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Salaires et conditions d’emploi pendant le Covid-19

samedi 1er mai 2021

L’État a mis en place plusieurs outils statistiques pour comprendre comment les entreprises se sont adaptées à la crise, quelles difficultés elles ont rencontrées, quels recours aux différents dispositifs elles ont mis en place (télétravail, chômage partiel…). Quelles mesures de prévention dans l’entreprise… ? L’enquête mensuelle de la DARES auprès des entreprises vise à analyser la façon dont les entreprises adaptent, mois par mois, leur organisation du travail confrontée à la crise sanitaire et aux mesures ministérielles de protection.

L’enquête couvre les établissements des entreprises de 10 salariés et plus. Sont exclus du champ des salariés les intérimaires et les stagiaires. Tous les secteurs sont couverts, à l’exception des établissements d’activité principale et de catégories juridiques suivantes :

  • L’agriculture (codes APE 01 à 03),
  • Les activités de ménage (code APE 97 et 98),
  • Les activités extraterritoriales (code APE 99),
  • L’administration publique et les organismes de sécurité sociale (code APE 84 ou juridique débutant par 7).

L’enquête couvre donc 15 millions de salariés sur les 25 millions en emploi de l’ensemble de l’économie et des services publics en France métropolitaine et les Dom (hors Mayotte). Les données sont collectées une fois par mois par internet depuis avril 2020.

Au 4ème trimestre 2020, l’indice du salaire mensuel de base (SMB) augmente de 0,3 % et de 1,5 % sur un an dans les sociétés de 10 salariés ou plus de l’ensemble du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales. Il augmente de 0,3 % dans le tertiaire et de 0,2 % dans la construction et l’industrie.

  • L’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) progresse de 0,3 % au 4ème trimestre 2020 et de 1,6 % sur un an.
  • Dans l’ensemble des entreprises du secteur privé, les effectifs salariés diminueraient de 0,2 % au 4ème trimestre 2020 (soit moins 39 600 emplois). Sur un an, ils diminueraient de 1,8 % (soit 360 500 emplois).
  • Le nombre de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) validés et/ou homologués continue d’augmenter au 4ème trimestre 2020 (+33,6 %).
  • Fin décembre 2020, le salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés augmente de 1,6 % sur un an.
  • L’indice des prix à la consommation diminue de 0,3 %.
  • Les salaires en euros constants augmentent de 1,9 % dans l’ensemble des secteurs. Ils augmentent de 2,3 % dans la construction et de 1,9 % dans l’industrie et de 1,8 % dans le tertiaire.

L’emploi au 4ème trimestre 2020 de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) s’établit à 10,5 % (13,0 % des salariés pour les entreprises de 10 à 19 salariés, 8,8 % pour les salariés des entreprises de 500 salariés et plus). Le recours aux CDD varie en fonction des secteurs d’activité.

  • La fabrication de matériel de transport et ceux de la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques, et de machines emploient peu de CDD (4,6 % et 5,3 %).
  • Le secteur des « autres activités de services » compte jusqu’à 19,7 % de ses salariés en CDD.

Bilan en février 2021 : en février, l’activité reste stable malgré l’impact du couvre-feu. Les arrêts et fortes baisses d’activité sont concentrés dans les secteurs concernés par les fermetures administratives (Hébergement-restauration, Arts, spectacles et activités récréatives).

  • Les baisses d’activité augmentent dans le commerce du fait de la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2 le 31 janvier 2021. Deux tiers des salariés sont dans une entreprise qui a depuis plusieurs mois retrouvé son niveau d’activité d’avant crise.
  • 2,1 millions de salariés sont en activité partielle en février 2021 (11 % des salariés du privé), après 2,3 millions en janvier. Cela équivaut à 1,1 million de salariés travaillant à plein temps sur le mois (EQTP), en février comme en janvier. Le montant de l’allocation d’activité partielle pour février serait de 1,7 milliard d’euros versés par l’État et l’Unédic.
  • Le recours à la formation pour les salariés en activité partielle progresse légèrement en février (19 %).

Le télétravail en février représente plus d’un quart des salariés comme le mois précédent, mais ils sont moins nombreux à avoir télétravaillé tous les jours de la semaine. 69 % des salariés pouvant télétravailler ont une présence ponctuelle sur le site pour effectuer des tâches ne pouvant être effectuées à distance. Au cours de la dernière semaine de février, parmi les salariés qui travaillaient 26 % étaient en télétravail et 74 % travaillaient sur site comme en janvier.

Incertitudes sur les PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) pour l’avenir. Près de 8 % des salariés sont employés par une structure pour laquelle un PSE est considéré comme possible, probable, prévu ou déjà fait, l’incertitude restant toutefois très forte (35 % ne savent pas). Enfin, les entreprises exportatrices sont particulièrement incertaines sur leurs perspectives d’exportation (70 % ne savent pas dater le retour à la normale).

L’emploi intérimaire augmente en février 2021. Après s’être effondré en mars et avril 2020 au début de la crise sanitaire liée au covid-19, l’emploi intérimaire a rebondi les mois suivants. Depuis décembre 2020, il est quasi stable : il baisse légèrement en janvier 2021 (-0,3 % soit -2 300 intérimaires) et repart un peu à la hausse en février (+0,4 % soit +3 100).

  • Fin février 2021, 746 500 personnes occupent un emploi intérimaire (données provisoires, corrigées des variations saisonnières).
  • Le nombre d’intérimaires est inférieur de 6,2 % (-49 700) à celui qui prévalait un an auparavant, avant la crise sanitaire.

En février 2021, 35 800 ruptures conventionnelles (relatives à des salariés non protégés) ont été homologuées. Leur nombre augmente de 1,7 % en un mois, après trois mois consécutifs de baisse, mais diminue de 4,0 % sur un an.

La crise sanitaire a changé les modes de travail. Depuis le 3 avril 2021, le confinement rebat les cartes de l’organisation du travail. La première semaine d’avril, 37 % des salariés ont été en télétravail, avec une organisation du travail, d’un jour minimum en présentiel sur la semaine. La DARES continue son travail et a mis en place l’enquête « Tracov », sur le vécu du travail et du chômage pendant la crise sanitaire.


Références