Les emplois retrouvés sont concentrés dans 6 secteurs…

69 % des emplois retrouvés concernent six domaines professionnels. Il s’agit des services aux particuliers et aux collectivités (13,2 %), le commerce (12,8 %), les transports, la logistique et le tourisme (12,7 %), la gestion administrative des entreprises (11,4 %), l’hôtellerie-restauration (10,9 %) et le bâtiment travaux publics (7,9 %). L’écart est particulièrement fort entre les emplois retrouvés et le nombre d’emplois du secteur dans les services aux particuliers et aux collectivités et l’hôtellerie-restauration (plus de 5 points), ce qui montre que de nombreux demandeurs d’emploi issus d’autres métiers ou secteurs se sont dirigés vers ces deux domaines d’activité.

Des différences sensibles existent entre les hommes et les femmes. Ainsi les femmes sont plus nombreuses à retrouver un emploi dans les services aux particuliers et aux collectivités, dans le commerce et la gestion administrative des entreprises. À l’inverse les hommes retrouvent plus souvent un emploi dans les transports, logistique et tourisme et le bâtiment-travaux publics.

…. Et dans 10 familles de métiers

47,9 % des emplois retrouvés sont concentrés sur dix familles de métiers (voir tableau ci-dessous).

Tableau d’après Eclairages et synthèses de Pôle emploi de juillet 2022


Les demandeurs d’emploi sont plus nombreux à retrouver un emploi dans les métiers de l’hôtellerie, la conduite de véhicules ou encore les emplois administratifs qu’il en existe en population totale. La pénurie d’emplois constatée dans certaines de ces professions semble donc amener des demandeurs d’emploi à s’orienter vers ce type de travail.

La concentration des métiers retrouvés est aussi plus forte chez les moins de 25 ans (56,3 % retrouvent un emploi dans 10 métiers). Les métiers ou leur ordre diffèrent en fonction de l’âge du demandeur d’emploi. Ainsi, les jeunes trouvent en premier des jobs de vendeurs ou d’employés, alors que les plus de 35 ans trouvent en premier des emplois d’agents d’entretien ou de conducteurs de véhicule.

De même, les métiers et leur ordre diffèrent suivant le niveau de sortie du système scolaire. Si les « sans diplôme » à la sortie du secondaire trouvent en premier des emplois d’agent d’entretien ou d’employés ou d’agents de maîtrise dans l’hôtellerie restauration, les titulaires du bac trouvent aussi du travail dans ces derniers métiers mais aussi des postes de vendeurs. À Bac+2, ils sont plus souvent agents administratifs ou vendeurs et à Bac+3 et plus, ils trouvent des emplois de cadres ou des emplois d’employés administratifs d’entreprises.

Près de la moitié des demandeurs d’emploi change de domaine professionnel et de métier

48,8 % des demandeurs d’emploi retrouvent un emploi dans un autre secteur et un autre métier que celui initialement recherché et ce quel que soit le sexe. 18,5 % retrouvent un emploi dans le même secteur mais avec un métier différent. Un petit tiers des demandeurs d’emploi retrouvent un emploi dans le même métier. Cette forte mobilité existe aussi pour ceux qui trouvent un CDI. Ainsi, 46,1 % retrouvent un emploi dans un secteur différent de celui recherché.

Plus on vieillit plus on trouve un emploi dans le métier et le secteur recherché. À l’inverse, la mobilité professionnelle est plus forte chez les jeunes. 54,3 % des moins de 25 ans trouvent emploi dans un autre domaine professionnel que celui recherché contre 51,2 % pour les 25-34 ans, 46,2 % pour les 35-49 ans et 42,6 % pour les plus de 50 ans.

Les auteurs de l’étude de Pôle emploi constatent que « le début de la vie active est une période plus favorable à une réorientation professionnelle dans la mesure où elle est moins sujette à certaines contraintes, comme les contraintes familiales ». Ces réorientations sont plus fréquentes constatent-ils. On peut aussi penser que les jeunes doivent faire face à une plus grande précarité de l’emploi.

Des différences suivant les secteurs d’activité

Les demandeurs d’emploi venant de l’hôtellerie-restauration ou du bâtiment travaux-publics retrouvent plus souvent un emploi dans le même secteur d’activité. Il en est aussi de même pour les métiers dits réglementés (infirmiers, médecins, pharmaciens, conducteurs de véhicule…). Pour ce qui concerne l’hôtellerie-restauration ou encore les aides à domicile, le solde entrées-sorties est même positif alors qu’ils sont souvent cités en pénurie d’emploi.

Les personnes qui alternent des périodes courtes d’emploi avec des périodes de chômage retrouvent plus souvent un emploi dans le même secteur. C’est aussi fort logiquement le cas pour les démissionnaires. Les habitants de l’Île-de-France ou d’Outre-mer ont aussi des changements d’orientation professionnelle moins fréquents qu’ailleurs.

A contrario, les changements de métiers ou de domaine d’activité sont fréquents pour les chômeurs de longue durée (plus d’un an) ou les bénéficiaires du RSA.
Des proximités entre certains métiers

L’étude met aussi en évidence des proximités entre métiers qui peuvent favoriser la mobilité entre secteurs professionnels. Ainsi, elle cite des proximités entre les métiers de l’agriculture, le bâtiment et les transports ou la logistique. Ces métiers font souvent appel aux mêmes compétences techniques et à des conditions et d’organisation du travail analogues. Mais d’autres activités sont concernées comme l’électricité-électronique avec la mécanique et la maintenance ou encore différents métiers du tertiaires.

Finalement, cette étude montre la grande mobilité des demandeurs d’emploi. Beaucoup d’entre eux n’hésitent donc pas à « changer de rue ».

Source

• Les mobilités d’emploi entre secteurs aux compétences proches – Pôle emploi – juillet 2022 :
  https://www.pole-emploi.org/.../ES_73_metiers_recherches_metiers_retrouves_par_les_demandeurs_d_emploi.pdf