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Les recommandations sociales du G 20 du 26 et 27 septembre à Paris

dimanche 2 octobre 2011

Réunis lundi 26 et mardi 27 septembre à Paris, les 20 ministres de l’emploi et des affaires sociales des pays les plus riches de la planète se sont engagés à renforcer la dimension sociale de la mondialisation. Selon le ministre français du travail qui présidait la réunion, par « régulation sociale » il faut entendre une mondialisation « qui marche sur deux jambes - la croissance économique et la justice sociale, le libre-échange et le respect des droits des travailleurs - et qui ne donne pas tout à l’économie ». Prélude à la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 qui se tiendra les 3 et 4 novembre prochains à Cannes, cette réunion a débouché sur une série de recommandations qui reconnaissent la nécessité de politiques et de garanties sociales actives dans le cadre d’une mondialisation toujours plus confrontée aux fluctuations économiques.

Les recommandations

L’emploi
« Nous demandons aux dirigeants de réaffirmer l’emploi en tant qu’objectif clef de la politique économique » écrivent les ministres sociaux dans leurs recommandations. Selon eux, l’emploi des jeunes doit être une priorité et ils annoncent la création d’un groupe de travail dédié à l’emploi et dont la tâche sera de plancher spécifiquement sur l’emploi des jeunes. Ce groupe de travail aura pour mandat de préparer les travaux du prochain G20 qui se tiendra au Mexique. Composé des représentants du G20, le groupe, créé pour un an, travaillera en consultation avec les syndicats et les autres organisations internationales. Les 20 ministres de l’emploi décideront ensuite de son éventuel renouvellement.

Sur l’emploi des jeunes, les recommandations invitent aussi à promouvoir l’apprentissage et la création de partenariats publics/privés dans l’éducation.

La protection sociale
Les recommandations prônent la mise en place d’un socle de protection sociale minimal dans tous les pays. En filigrane, il s’agit aussi d’aboutir à une convergence progressive des systèmes de protection sociale qui se font actuellement concurrence entre les pays du G20. Les pays prônent aussi la prise en compte du concept de socles de protection sociale par toutes les organisations internationales et recommandent qu’elles aident les pays à développer leurs propres indicateurs et à assurer le suivi de leur mise en ouvre.

Les standards de l’OIT
Les ministres demandent le « plein respect des principes et droits fondamentaux du travail » établis par l’Organisation internationale du travail, alors que certains pays, dont la Chine et les Etats-Unis, n’ont toujours pas ratifié les 8 conventions de l’OIT fixant les standards internationaux du travail. À défaut de s’être mis d’accord sur un engagement de ratification de ces huit conventions par les 20 Etats, les conclusions encouragent toutefois l’« OIT à continuer de promouvoir la ratification et la mise en ouvre des 8 conventions fondamentales ». La promotion du travail décent figure également à l’agenda des Etats du G20. Accueillies par la Présidence française comme un important pas en avant sur le plan social, les recommandations prévoient enfin un mécanisme de consultation de toutes les organisations internationales ayant un mandat social pour apprécier l’impact social des politiques économiques et financières défendues par les autres organisations. Les recommandations rappellent en outre l’importance pour les Etats de se doter d’une administration du travail efficace et encouragent les Etats à s’entraider sur le plan technique pour mettre en ouvre les normes internationales du travail.

La Confédération syndicale internationale a approuvé les conclusions de la réunion. Dans une déclaration, la Confédération syndicale internationale a indiqué que les ministres du Travail avaient tracé la voie à suivre pour les ministres des Finances et les chefs d’État et de gouvernement en accordant la priorité à l’emploi et en entérinant le seuil minimum de protection sociale et les droits des travailleurs à l’issue de leur conférence de deux jours à Paris.

Pour Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, à présent, il revient aux chefs d’Etats et aux ministres des Finances du G20 de suivre l’exemple des ministres du travail.