samedi 11 juin 2022
Depuis 2014, la communauté internationale consacre chaque 28 mai une journée mondiale pour la santé et l’hygiène menstruelles. Le choix du jour, le 28ème du mois, fait référence à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est le 5ème de l’année, soit le nombre moyen de jours de la durée des règles. Cette journée était au départ un moyen de sensibiliser les décideurs pour améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire.
Une loi dans certains pays : le Japon est le premier pays avoir officiellement mis en vigueur un congé menstruel en 1947. Il existe aussi en Corée du Sud, en Indonésie, aux Philippines. La Zambie est le seul pays africain à avoir instauré « le jour des mères », un congé réservé aux personnes ayant leurs règles :
Des pratiques différentes : selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud comptent parmi les pays qui affichent les plus grandes inégalités salariales entre hommes et femmes. Aussi les femmes essayent de faire oublier leur condition de femme pour être réellement reconnues par le monde du travail :
L’OIT (Organisation internationale du travail) a pour objectif de promouvoir l’égalité sur le lieu de travail pour tous les travailleurs « La menstruation et la ménopause figurent parmi les autres motifs pour lesquels les femmes peuvent solliciter un congé maladie. Il ne s’agit pas là de maladies à proprement parler, mais de phénomènes cliniques susceptibles de fragiliser et de réduire sensiblement (même de façon temporaire) la capacité de travail des femmes. »
Doit-on individualiser les situations sur « la douleur au travail » ? Pour certains, l’employeur n’a pas à connaître les raisons d’un arrêt maladie, qu’il s’agisse de douleurs menstruelles, d’addiction à l’alcool ou aux drogues ou de pathologie psychique sévère :
Le congé menstruel fait débat dans l’opinion publique en France. Certains craignent un objet de discrimination supplémentaire. Cela pourrait entrainer plus de discrimination à l’embauche et une progression de carrière encore plus difficile pour les femmes au sein de l’entreprise qui sont déjà discriminées pour leurs congés de maternité.
Un sondage IFOP paru en mars 2021 et mené auprès d’un échantillon de 1 009 femmes, âgées de 15 à 49 ans, révélait que 68 % des femmes seraient plutôt ou tout à fait favorables à la mise en place de ce congé. 90 % se disent favorables à des distributeurs gratuits de protections hygiéniques en entreprise.
En France, plusieurs entreprises testent le congé menstruel : des sociétés comme Louis Design (société du mobilier de bureau éco-responsable) et Critizr (société de 100 personnes, spécialisée dans la relation client) proposent à leurs salariées de s’absenter un jour par mois si nécessaire :
Le dialogue social doit s’emparer des questions de la prise en compte des facteurs humains dans l’entreprise et dans la sphère familiale, indépendamment du sexe des individus, voir le congé paternité, le congé aidant, ou celui d’un congé qui puisse s’adapter à un besoin physiologique homme ou femme.
Références