samedi 11 juin 2016
En 2013, en France, 11,2 % des salariés adhèrent à une organisation syndicale et 5 % signalent en être sympathisants : des chiffres nouveaux, plus élevés que les taux anciens (7 à 8 %) et fondés sur une enquête numériquement plus importante de la Dares. Cependant la France, même à taux revu, a malgré tout l’un des taux de syndicalisation les plus bas d’Europe. Mais la légitimité des syndicats est fondée en droit par les élections professionnelles. Le taux de participation a été de près de 43 % en 2012 dans le secteur marchand et associatif et de 53 % fin 2014 dans les 3 fonctions publiques. Par ailleurs, les organisations syndicales représentent l’ensemble des salariés syndiqués ou non, notamment lors des négociations des conventions collectives qui couvrent plus de 90 % des salariés du secteur marchand et associatif.
La syndicalisation est associée à la stabilité de l’emploi : les salariés de la fonction publique sont deux fois plus syndiqués que ceux du secteur marchand et associatif.
Les salariés du public sont représentés par des syndicats quelle que soit la taille des établissements. Le niveau de syndicalisation est particulièrement élevé dans la fonction publique d’État, en particulier en éducation, formation et recherche : 24 % contre respectivement 17 % dans la fonction publique hospitalière (FPH) et 16 % dans la fonction publique territoriale.
Dans le secteur marchand et associatif, le taux de syndicalisation des salariés augmente avec la taille des établissements :
Les salariés des grands établissements du secteur marchand et associatif restent moins syndiqués que ceux de la fonction publique (14 % dans les établissements d’au moins 200 salariés, contre 20 %).
Dans le privé, la syndicalisation est différente selon les secteurs d’activité, en fonction de facteurs historiques et sociologiques : les transports connaissent le taux d’adhésion le plus élevé (18 %). Ce sont les salariés des professions intermédiaires et les ouvriers qui adhérent le plus à une organisation syndicale dans les entreprises et les associations, alors que dans la fonction publique près d’un cadre sur quatre se déclare syndiqué.
Les professions intermédiaires du secteur marchand et associatif et les cadres de la fonction publique sont les plus syndiqués. Les salariés des professions intermédiaires et les ouvriers (11 % et 9 %) sont plus syndiqués que les cadres (7 %) dans le secteur privé. Les ouvriers qualifiés sont deux fois plus syndiqués que les manœuvres et les ouvriers spécialisés (11 % contre 6 %). Les cadres ont 1,7 fois moins de chances que les ouvriers d’adhérer à une organisation syndicale alors que les professions intermédiaires ont 1,2 fois plus de chances d’être syndiquées que les ouvriers.
Dans la fonction publique, 23 % de cadres sont syndiqués. Dans la fonction publique hospitalière, les cadres sont la catégorie la plus syndiquée (19 %) devant les employés (17 %) et les professions intermédiaires (15 %). Comme dans le secteur marchand et associatif, les ouvriers qualifiés sont plus syndiqués (23 %) que les manœuvres et les ouvriers spécialisés (14 %).
Les 2 600 000 salariés syndiqués se répartissent à parts égales entre employés, ouvriers, professions intermédiaires et cadres. Un peu plus d’un million et demi des salariés du secteur marchand et associatif adhèrent à une organisation syndicale. Dans les trois fonctions publiques, un peu plus d’un million de salariés sont syndiqués. Un salarié à temps plein a 1,4 fois plus de chances d’être syndiqué qu’un salarié travaillant à temps partiel à secteur d’activité, ou famille de métier, taille d’établissement, sexe, âge et durée de travail comparables.
Les salariés syndiqués sont moins satisfaits des relations de travail que leurs collègues non syndiqués. Ils sont 40 % des adhérents à une organisation syndicale à évoquer l’existence de tensions avec leurs supérieurs contre 28 % de l’ensemble des salariés.
Les nouvelles règles de la représentativité patronale et syndicale modifient les comportements et ils incitent à la syndicalisation : les organisations syndicales n’ont plus une représentativité irréfragable. La participation aux élections professionnelles est devenue le baromètre de représentativité qui permet aux syndicats de salariés de peser dans les négociations avec leurs employeurs dans les entreprises. Elle permet aux employeurs et aux salariés de négocier au niveau national et dans les branches. Ce processus, démarré avec la loi d’août 2008, s’est conclu pour les employeurs au mois de mai 2016 (Voir clés du social : représentativité : 25 janvier, 10 février ; 25 mai 2016).
Références :