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Grèves en 2021 : après 2019 et 2020, retour à la normale dans le privé

samedi 18 mars 2023

Après deux années exceptionnelles pour des raisons différentes, les chiffres sur les grèves en 2021 sont globalement équivalents à ceux que l’on a connus entre 2012 et 2018. En effet, 2019 avait connu le conflit des retraites en fin d’année et début 2020 et cette même année la crise du COVID-19 a ralenti les mouvements sociaux. En 2021, selon la DARES, 1,6 % des entreprises de 10 salariés et plus du secteur non agricole ont connu au moins un arrêt de travail. Ce sont pour la plupart des grèves liées à des revendications salariales. Elles ont eu lieu surtout dans les grandes entreprises et ont touché en priorité les secteurs industriels et les transports.

2021, une année plutôt calme sur le plan social

1,6 % des entreprises touchées par au moins une grève en 2021, c’est un peu plus qu’en 2020 pourtant marquée par la fin du conflit des retraites en début d’année. La crise du Covid a stoppé les mouvements syndicaux le reste de l’année. C’est par contre beaucoup moins qu’en 2019 (2,6 %) où ce même conflit avait provoqué de plus nombreuses journées de grève en fin d’année. En 2021, 20,5 % des salariés travaillaient dans une entreprise concernée par au moins un arrêt de travail.

Comme les autres années, le nombre des arrêts de travail augmente avec la taille de l’entreprise. Inexistants dans les entreprises de moins de 50 salariés, ils touchent une entreprise sur 6 dans les 200 à 500 (en hausse de près de 5 points par rapport à 2020) et plus d’une sur quatre dans les plus de 500 salariés.

Les grèves sont aussi moins intensives que les années précédentes avec seulement 58 journées individuelles non travaillées contre 67 en 2020 et 161 en 2019. La nature des conflits plus centrés sur l’entreprise notamment sur la question salariale peut expliquer cette baisse.

Les secteurs concernés

C’est dans l’industrie qu’il y a le plus de grèves (3 % des entreprises) alors qu’il y en a deux fois moins dans le tertiaire (1,5 %) et pratiquement aucune dans la construction (0,1 %). Ce sont aussi les secteurs qui concentrent les plus grandes entreprises qui logiquement connaissent le plus d’arrêts de travail. On y trouve plus particulièrement les entreprises de fabrication de matériels de transport (10,2 %), les industries d’extraction (5,7 %), les activités financières et assurances (2,2 %). Secteur constitué de grands et petits établissements, le secteur de l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale a connu un nombre significatif d’arrêts de travail en 2021 (5,4 % des entreprises du secteur).

Des motifs plus centrés sur l’entreprise

64 % des entreprises ayant connu au moins un arrêt de travail en 2021 ont vécu un conflit portant sur des revendications au moins en partie extérieures à l’entreprise. C’est 5 points de moins qu’en 2020 et 18 points de moins qu’en 2019.

36 % de ces entreprises avaient un conflit sur des questions internes, le double de 2019 toutefois. Ces revendications portaient essentiellement sur les rémunérations (73 %, +25 points par rapport à 2020) et, loin derrière, les conditions de travail (31 %), l’emploi (13 %) et le temps de travail (11 %). Beaucoup de conflits portent sur plusieurs thèmes, ce qui explique un total supérieur à 100 %.

La question salariale a plus concerné que la moyenne le secteur tertiaire et le transport et entreposage (respectivement 77 % et 78 % des entreprises ayant connu au moins un arrêt de travail). Dans ces deux secteurs les conditions de travail sont aussi plus souvent à l’origine d’arrêts de travail (34 % pour le tertiaire et 37 % pour le transport-entreposage).

Même si les salaires sont la principale source d’arrêt de travail dans l’industrie, les questions d’emploi (25 % des arrêts de travail) y sont plus fortes que celles des conditions de travail (22 %). 11 % des conflits ont porté sur le temps de travail en 2021, un peu plus que les années précédentes.



Somme toute, l’année 2021 aura été une année relativement calme sur le plan social que cela soit pour des revendications internes ou externes à l’entreprise. 2022 devrait montrer un visage un peu plus agité notamment dans les entreprises sur la question du pouvoir d’achat. Quant à 2023, le nombre d’arrêts de travail devrait être beaucoup plus important avec le conflit sur les retraites.


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