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Demandeurs d’emploi : près d’un million d’entrées en formation en 2019

samedi 16 janvier 2021

Alors que la crise sanitaire ébranle notre économie et l’emploi, il est bon d’examiner le bilan du Plan d’investissement dans les compétences mis en place en 2018 pour y trouver des réponses actuelles aux questions d’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi et des jeunes « décrocheurs ». Le bilan positif de 2019, +19% d’entrées en formation, doit permettre à ce programme de s’adapter au nouveau contexte.

À l’origine, il y a le PIC

Créé en 2018, le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) avait pour objectif de former entre 2018 et 2022, un million de demandeurs d’emploi, peu ou pas qualifiés ainsi qu’un million de jeunes éloignés du marché du travail. Améliorer la qualité des formations, répondre aux besoins de compétences des entreprises et des territoires et assurer la continuité et la cohérence des parcours de formation figuraient aussi dans son acte de naissance. Le PIC se décline dans les territoires en s’adaptant à leurs réalités, des p actes régionaux d’investissement dans les compétences ont été mis en place par les conseils régionaux.

Mais le PIC n’était pas qu’un programme « classique » de formation professionnelle, il était davantage une stratégie qui prend appui sur l’ensemble des politiques de formation et des acteurs de la formation. De ce fait, il a donné un nouvel élan à l’effort de formation et peut servir de matrice aux solutions adaptées à la situation actuelle.

Le premier rapport du Conseil scientifique chargé de l’évaluation

Présenté cet automne, le tout premier rapport d’évaluation montre notamment qu’en 2019 près de 450 000 formations ont été financées par Pôle emploi (344 000 en 2018), 380 000 par les Régions (347 000 en 2018) et 54 000 par l’État (25 000), entre autres. Au total 964 000 personnes en recherche d’emploi sont donc entrées en formation en 2019, soit une hausse de 19% par rapport à l’année précédente.

Des différences apparaissent

Les formations de Pôle emploi répondent à des besoins immédiats de main-d’œuvre et favorisent un accès rapide à l’emploi, tandis que celles des Régions sont tournées vers des parcours longs et l’accès à une qualification et/ou un diplôme. Ce qui explique que les durées des formations des Régions (5,5 mois) soient presque trois fois plus longues que celles commanditées par Pôle emploi (2,3 mois).

Pour quels publics ?

Depuis 2015, la part des moins de 25 ans en formation a diminué progressivement de 33% à moins de 25%, au profit des séniors et des demandeurs d’emploi de plus de 25 ans. Ce recul s’explique par le fait que les chercheurs d’emplois parmi les moins de 25 ans ont reculé entre 2015 et 2019. Autre explication : le développement d’une offre alternative à la formation entre 2015 et 2019, comme la Garantie jeunes (gérée par les missions locales) ou le service civique.

Au total, toutes formations comprises, le taux d’accès à la formation des demandeurs d’emploi peu qualifiés (niveau infra bac ou bac) a progressé de 10% en 2019. L’accès des jeunes demandeurs d’emploi aux formations reste stable, entre 16 et 17%.

Ce que le bilan révèle de l’accompagnement

Le comité note un accompagnement vers l’emploi « peu développé » mais ne dispose pas « à ce stade d’une mesure de l’insertion professionnelle de l’ensemble des sortants de formations dans le contexte du PIC ». Il convient de rappeler qu’avant le déploiement de ce programme, dans les six mois qui suivaient la fin de la formation, plus de 50% des demandeurs d’emploi accédaient à un emploi d’un mois ou plus, en 2017 et 2018.

Et maintenant, avec la crise sanitaire et économique ?

Le comité d’évaluation pointe à juste titre le fait que le PIC « a été pensé et organisé pour une période de reprise, durant laquelle on anticipait une augmentation, progressive mais régulière, de la demande de travail ». Rappelons-nous le débat sur les emplois disponibles et non pourvus ! Or, pour les auteurs, « la crise sanitaire a profondément bouleversé le marché du travail français ».

Autre problématique, à cause de la crise économique, les efforts de formation risquent de ne pas produire les effets escomptés sur la baisse du chômage, malgré leurs effets positifs sur les compétences. « Il est nécessaire que les formés soient équipés de compétences correspondant aux besoins des employeurs, ce qui est particulièrement difficile à anticiper et piloter dans une période d’incertitude forte », relève le comité scientifique.

Aussi, le comité scientifique salue les premières décisions prises par le gouvernement dans le cadre du plan de relance visant à concentrer les efforts sur des secteurs porteurs tels que la santé ou le numérique. Il prévoit en effet d’ouvrir 223 000 places supplémentaires de formations sur les « secteurs stratégiques et porteurs ». On pourrait y rajouter le futur effet positif du nouveau dispositif de formation « Transitions collectives », imaginé par l’État et les partenaires sociaux qui devrait permettre une reconversion professionnelle des salariés dont les emplois sont menacés.

Dans ce cadre général, des discussions sont engagées avec les Régions pour réajuster les formations financées au contexte de la crise. Enfin, il est évident que l’accompagnement est à repenser avec la crise sanitaire.


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