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Une inégalité : pouvoir faire grève

jeudi 22 mars 2007

Une enquête de la Dares sur les conflits montre les inégalités existantes en ce domaine.

L’enquête « Réponse » du ministère du Travail vient de publier ses résultats sur les conflits collectifs. Cette enquête originale menée en 2002-2004, qui est reproduite depuis 1992-93 interroge un échantillon de 2 930 représentants des directions, 1970 représentants du personnel et 7940 salariés au sein des mêmes établissements, du secteur privé et public. Il ne s’agit donc pas de la statistique des déclarations de grève déposées dans les directions du travail. Ici, est considéré comme conflit, la grève, mais aussi le débrayage, le refus d’accomplir des heures supplémentaires, la pétition, la manifestation. Il va de soi, mais cela va mieux en le disant : s’il y a conflit, il y a aussi espoir par là même d’en tirer profit.

Les résultats ce l’enquête illustre l’existence d’une inégalité profonde entre salariés : entre ceux qui ont le plus de chance de pouvoir participer à un conflit et ceux qui en ont le moins. Donc, le salarié qui veut augmenter ses chances de participer à un conflit doit travailler :
- dans une grande entreprise, du secteur industriel, qui dispose de représentants du personnel, - et si possible d’un délégué syndical.

Logiquement, la part des établissements ayant connu un conflit entre 2002 et 2004, est de 23,2% dans les établissements de 20 à 49 salariés et de 32,2% dans ceux de 50 à 99 salariés. A contrario, la part des établissements ayant connu un conflit est de 60% dans les établissements de 200 à 499 salariés et de 75% dans les établissements de 500 salariés et plus.
En effet, la part des établissements concernés par un conflit est de 63,6% dans l’industrie, de 61,5% dans les transports, et seulement de 23,8% dans la construction, de 28,7%dans le commerce. Avec 44,6%, les services sont entre les deux.
De plus, seulement 15% des établissements, sans représentant du personnel, élu ou désigné, sont concernés par un conflit, alors que la moitié des établissements qui ont un délégué syndical ont connu un conflit. Et les conflits sont toujours plus fréquents dans un établissement où les salariés syndiqués sont plus de 10%.

Et encore, on ne dispose pas des chiffres des entreprises de moins de vingt salariés !

Il n’y a donc pas que les inégalités matérielles qui comptent dans la vie. Les inégalités de participation sociale le sont tout autant. Souvent la démission masque l’impossibilité de faire grève.