Des dizaines de milliers de militants exercent un ou plusieurs mandats dans diverses institutions de la démocratie sociale et du paritarisme : travail, formation, santé, éducation, logement, environnement, économie…. Ces mandats leur demandent, la plupart du temps, une expertise technique en même temps que leur fonction de représentation syndicale.
On les trouve dans le paritarisme de gestion, dans le paritarisme de négociation, dans les instances de politiques nationales où ils sont dans un rôle d’influence, voire, parfois, dans un paritarisme de projet où leur position est coopérative (par exemple pour le suivi d’un schéma régional air transports énergie). Le temps passé à ces mandats est très différent selon leur mission. De quelques jours à des dizaines de jours.
Or on constate une diversité et un empilement des lieux de dialogue, avec pour conséquence un nombre très élevé de mandats. Cette situation n’est pas toujours synonyme d’un meilleur dialogue.
La plupart des organisations, patronales comme salariées, ne maîtrisent pas totalement la connaissance et l’activité de leurs mandataires. Le premier problème posé est donc celui du recensement de ces mandataires par chaque organisation. De même que leur animation et leur contrôle.
Exercer un mandat nécessite des compétences multiples, techniques du domaine du mandat, mais aussi de connaissance des positions de l’organisation et de lien avec elle. S’y ajoute la nécessité de capacités et techniques de communication, de pratiques relationnelles, et d’organisation de son travail et de son temps. L’exercice de responsabilités dans une instance, présidence, animation de commission… entraîne des exigences supplémentaires : élaboration de l’ordre du jour, organisation des débats et des délibérations…
Or les compétences de mandataires sont surtout nourries par la formation syndicale, les échanges avec les autres mandatés et leur expérience syndicale et professionnelle antérieure. Les formations spécifiques sont rares. L’appropriation se fait le plus souvent par la pratique.
Les mandataires expriment ainsi le besoin d’animation et de formation par les pairs. Face au risque pour leur organisation que cela devienne un quasi-métier, d’experts professionnalisés, sans plus de contacts avec leur base socioprofessionnelle, le besoin de liaison plus forte avec l’organisation est parallèlement ressenti par les mandataires. Et comme les compétences nécessaires à l’exercice de ces mandats est forte, la validation des acquis en permettrait la reconnaissance, y compris pour leur futur professionnel. Des besoins essentiels à la réussite des mandataires comme pour la capacité d’action de leur organisation, à prendre en charge par elle.
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