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6,6 millions de salariés dans les multinationales françaises à l’étranger

samedi 10 décembre 2022

Le choix de nombreuses entreprises françaises est de réaliser une partie importante de leur activité à l’étranger. Elles sont environ 3 300 et sont majoritairement des grandes entreprises. Elles sont très internationalisées, pour des raisons financières de délocalisation d’activités, de rapprochement de marchés, d’acquisitions ou pour faire des joint-ventures. L’Insee montre l’ampleur du phénomène dans un document récent.

Les chiffres des multinationales françaises en 2020

Les multinationales françaises emploient donc 6,6 millions de salariés à l’étranger (hors filiales bancaires et services non marchands) dans près de 50 000 filiales (48 600) et dans 190 pays. Cela représente 55 % de l’emploi de ces entreprises …et 50 % de leur chiffre d’affaires consolidé, soit 1 257 milliards €. …À comparer avec les 16 800 entreprises sous contrôle étranger en France en 2019 et leurs 2,2 millions de salariés soit 13 % de l’emploi des secteurs marchands (non agricoles ni financiers) [1].

Une des raisons principales est la recherche de gains sur les coûts puisqu’elles y ont en moyenne un coût salarial de 37 600 € par salarié et par an, contre 62 800 € en France.

Ces multinationales sont surtout de grandes firmes (1 025) :
 Elles emploient 76 % des salariés des filiales étrangères, soit près de 5 millions (4 994 000) ;
 Elles possèdent 21 400 filiales, soit 44 % du total ;
 La moitié d’entre elles sont implantées dans au moins 13 pays étrangers ;
 Elles réalisent 81,5 % du chiffre d’affaires des multinationales françaises à l’étranger ;
 Elles obtiennent 52 % de leur chiffre d’affaires consolidé dans leurs filiales étrangères.
Alors que les ETI (entreprises de taille intermédiaire) atteignent 17 % du chiffre d’affaires des multinationales françaises à l’étranger et emploient 21 % des effectifs des filiales étrangères.

Où les trouve-t-on ?

Trois pays dominent, comme le montre le tableau ci-dessous :

États-Unis Allemagne Royaume-Uni
Nombre de filiales 4 900 4 000 3 600
Nombre de salariés 680 000 438 000 418 000
Chiffre d’affaires 235 milliards € 114 milliards € 99 milliards €



On trouve ainsi dans ces 3 pays ¼ des filiales, 36 % du chiffre d’affaires réalisé par les filiales étrangères. La Chine (2 900 filiales), l’Espagne (2 600), la Belgique (2 300) et l’Italie (1 800) viennent ensuite. Pour le nombre de salariés, les premiers pays diffèrent. Si les USA sont aussi les premiers (682 000 salariés), suivent le Brésil (474 000 salariés) et l’Inde (442 000), soit à eux trois ¼ des emplois des filiales étrangères.

Mais l’Union européenne dans sa totalité est la première zone d’implantation des multinationales françaises, avec 41 % des filiales (19 800), 1/3 des salariés, soit 2,2 millions de salariés et 37 % du chiffre d’affaires réalisé dans les filiales étrangères (460 milliards €).

Leurs activités

Les principaux secteurs des activités des filiales étrangères sont d’abord les services marchands, les industries ensuite, le commerce et enfin la construction :

Secteurs d’activité % des salariés des filiales étrangères
Services marchands 44 %
Industrie 35 %
Commerce 17 %
Construction 4 %



États-Unis, Allemagne et Espagne concentrent le plus grand nombre de salariés dans des filiales industrielles et de services. Le commerce se concentre au Brésil et en Espagne, par les grands groupes d’hypermarchés.

Tous ces éléments montrent le dynamisme des multinationales françaises et leur choix stratégique de privilégier le développement à l’étranger, où elles réalisent un chiffre d’affaires supérieur à la moitié du PIB français (2 302 milliards € en 2020, 2 500 milliards € en 2021). De plus, les 6,6 millions de salariés de leurs filiales étrangères représentent 1/3 des salariés privés en France, alors que l’emploi étranger des multinationales allemandes n’équivaut qu’à 20 % de l’emploi national et seulement 10 % des emplois nationaux pour les multinationales états-uniennes, italiennes ou espagnoles. On a là un des motifs de la volonté publique de relocalisation d’activités sur notre territoire.


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