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Plus de la moitié des salariés français sont employés dans des groupes

lundi 1er mai 2006

Le développement des groupes d’entreprises est un phénomène qui s’accentue.

Un groupe d’entreprise est constitué par l’ensemble des entreprises (filiales) qui dépendent d‘un unique et ultime centre de décision, appelé parfois « société mère ». Le développement des groupes d’entreprises est un phénomène qui s’accentue. Selon l’Insee, entre fin 1980 et 2004 le nombre de groupes d’entreprises est passé de 1 300 à plus de 30 000.
Ainsi en 2004, les groupes représentaient 56% des salariés du secteur privé (8 millions) et concernaient 106 000 entreprises (8,5 % des entreprises françaises employant au moins un salarié.

Les groupes peuvent être des très grandes entreprises : les groupes qui rassemblent plus de 10 000 salariés sont au nombre de 80. Ils concernent 3 millions de salariés.

Mais, inversement, les petits groupes rassemblant moins de 500 salariés sont très nombreux :
 près de 30 000 - employant 2 millions de salariés.

Ainsi, c’est une idée fausse que de penser que les groupes ne réunissent que des grandes entreprises : une PME sur trois est une filiale d’un groupe, proportion supérieure chez les PME de plus de 200 salariés.
Ce développement des groupes touche les entreprises françaises comme les entreprises étrangères. Au cours des dix dernières années, les effectifs salariés des filiales des groupes étrangers ont doublé. Ils sont en effet passés de 1,1 million à 1,9 million de personnes. Cette progression s’est réalisée en majorité par l’acquisition d’entreprises françaises : ainsi 9 000 sociétés françaises ont été acquises par des groupes étrangers depuis 1994 .
L’Europe de notre environnement immédiat (surtout l’Allemagne et le Royaume-Uni, les domine avec 70 % des salariés, un quart relevant des USA).
On peut rapprocher le chiffre de salariés dépendant d’un groupe étranger à celui des salariés dépendant d’une entreprise publique : de 1,5 million en 1994, ils sont passés à 1,1 million en 2004.

Désormais les effectifs salariés des entreprises étrangères sont presque le double de celui des entreprises publiques.

On connaît mal l’implantation et la représentativité des syndicats dans ces groupes.
Les élections professionnelles ont lieu séparément dans chaque entreprise, à des dates différentes.
Les comités de groupe sont constitués au second degré : les membres représentants les salariés sont désignés par les syndicats parmi leurs élus aux comités d’entreprise des entreprises du groupe sur la base des résultats des dernières élections à partir des élus syndicaux. Rien n’oblige le groupe à tenir un état évaluatif et surtout à le rendre public.
On n’a donc pas de lecture publique de l’état des rapports de force intersyndicaux dans les groupes d’entreprises. D’où une sous-estimation générale de cette réalité essentielle du capitalisme contemporain.
Cette forme d’entreprise en réseau nécessite sans doute une stratégie syndicale de développement et d’action revendicative adaptée. Il n’est pas évident que les structures syndicales sachent doser ce qui relève de la solidarité d’entreprise ou d’établissement, de ce qui relève du groupe ou du secteur professionnel.
Le maîtriser est probablement une condition de la meilleure prise en charge de la mondialisation et de la dimension internationale. Une des fonctions du syndicalisme n’est-il de comparer les politiques sociales de pareils ensembles afin de les infléchir dans un sens favorable aux salariés ?

La SNCF ou l’EDF font exception avec une élection dans leurs établissements le même jour. Renault fait exception en donnant des résultats pour la partie automobile du groupe sur son site