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Etudiants décrocheurs

mercredi 2 mars 2011

Une étude commandée par l’Observatoire national de la vie étudiante permet d’identifier les risques de sorties de l’université sans diplôme : cela représente 20 % des étudiants.

Maîtriser les codes

L’étude insiste à nouveau sur le fait que tous les bacs ne préparent pas de la même façon aux études universitaires. Parmi les jeunes qui décrochent, on trouve des jeunes ayant eu des retards dans le secondaire, ou des jeunes issus de bacs technologiques ou professionnels, moins préparés au travail universitaire. Mais pour certains, l’université représenterait un rattrapage, un retour dans la voie de la réussite.

Apparaît ainsi la nécessité d’une information préalable renforcée sur ce que veut dire « faire la fac » et sur la variété des filières existantes : la plupart ne semblent pas avoir envisagé toutes les possibilités existantes. La nécessité aussi d’une orientation personnalisée qui permette d’éviter les choix inadaptés comme par exemple la stratégie de « tenter sa chance » sans en évaluer les exigences.

Quatre profils de décrocheurs

 le premier (15 % des entretiens) regroupe des étudiants « studieux » mais restés scolaires, sans comprendre les méthodes de travail et les modalités d’évaluation du monde universitaire. Ils n’ont pas franchi le pas. Ils partent donc déçus, avec peu de projet professionnel et ont l’objectif de reprendre des études dès que possible.
 d’autres, dits « décrocheurs en errance » (33 % des entretiens), qui n’avaient pas non plus d’idée précise de leur future insertion professionnelle, n’ont pas cette régularité scolaire. Ils passent par des choix successifs et hasardeux d’orientation, sans trouver une voie de réussite. Leur insertion professionnelle est ensuite délicate.
 le troisième groupe (30 %) est qualifié d’ « opportunistes » qui justifient – après coup ? – leur sortie par une opportunité d’emploi, souvent précaire, peu qualifiée. Ils s’en contentent, au moins momentanément. L’obtention d’un diplôme n’est pas vécue comme un préalable.
 enfin les derniers (12 %), las des échecs mais « raccrocheurs », recherchent rapidement une formation professionnelle au niveau IV ou V, en privilégiant l’alternance, pour se préparer à un emploi. Ils sont réactifs et autonomes. On les retrouve quelques années plus tard dans des emplois plus ou moins stables et qualifiés.

Anticiper pour éviter les décrochages

Cette réalité amène à demander aux universités d’agir davantage pour éviter ces sorties sans diplômes. Cela veut dire organiser le tutorat, l’orientation active, l’accompagnement des étudiants, tous concepts admis mais dont la mise en œuvre est très loin d’être réalisée.

Cette politique doit s’appuyer sur un repérage précoce, s’appuyant notamment sur :

 les difficultés rencontrées au premier semestre,

 le parcours scolaire antérieur,

 l’absentéisme et ses formes (ponctuel ou général),

 les échecs dans les partiels,

 l’existence d’un projet de formation,

 les alternatives possibles.

Tout un travail à renforcer dans les universités – dont la responsabilité est renforcée en matière d’insertion professionnelle - et à moduler selon les réalités de chacune : sociologie, spécialités, tissu local…Il faudra aussi embaucher des personnes qualifiées pour ce type de mission, car ce ne sont pas les enseignants universitaires qui pourront les assumer.


PS :

Étude réalisée par le centre associée du Cereq de Bretagne