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Formation différée

dimanche 24 janvier 2010

Déjà en 2003 et 2009, les partenaires sociaux ont demandé à l’État la création d’un droit individuel d’accès à la formation différée, elle recouvre la formation permanente qualifiante et certifiante.

Qu’appelle-t-on formation différée ?

Retenue dès 2003 dans l’accord des partenaires sociaux, elle recouvre la formation permanente qualifiante et certifiante, qui doit avoir 2 objectifs :

 remédier dès la fin des études initiales aux sorties sans diplôme ni qualification,

 donner à tous la possibilité d’élever leur niveau de formation et de qualification tout au long de leur vie active.

Où en est-on ?

Voir : dans indicateurs/reperes/chiffresformationqualifiante

Les dispositifs et programmes pour jeunes existent, mais ils ne résolvent pas la totalité du problème, d’où encore un chômage très fort chez les moins de 25 ans non ou peu qualifiés. Le déficit est très fort au niveau des adultes pour lesquels les plans de formation ne proposent quasiment que des formations très courtes (moyenne : 44 heures), tandis que le DIF (droit individuel à la formation) n’est que de 20 heures par an (sauf accord collectif plus favorable) et les périodes de professionnalisation n’ont pas souvent la durée nécessaire à une qualification ou une certification (moyenne : 93 heures).

La France est en retard par rapport aux pays européens. Et la Note de veille du CAS (Centre d’analyse stratégique), numéro 160 de décembre 2009, montre que l’accord des partenaires sociaux et la loi de 2009 réorientent la formation professionnelle continue vers les moins qualifiés, mais qu’ils ne traitent qu’à la marge de la formation différée, car leur vrai sujet est plus la sécurisation des parcours que l’accès à la certification.

Quelles pistes pour demain ?

Le CAS propose :

 la création d’une offre spécifique dans les universités ;

 un accès privilégié des personnes de faible niveau de formation aux dispositifs certifiants, par le CIF pour les salariés et par les formations longues « demandeurs d’emploi » financées essentiellement par les Conseils régionaux et les ASSEDIC ;

 d’ouvrir le CIF aux demandeurs d’emploi les moins qualifiés ;

 la création d’un droit individuel de tirage de formation différée, sous forme d’un compte individuel, abondé de façon inversement proportionnelle au niveau de formation initiale et directement en fonction de l’ancienneté dans l’emploi ; il serait alimenté par l’État, les partenaires sociaux et l’assurance chômage.

Déjà en 2003 et 2009, les partenaires sociaux ont demandé à l’État la création d’un droit individuel d’accès à la formation différée d’une durée inversement proportionnelle à la certification initiale ; sans réponse du gouvernement. Or, chaque fois qu’il s’agit d’une faiblesse de la formation initiale, c’est bien la responsabilité éducative de l’État qui est en cause. S’il s’agit de la progression de la qualification tout au long de la vie active, la question relève d’abord des partenaires sociaux. Or, l’étanchéité de ces dispositifs en France complique très sérieusement la question.

La création du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels a montré que l’on commençait à en sortir, en associant des financements issus d’acteurs et de dispositifs variés au profit de l’objectif d’urgence : l’employabilité des actifs insuffisamment qualifiés. Développer ce type de démarche s’impose pour progresser dans la voie d’une économie de la connaissance que les Européens se sont donnée comme but depuis l’an 2 000 par la stratégie de Lisbonne.