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CAP : le certificat d’aptitude professionnelle fête ses cent ans

dimanche 22 avril 2012

Le certificat d’aptitude professionnelle, le CAP, a cent ans. Occasion de faire le point sur le plus ancien diplôme de l’enseignement professionnel.

Créé par deux lois successives en 1911 et 1919, le CAP (certificat d’aptitude professionnelle) est le plus ancien diplôme de l’enseignement professionnel. Classé au niveau V, il est le premier niveau de professionnalisation comme ouvrier ou employé qualifié : son détenteur possède un métier.

Longtemps considéré comme le diplôme de « l’excellence ouvrière », le CAP a peu à peu été concurrencé par l’arrivée de nouveaux diplômes. Mais cent ans après sa création, le CAP reste présent dans le paysage des certifications, avec 200 spécialités, conservant sa suprématie dans certains secteurs, mais disparaissant dans d’autres. Depuis la réforme de la voie professionnelle de 2009, il est quasiment l’unique diplôme professionnel de l’Education nationale de niveau V et le seul accessible depuis la classe de troisième.

La concurrence du BEP et du bac professionnel

Pendant de nombreuses années, il a dépéri et a même failli disparaître. La création du BEP (brevet d’études professionnelles), lui aussi de niveau V, créé en 1965 - mais quasi enterré en 2009 -, aux ambitions plus scolaires, rejetait le CAP en diplôme du passé. Ce fut ensuite l’objectif du ministre de l’Éducation nationale de 1984 de conduire 80 % des jeunes au « niveau bac », qui renvoyait aux oubliettes le niveau V et créait la concurrence du bac professionnel (créé en 1985). Misant sur le bac pro et à budget constant, les établissements de l’Éducation nationale ont alors beaucoup réduit l’offre de formation en CAP. Le CAP fut en grande partie renvoyé vers l’apprentissage.

Aussi, la part des effectifs en dernière année de CAP parmi l’ensemble des diplômes de niveau V à III a diminué de deux tiers, passant de 49 % en 1979 à 16 % en 2009. La chute des effectifs en CAP a été particulièrement drastique entre 1983 et 1993 avec la mise en place progressive du baccalauréat professionnel.

Mais le baccalauréat n’est pas l’objectif de tous les jeunes et peine à atteindre l’objectif des 80 %. De plus de nombreuses branches professionnelles gardent des emplois d’ouvriers qualifiés avec un CAP. Aussi la réhabilitation du diplôme, amorcée à la fin des années 90, et continuée par sa rénovation en 2001 (redéfinition de son curriculum), semble aujourd’hui se poursuivre par la hausse sensible des effectifs ces dernières années.

Recul ou renouveau

Aujourd’hui, selon les branches professionnelles, soit le CAP est très important soit a presque disparu. Le CAP n’existe pas dans les branches du tourisme, de l’immobilier, de la création et des spectacles. Dans les branches de l’automatisme, de l’électrotechnique, de l’électronique et de l’informatique, il a beaucoup reculé. De même, la métallurgie a misé dès les années 80 sur le bac professionnel, si bien que le CAP y est passé de 46 000 jeunes en 1979 à 600 en 2009. Au contraire, il se maintient comme diplôme dominant dans l’alimentation, dans le second œuvre du bâtiment, dans le secteur sanitaire et social, la coiffure… Il a gardé ses effectifs mais diminué en importance relative dans le gros œuvre du bâtiment, l’hôtellerie-restauration, la commercialisation, l’habillement, la communication, l’aviation… Et le CAP a fait une percée récente dans le service aux personnes et dans le secteur sécurité et prévention.

On voit donc des évolutions contrastées, en fonction des besoins en qualifications et compétences des différents secteurs et métiers et de leur évolution, en fonction aussi des politiques des branches professionnelles, de leurs structures de qualifications selon leurs types d’activités, ou les politiques de professionnalisation dans les branches qui fonctionnaient jusque là sans personnel qualifié. Dans de nombreux secteurs, il reste un bon sésame pour la première insertion professionnelle des jeunes à la sortie de l’éducation initiale. À une époque de si grand chômage des jeunes et de la sortie du système éducatif de 150 000 d’entre eux par an sans diplôme, le CAP peut être un bon passeport pour l’emploi.