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Flash sur les difficultés de recrutement et la hausse des salaires des entreprises de la CPME

mercredi 12 janvier 2022

Quels sont les enseignements d’une enquête en ligne réalisée par la CPME auprès de ses adhérents du 18 au 30 novembre 2021 pour connaitre les difficultés de recrutement et la hausse des salaires ? Sachant que, sur les 1 036 réponses des dirigeants de TPME ayant au moins 1 salarié, les réponses ont été redressées de manière à corriger la surreprésentation des entreprises de l’hébergement, de la restauration et des salles de sport et la sous-représentation des entreprises de l’industrie et du bâtiment.

Difficultés de recrutement : 64 % des dirigeants interrogés disent être à la recherche de profils dans un métier jugé en tension.

  • 76 % constatent une hausse des prétentions salariales des candidats,
  • 49 % ont consenti à augmenter le salaire moyen à l’embauche.

Maintien des salaires dans l’entreprise : 58 % des dirigeants interrogés craignent qu’une entreprise concurrente débauche des salariés de leur entreprise.

  • 66 % pour les entreprises de 10 à 49 salariés,
  • 61 % pour les entreprises des secteurs de l’hébergement et de la restauration.

Pour éviter le départ des salariés, 67 % des dirigeants interrogés ont adopté une démarche nouvelle.

  • 51 % des entreprises interrogées disent avoir amélioré les conditions de travail dans l’entreprise (télétravail, horaires…etc.).
  • 31 % des entreprises interrogées ont pratiqué une hausse des salaires des personnes susceptibles de quitter l’entreprise.
  • 23 % des entreprises interrogées ont instauré de nouveaux dispositifs (participation, épargne salariale).

Pour les entreprises souhaitant augmenter les salaires (soit 34 % de l’échantillon), ceci a un impact soit sur l’entreprise, le consommateur ou le client, le fournisseur. Sur les réponses possibles, le choix s’est porté pour :

  • 61 % sur la baisse des marges de l’entreprise,
  • 40 % sur la hausse des prix de vente,
  • 18 % sur la renégociation des prix avec les fournisseurs.

Selon le président de la CPME, un grand nombre d’emplois sont restés vacants surtout dans les entreprises qui n’ont pas de directeur de ressources humaines. « En Île de France, le nombre d’emplois à pourvoir s’élève à près de 400 000. Il faut prioritairement travailler sur l’attractivité des métiers et investir dans la formation ». Selon la CPME, les raisons de ces difficultés de recrutement ont été exacerbées par :

  • La crise sanitaire sur l’emploi, avec le niveau inédit de créations d’emplois en sortie de crise, la concurrence sur la main d’œuvre, le déficit d’image de certains métiers, les conditions de travail perçues comme davantage difficiles (horaires le week-end, travail tard le soir), le déficit d’attractivité dans certains secteurs (bâtiment, restauration, industrie).
  • L’inadaptation de la formation professionnelle aux besoins des TPE et PME. La CPME demande le développement de l’apprentissage pour les jeunes et les adultes et une différence plus marquée entre revenu du travail et du chômage.

La ministre du Travail souligne que dans les secteurs de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration, « les minima de branche », sont en dessous du SMIC, ce qui constitue un très mauvais signal en termes d’attractivité. « Ce n’est pas normal, j’attends de ce secteur qu’il puisse présenter des avancées concrètes pour les salaires »

Fin décembre 2021, après plusieurs séances de négociation, pour le secteur de l’hôtellerie, des cafés et des restaurants, les employeurs proposent une augmentation supérieure de 5 % au SMIC pour les bas salaires et une revalorisation salariale de 16,33 % (après un gel de plus de 3 ans) : la majorité des syndicats refusent de signer la proposition employeur. Seule la CFDT (30,94 % de représentativité dans la branche) signera l’accord sur les salaires si ses revendications pour l’amélioration des conditions de travail des salariés du secteur sont prises en compte :

  • La fin du système dérogatoire des majorations des heures supplémentaires ;
  • L’encadrement et l’indemnisation des coupures ;
  • La majoration du travail de nuit, du week-end et des jours fériés (garantir un week-end par mois de repos au minimum) ;
  • La mise en place d’un accord égalité professionnelle ;
  • La mise en place d’un accord pour l’emploi des salariés en situation de handicap.

Plus d’un million de femmes et d’hommes évoluent dans ce secteur. Deux cent soixante-treize mille l’ont quitté, fatigués par le travail en coupure, de nuit, le week-end et en horaires décalés. Si aucun des syndicats ne s’oppose à la signature CFDT l’accord sera valable. Réponse des employeurs : l’accord salarial est soumis à la signature jusqu’au 17 janvier 2022, ouverture de négociations sur les conditions de travail le 22 février 2022.


Références