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Qui sort des listes de Pôle Emploi et comment en sort-on ?

samedi 21 juillet 2018

L’enquête « Sortants » (complément significatif aux statistiques habituelles sur le marché du travail) vise à mieux connaître les motifs de sortie des demandeurs d’emploi (reprise d’emploi, entrée en formation, départ en retraite, maladie, arrêt de recherche d’emploi, radiation…), et, dans le cas de reprise d’emploi, la nature de l’emploi retrouvé. Le taux de sortie est calculé par le nombre de sorties correspondant à chaque motif au cours du mois, rapporté au nombre total des demandeurs d’emploi présents à la fin du mois précédent.

Les sortants sont ceux des catégories A (sans emploi tenus de rechercher un emploi), B (ayant exercé une activité réduite de moins de 78 h) et C (ayant travaillé plus de 78 heures) des listes de Pôle emploi.

Cette enquête est réalisée annuellement depuis 2001. En 2016 elle a été réalisée auprès d’un échantillon de 7 000 personnes en France métropolitaine et 700 pour les DROM, chaque trimestre de 2016, et 3 mois après la sortie des listes pour établir des taux de sortie.

Plus de sorties des listes de Pôle Emploi en 2016 mais faible progression de la reprise d’emploi

 Résultats pour la France métropolitaine

En 2016, tous motifs confondus, 6 490 100 sorties ont été constatées, en hausse de 15 % par rapport à 2015 avec ses 5 720 000 et 5 550 000 en 2007 soit un taux de 8,5 %. Le taux de sortie mensuel des listes pour reprise d’emploi, en baisse depuis 2012, progresse à 3,5 %, contre 3,4 % en 2015, mais loin des 6,5 % en 2007. Globalement, sur les 6 490 100 sortants, 39,7 % ont repris un emploi et 17,2 % sont entrés en formation. La part des entrées en formation connaît une très forte augmentation de 4,7 points par rapport à 2015 (voir la mise en œuvre du plan « 500 000 formations supplémentaires ») avec pour conséquence de faire reculer la part relative des autres motifs, dont la reprise d’emploi.

La reprise d’emploi en 2016, en très légère augmentation par rapport à 2015, est seulement favorable aux hommes dont le taux de sortie passe de 3,6 % à 3,8 % par mois, alors qu’il reste stable pour les femmes à 3,3 %. En 2007 ces mêmes taux étaient respectivement, de 7,1 % pour les hommes et 6,0 % pour les femmes. Par ailleurs, selon l’âge les différences s’accroissent, le taux de sortie des jeunes de moins de 25 ans est de 6,2 %, 3,7 % pour les 25 -49 ans et 1,6 % pour les 50 ans ou plus. Certains publics, Obligation d’emploi de Travailleurs Handicapés (OETH), résidents en Zone Urbaine Sensible (ZUS) et bénéficiaires du RSA, connaissent des taux de sortie pour reprise d’emploi respectivement de 1,5 %, 2,9 % et 2,5 %, nettement inférieurs aux 3,5 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi.

La reprise est plus facile pour ceux ayant eu une activité en cours de recherche d’emploi. En effet, le taux de sortie de la catégorie B est de 4,4 %, C de 5,5 %, et A (sans aucune activité réduite) seulement de 2,7 %. Par ailleurs, 9 % des sortants pour reprise d’emploi ont dû déménager pour occuper cet emploi.

Plus le niveau de qualification est élevé, meilleur est le taux de sortie pour reprise d’emploi. C’est le cas des cadres, 4,2 % (6,4 % en 2007), moins des techniciens et agents de maîtrise 3,9 % (contre 7,2 % en 2007), lesquels perdent presque autant que les ouvriers qualifiés qui passent de 7,6 % en 2007 à 3,5 % en 2016. Les employés et ouvriers non qualifiés connaissent les taux les plus bas, respectivement 3,2 % et 2,9 %.

C’est le secteur privé qui embauche le plus les sortants des listes de Pôle Emploi. Sur l’ensemble des sortants, 43 % on effectué une reprise d’emploi dans le privé hors intérim, et il est intéressant de noter que cette part progresse de 3 points par rapport à 2015 et plus de 8 points par rapport à 2007. Au sens plus large, incluant les intérims, les indépendants, l’emploi dans une association ou chez un particulier, le secteur privé représente 77 % des sorties pour reprise d’emploi. À noter que la part des créations ou reprises d’entreprise est quasi stable depuis 2007 et se situe entre 5 % et 6 % des sorties.

La reprise d’emploi est concentrée dans cinq domaines professionnels, les services aux particuliers et aux collectivités, les transports, le commerce, l’hôtellerie-restauration et l’alimentation qui, avec la santé et l’action sociale, culturelle et sportive, regroupent 59 % des sorties pour reprise d’emploi.

Les emplois durables dans la reprise d’emploi concernent 66 % des sorties, indicateur quasi stable par rapport à 2015 mais supérieur aux 59 % de 2007, emplois durables plus importants chez les femmes et les seniors en raison des reprises d’emploi sous forme de contrats aidés. En terme de niveau, plus le niveau est faible, plus faible est la part des sorties pour reprise dans des emplois durables, et on constate toujours un écart de 30 points entre les ouvriers non qualifiés (56 %) et les ingénieurs et cadres (86 %). Les emplois sont moins durables quand les reprises sont faites dans les domaines de l’industrie, agriculture, communication, santé et action sociale.

La qualité de l’emploi est mesurée par l’insatisfaction. L’enquête fait apparaître que 55 % des sortants pour reprise d’emploi sont insatisfaits de leur nouvel emploi. Par ailleurs, 37 % d’entre eux poursuivent une recherche d’emploi 3 mois après leur sortie (problème lié à la durée de contrat : 42 %, au salaire : 27 %...), notamment chez ceux qui n’ont pas obtenu un emploi durable.

 Principaux résultats pour les DROM (départements et régions outre-mer)

Le taux de sortie tous motifs confondus est plus faible, 7,0 % contre 8,5 % en France métropolitaine. Le plus faible taux est constaté à La Réunion, 6,2 % ; de leur côté, Guadeloupe 6,5 %, Martinique 7,6 % et Guyane 11,7 %. Le taux de sortie pour reprise d’emploi (3,5 % en métropole) est de 1,7 % à la Guadeloupe, 2,2 % en Guyane et 2,0 % à La Réunion et Martinique.

En conclusion, si ces résultats correspondent, comme le titre la Dares, à un léger mieux dans les sorties pour reprise d’emploi, cette légère hausse, loin d’être suffisante, laisse encore un grand nombre de demandeurs d’emploi dans un chômage de longue durée, lié certes à l’inadéquation emplois-chômeurs et au manque de qualification, mais surtout à un manque d’emplois effectif.
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