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Les chômeurs ont-ils les bonnes qualifications pour retrouver un emploi ?

samedi 30 septembre 2017

Globalement oui, si on en juge le travail réalisé par le Crédoc publié au mois d’août 2017. Même si le titre de l’étude laisse penser l’inverse, « La qualification des chômeurs pas toujours en phase avec les besoins des entreprises », les auteurs du texte affirment que « la structure de la population des personnes actives en recherche d’emploi et celle des besoins en main-d’œuvre exprimés par les employeurs sont le plus souvent similaires ». Toutefois cette affirmation n’est pas vraie pour certains métiers que l’étude met en exergue.

Des écarts entre besoins de main d’œuvre et qualifications des chômeurs

Si chez les cadres, agents de maîtrise et techniciens, professions intermédiaires, employés et ouvriers non-qualifiés, les besoins de main d’œuvre et les qualifications des chômeurs sont proportionnellement très proches, il n’en est pas de même pour deux catégories pour des raisons différentes. Les ouvriers qualifiés au chômage sont près de deux fois plus nombreux que la demande des entreprises. En effet ils représentent 22,4 % des chômeurs alors que les besoins de main d’œuvre dans cette catégorie ne représentent que 12,1 % du total des besoins de main d’œuvre. C’est l’inverse pour les ouvriers agricoles qui ne sont que 2,1 % des chômeurs pour 12,4 % des besoins. Mais, dans ce secteur, les contrats saisonniers sont nombreux et le même chômeur peut être employé plusieurs fois. Par ailleurs, l’utilisation des travailleurs étrangers est souvent la règle.

Des métiers sous tension

Les employeurs déclarent rencontrer des difficultés de recrutement dans 32 % des projets d’embauche. Au-delà des effets de pénurie réelle d’emploi, cela peut être dû aussi au décalage entre les exigences des employeurs par rapport à la main d’œuvre disponible ou à des problèmes de mobilité insolubles pour les demandeurs d’emploi.

Ce pourcentage varie parfois de façon très importante suivant les métiers. Ainsi chez les cadres, il est difficile de recruter dans les métiers de la santé (médecins, pharmaciens, vétérinaires, etc.) et dans les métiers des technologies de l’information. La pénurie de main d’œuvre est aussi très importante dans le nord de la France et particulièrement en Île de France.

Dans les professions intermédiaires, il est difficile de recruter des commerciaux, des agents de maîtrise de la métallurgie, dans les métiers de l’hôtellerie et la restauration, de l’assurance, les professeurs d’école et le sport.

Chez les employés qui représentent le tiers des intentions de recrutement, les embauches sont globalement moins difficiles qu’ailleurs mais il existe tout de même des tensions dans certains métiers notamment ceux des services à la personne.

Les ouvriers qualifiés en difficulté

Reste la question des ouvriers qualifiés, trop nombreux par rapport aux propositions d’embauche. Dans certaines régions notamment dans le Grand Est et les Hauts de France, la part des personnes en recherche active d’emploi est plus deux fois supérieure à la part des projets d’embauche. Au moment où le gouvernement envisage une action forte de formation des chômeurs, il s’agit là d’un enjeu important pour aider cette population à retrouver un emploi.


Lien
http://www.credoc.fr/pdf/4p/293.pdf