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De nombreux cadres souhaitent se reconvertir

samedi 18 février 2023

La crise du covid-19 a montré le souhait de nombreux salariés de changer de métier et/ou d’emploi. Les cadres ne font pas exception : 1/3 d’entre eux ont un projet de reconversion professionnelle. Tous ne sautent pas le pas, en raison de freins ou de projets qui en restent à l’idée, mais le fait qu’un tiers ait ce projet de changement est le symbole de leur prise de distance par rapport à leur situation professionnelle. Leurs raisons en sont multiples, de même que leurs objectifs de reconversion, ce que montre une enquête de l’Apec.

Près d’un cadre sur trois a le projet de se reconvertir

Cela ne touche pas tous les cadres au même niveau, en fonction de leur situation professionnelle. C’est le cas de 60 % des cadres au chômage et de 45 % des cadres de moins de 35 ans. Au contraire, les cadres de secteurs et de fonctions dynamiques, de métiers en tension comme en informatique ou en ingénierie R&D font nettement moins ce projet. En fait, seuls 8 % des cadres ont entamé des démarches en vue d’une reconversion.

Vers où se reconvertir ? 82 % envisagent de changer d’activité, 54 % de région et 56 % de se mettre à leur compte. Mais comme ils sont bien conscients qu’une reconversion n’est pas une démarche aisée, 6 sur 10 s’orientent vers un métier proche ; seuls 15 % se dirigent vers un métier radicalement différent.

Pour réaliser leur projet, 42 % sont prêts à une rémunération inférieure, 41 % à des horaires plus lourds, 50 % à renoncer au statut cadre, 63 % à une fonction de responsabilité, 66 % à des fonctions managériales. Signes d‘un mal-être ou d’une sortie difficile du chômage !

Des causes professionnelles et personnelles

Quand on les interroge, on a des réponses en termes d’insatisfaction professionnelle, quand leur travail ne correspond pas à leurs valeurs, leurs aspirations, leur formation, ou quand ils n’y trouvent pas de sens. Ce peut être aussi un problème de gestion de carrière quand ils piétinent sans perspectives, sont las de leur métier. Certains posent aussi le problème de leurs conditions de travail et de leur dégradation, parfois remettant en cause leur relation au travail et à l’entreprise.

D’autres motifs sont personnels, soit qu’ils recherchent par un changement une plus grande qualité de vie (et l’on voit des déplacements hors des grands centres), soit en raison de ruptures dans leur vie personnelle, ou au contraire de changements positifs (couple, enfant…).

Six objectifs à une reconversion

  • Pour les uns, c’est vivre une passion jusque-là mise en sourdine mais qui perce peu à peu face à la lassitude d’un métier et qu’ils préparent sur le long terme.
  • Pour d’autres, c’est la quête de sens qui s’est imposée, à la faveur du recul créé par la crise sanitaire. Dans ce cas, la concrétisation en termes de projet est plus imprécise.
    *D’autres encore ont la nécessité de rebondir, soit en raison d’un chômage, en particulier pour des cadres séniors, soit pour préserver leur santé physique et mentale. Ce sont des cadres fragilisés pour qui la nécessité de reconversion est urgente.
  • Certains ont un objectif de promotion sociale, pour avoir un meilleur emploi, une progression professionnelle avec plus de responsabilités ou d’autonomie, s’ils constatent un manque de reconnaissance professionnelle et ont le sentiment de stagner, ou encore des jeunes cadres qui souhaitent accélérer leur ascension professionnelle.
  • D’autres recherchent de meilleures conditions de travail, en particulier un équilibre vie professionnelle/vie personnelle, projet vécu généralement sans urgence.
  • Enfin certains ont besoin d’un second souffle, s’ils connaissent l’ennui et l’absence de perspectives dans leur travail et aspirent à un renouveau, à une nouvelle dynamique ; voire, pour certains jeunes cadres, sortir d’un premier métier peu motivant.

Pour l’Apec, chacun de ces cas demande un accompagnement adapté pour les aider à maturer leur projet, connaître les dispositifs existants (par exemple seuls 18 % des cadres connaissent précisément le CEP, conseil en évolution professionnelle), les aides financières, les formations disponibles. Ils sont d’ailleurs prêts à suivre des formations longues pour réussir leur reconversion.


En guise de conclusion,

Ce que montre bien cette enquête, c’est la distance qui s’est instaurée entre de nombreux cadres et leur travail ou leur entreprise. De même que pour bien d’autres salariés. D’où une plus grande mobilité. Le recul imposé par la crise du covid a révélé les insatisfactions liées aux modes de travail et d’organisation du travail, le besoin d’une meilleure qualité du travail exercé, permettant plus de participation et d’autonomie, ainsi que d’une plus grande reconnaissance du travail accompli. C’est la question de fond de la qualité du travail qui est de plus en plus posée.


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