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Quel avenir pour le niveau V ?

samedi 18 juillet 2015

Le niveau V est le premier niveau de certification professionnelle en France. Il assure une qualification officielle qui jusqu’ici a permis des emplois d’ouvriers professionnels et d’employés qualifiés. L’évolution des besoins de compétences, des activités et des technologies dans les entreprises et les administrations, ainsi que l’impact de la crise sur l’emploi posent la question de leur capacité d’assurer l’insertion professionnelle et l’employabilité durable de ceux qui possèdent ces diplômes.

Les diplômes professionnels de l’enseignement professionnel secondaire

  • Le CAP : Il demeure un diplôme d’insertion professionnelle surtout pour le bâtiment et la cuisine. Le taux d’apprentissage passe de 31% en 2004 à 46% en 2010. Le CAP souffre de la concurrence avec le niveau IV.
  • Le BEP : Il est en déclin depuis la fin des années 90, déclin accentué depuis 2008 par la réforme du Bac professionnel. Il y a une vraie désaffection pour ce diplôme.
  • Le BAC professionnel : Lui est de niveau IV. Depuis la réforme, ses effectifs ne cessent de grossir, mais le taux de chômage passe de 8% en 2001 à 13% en 2007 et 20% en 2013.

Quel chômage après 3 ans de vie active ?

Les jeunes diplômés de l’enseignement secondaire en 2010 affichent un chômage de 24%. Les bacheliers technologiques ou professionnels, mieux protégés avant la crise, voient leur taux de chômage augmenter à 20%.

Deux tendances aux cours de la période 2010-2013 avec une insertion de plus en plus difficile.

  • On constate :
    • Une dégradation progressive des conditions d’insertion pour des spécialités tertiaires (comptabilité, gestion, commerce, vente), due à la montée des qualifications au niveau III (bac + 2) qui devient le niveau d’entrée dans la profession. C’est aussi le cas de l’accueil, de l’hôtellerie et du tourisme où l’offre de formation à Bac+ 3 connaît un développement continu.
    • Une dégradation brutale pour les spécialités liées à la production (bâtiment, mécanique de niveau V et électricité de niveau IV). Même pour les spécialités industrielles, les taux de chômage explosent. Seuls les diplômes de niveau IV dans les domaines de la production tirent encore leur épingle du jeu. Une exception : l’électricité-électronique, où les bacheliers professionnels ne connaissent pas une meilleure insertion que les titulaires du CAP.
  • Quels sont les secteurs qui résistent ? :
    • Pour le niveau V : La santé manque de personnel ainsi que les secteurs de service aux personnes. La coiffure, l’esthétique ont un chômage de 1%.
    • Pour le niveau IV : La santé, la coiffure et l’esthétique et le service aux personnes ainsi que les spécialités technologiques de la production recrutent..

Quelles opportunités d’accès à un CDI au cours des trois premières années ? Quelles trajectoires ?

Les diplômés du supérieur ont 58% de chance d’avoir un accès à un emploi immédiat et durable contre 41% pour les diplômés du secondaire, 50 % pour les diplômés du niveau IV professionnel, 38% pour ceux du niveau V. Mais les risques de passer par une trajectoire de type chômage durable ou récurrent sont de 7% au niveau IV (bac) contre 17 % au niveau V. Les CAP qui jusqu’à présent servaient de porte d’entrée dans la qualification ouvrière sont aujourd’hui, pour nombre d’entre eux, dévalorisés. L’emploi tend à se raréfier pour le niveau V, les candidats ont de plus en plus de difficultés à accéder à un emploi stable. Les emplois aidés sont en expansion, ce qui pourrait expliquer la baisse de l’intérim dans ces secteurs.

Questionnement

Quelle est la pertinence du niveau V ? Ses difficultés d’insertion dans l’emploi sont-elles d’ordre conjoncturel ? Doit-on soutenir l’initiative européenne pour une certification infra niveau V ? Est-il pensable de relancer le BEP pour offrir un diplôme à ceux qui échoueront au bac professionnel rénové ?


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