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Les PSE (plans de sauvegarde de l’emploi) depuis la crise sanitaire

mercredi 18 août 2021

De mars 2020 à mai 2021, 146 500 personnes se sont inscrites à Pôle emploi suite à un licenciement économique, en hausse de +7 % par rapport à la même période 2 ans auparavant. Une bonne partie de ces licenciements est due à des PSE dont le nombre a augmenté depuis le début du covid-19. Des informations statistiques viennent d’être publiées par la Dares qui permettent de comprendre l’ampleur et l’impact de ces plans sociaux sur les différents secteurs économiques et sur les régions.

Combien de PSE ?

De mars 2020 à fin mai 2021, 1 050 PSE ont été initiés, envisageant 106 500 licenciements. De mars à fin octobre 2020 déjà, le ministère du Travail avait annoncé 657 PSE envisageant 62 000 licenciements, contre 369 et 25 500 à la même période de 2019. Cependant, c’est moins que lors de la crise de 2008-2009 qui, sur l’année 2009, avait connu 303 610 licenciements économiques, dont ceux de 2 647 PSE notifiés (sans que l‘on connaisse le nombre de leurs licenciements, non transmis à l’administration du travail jusqu’en 2013).

Ces procédures concernent, pour 26 % des licenciements envisagés, des PME de 50 à 249 salariés (590 procédures initiées concernant 28 200 projets de licenciements) et pour 44 % des salariés d’entreprises de 1 000 salariés et plus (47 000 projets de licenciements pour 138 procédures).

Sur le nombre de PSE initiés, les ¾ (74 %) étaient validés (si accord majoritaire) ou homologués (si voie unilatérale de l’employeur) – à égalité - fin mai 2021, envisageant 75 800 licenciements ;19 % étaient encore en cours de négociation et 4 % étaient abandonnés.

Les secteurs concernés

Toutes les branches sont concernées, sauf les professions juridiques et comptables ; mais elles le sont à des niveaux très divers. Quatre branches sont particulièrement touchées, métallurgie, bureaux d’études et services aux entreprises, transports, et hôtels et restaurants, comme le montre le tableau ci-dessous.

L’importance des PSE selon les branches

En % des licenciements envisagés
Métallurgie 21 % Chimie pharmacie 7 %
Bureaux d’étude et services aux entreprises 13 % Commerce de gros 5 %
Transports 11 % Agroalimentaire 5 %
Hôtels et restaurants 11 % Culture communication 5 %
Habillement cuir textile 10 %



Des régions inégalement touchées

Au niveau des régions aussi, les différences d’impact sont flagrantes. La région la plus marquée par les PSE est l’Île-de-France, avec 43 % des licenciements envisagés alors qu’elle ne représente que 28 % de l’emploi des salariés des entreprises de 50 salariés et plus. Dans cette région sont particulièrement impactés l’hôtellerie restauration et tourisme, les transports, les bureaux d’étude, l’habillement et la métallurgie.
Sont aussi très touchés l’Occitanie et les Hauts-de-France.

L’impact régional des PSE

En % des licenciements envisagés
Île-de-France 43 % Grand Est 4 %
Occitanie 11 % Provence-Alpes-Côte d’Azur 3 %
Hauts-de-France 10 % Normandie 3 %
Auvergne-Rhône-Alpes 7 % Centre-Val de Loire 3 %
Pays de la Loire 7 % Bretagne 2 %
Nouvelle-Aquitaine 6 % Bourgogne-Franche-Comté 2 %



La métallurgie représente la moitié des ruptures envisagées en Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine. Les PSE de l’habillement se concentrent en Île-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Quant à l’hôtellerie et restauration, 1/3 des PSE sont en Île -de France, et les autres se retrouvent surtout en Auvergne-Rhône-Alpes, en Nouvelle-Aquitaine et dans les Hauts-de-France.

Ainsi, si les mesures gouvernementales ont évité l’hécatombe des PSE et licenciements économiques qu’avait connue la crise de 2008-2009, la pandémie a malgré tout des conséquences importantes pour un nombre non négligeable de salariés. Il existe pourtant une autre façon de faire face aux difficultés dues à la conjoncture que nous traversons, au moins pour les entreprises qui restent viables, qui est de négocier un accord APLD qui permet d’organiser des temps partiels largement aidés par l’État le temps que l’entreprise retrouve toute son activité. Ce qui permet d’éviter les PSE et les licenciements économiques.


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