étude récente examine comment les élèves de troisième accèdent à l’apprentissage. Combien sont-ils, quels sont leurs profils et quelles démarches accomplissent-ils pour trouver leurs maitres d’apprentissage et les CFA ? Même si l’enquête se penche sur la période de 10 ans entre 2008 et 2018, ses enseignements sont utiles aujourd’hui alors que les établissements scolaires ont été impactés par la crise sanitaire et économique.

Combien sont-ils ?

À la rentrée 2017, 843 400 élèves étaient inscrits en classe de 3ème. À la sortie de cette classe, pendant la période de 2008 à 2018, 10 % des élèves recherchaient une formation par apprentissage. Tous n’ont pu accéder à cette filière, seuls six sur dix y ont accédé (soit 63%), quelle que soit d’ailleurs leur situation, en fin de collège ou déjà inscrit en mission locale. La DARES nous indique qu’une partie d’entre eux avaient rompu ce contrat au cours de l’année scolaire et n’étaient plus apprentis au moment de l’enquête. Au printemps-été 2019, 53 % des sortants de 3ème, candidats à l’apprentissage, étaient toujours en contrat d’apprentissage ; 37 % poursuivaient des études hors apprentissage et 10 % étaient dans d’autres situations, principalement la recherche d’emploi ou l’inactivité.

Le lien avec les vœux d’affectation

Jusqu’à dix vœux sont désormais autorisés. En effet, depuis 2018, la formulation de vœux pour l’apprentissage est possible, dans chaque académie, lors du dernier trimestre de la classe de troisième. Les élèves utilisent la procédure Affelnet (AFFectation des ÉLèves par le NET). La majorité de l’offre de formation par apprentissage est recensée dans cette application en 2018, 80 % environ des CFA y étant présents. Important pour les candidats et leurs familles, leur taux d’accès à l’apprentissage (68 %) est plus élevé que celui des candidats n’ayant pas fait part d’un tel vœu. Cela étant, nous savons que l’entrée effective en apprentissage est conditionnée à la signature d’un contrat avec un employeur et l’inscription dans un CFA.

Les métiers de bouche et du bâtiment plébiscités

Dans ces domaines professionnels, trois quarts des candidats accèdent à l’apprentissage, 10 points de plus que la moyenne. Les métiers de bouche sont le domaine professionnel le plus demandé par les jeunes.

À caractéristiques sociodémographiques données, les chances plus grandes pour un candidat de signer un contrat dans ces deux domaines peuvent être liées aux tensions sur le marché du travail pour la DARES. Ces données, valables pour les années 2018-2019, se vérifient aussi en cette année 2021.

Les hommes et les candidats les plus âgés ont plus de chances de signer un contrat

Les années passent mais des lignes de force demeurent : l’apprentissage reste une voie majoritairement masculine, notamment au niveau secondaire. Les jeunes femmes sont moins nombreuses que les jeunes hommes parmi les candidats (27 %) et, de plus, leur taux d’accès (58 %) est moins élevé que celui de leurs homologues masculins (65 %).

L’âge est aussi un facteur important. Par rapport aux jeunes âgés de 15 ans, âge correspondant aux sortants de 3ème, sans retard scolaire, les candidats ayant 16 ans ou plus ont un peu plus de chances de signer un contrat d’apprentissage.

Quelles sont les méthodes de recherche d’un contrat d’apprentissage ?

Il s’agit de trouver une entreprise, puis un CFA. 55 % d’entre eux ont trouvé leur entreprise avant le CFA, 40 % le CFA avant l’entreprise et 5 % les deux en même temps. Un contrat d’apprentissage ne peut être valide sans que le jeune soit inscrit dans un CFA. En revanche, il est possible d’y être inscrit, au moins provisoirement, durant trois mois maximum, passés depuis à 6 mois pendant la pandémie, sans avoir encore trouvé une entreprise. Un quart des candidats ont eu des contacts avec au moins dix entreprises et les élèves ont cherché un employeur pendant un peu plus de deux mois.

Le rôle de l’entourage personnel

Il est central. Ainsi près de neuf jeunes sur dix déclarent avoir été aidés dans le cadre de leurs démarches pour contacter des entreprises. Cette aide porte principalement sur la rédaction du curriculum vitæ (CV) ou des lettres de motivation.
A contrario, l’accès difficile à l’apprentissage de certains jeunes est en partie lié à leur milieu social d’origine et à leurs difficultés à mobiliser des relations personnelles pour décrocher un contrat, pour la DARES.

Enfin, en cas d’échec pour accéder à l’apprentissage, la plupart des élèves poursuivent leurs études l’année suivant leur 3ème, notamment en voie professionnelle scolaire, un enseignement le plus souvent dispensé en lycée professionnel.


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