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50 000 euros : amère victoire

mercredi 17 juin 2009

Prends l’oseille et tires toi !
Les salariés licenciés de Continental et de Caterpillar vont toucher 50 000 euros d’indemnités de licenciement.

On ne discutera pas de la hauteur de la somme, - ces entreprises pouvant assumer cette dépense-, ni de sa justification : compenser la perte d’un emploi tenu durant de longues années, de l’implication professionnelle de beaucoup de ces ouvriers, et les aider à tenter de trouver un autre emploi dans une période difficile.

L’interrogation porte sur la signification de ce geste.

D’abord cette solution ne retient que le traitement individuel. L’entreprise avait un collectif de travail qui disparaît par l’usage de cette distribution exclusivement individuelle. Chacun sa prime et vogue la galère ! Quid des bassins d’emploi, des localités proches ? Et les sous-traitants ? Et les PME impactées par l’onde de choc de la perte de centaines d’emplois ? Quelles aides reçoivent-elles du donneur d’ordres ? Quels moyens ont-elles pour les salariés qu’elles vont devoir licencier faute de commandes ?

Mais aussi quelle vision du traitement des licenciements ! La question de la sécurisation des parcours professionnels est arrivée sur le devant de la scène. C’est une notion acceptée par tous, y compris des employeurs. Alors où sont les aides aux organismes de reclassement, où sont les projets de développement ?

Une partie de ces primes ne pouvaient –elles pas être transformées en prises en charge de formations de longue durée sur un, voire deux ans ? Avec maintien du salaire et paiement des frais de formation, négociation avec des établissements de formation, accords spécifiques à l’AFPA, etc.

La hauteur du montant des chèques ne masque pas le manque d’imagination, d’ambition de cette solution. Vision tronquée, loin des idées de responsabilité sociale qui placent la reconversion économique et professionnelle au cœur des pratiques …managériales et syndicales