1. Accueil
  2. > Société
  3. > Territoires
  4. > Les pôles de compétitivité : un effet positif sur (...)

Les pôles de compétitivité : un effet positif sur l’emploi et la création de richesses

mercredi 4 novembre 2020

La politique des pôles de compétitivité vient de faire l’objet d’une étude d’impact pilotée par France Stratégie. Ces structures créées en 2004 visent à favoriser l’innovation et la recherche-développement au sein de l’industrie française en mettant en relation des entreprises de tailles différentes, des centres de formation et des unités de recherche. Elles ont aussi pour but de développer des relations partenariales entre acteurs publics et privés pour renforcer les synergies favorables à la création de richesses et d’emplois. La conclusion de l’enquête mesure les effets d’entraînement intra et inter-départements induits par les pôles et montre que les pôles remplissent leur mission même si des inconnues demeurent encore.

Un pôle de compétitivité : qu’es aquo ?

Voici à titre d’exemple quelques pôles de compétitivité de la région Occitanie (qui en compte six ayant leur siège dans la région).

  • Aerospace Valley : pôle localisé à Toulouse, associant les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués.
  • Aqua Valley : pôle localisé à Montpellier, associant les régions Occitanie et PACA, dans le domaine de la totalité du cycle de l’eau.
  • Cancer Bio-Santé : pôle localisé à Toulouse, associant les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (Limousin), bio cluster dédié à l’innovation en biotechnologie et santé, notamment dans le domaine du cancer.
  • Derbi (Développement des Énergies Renouvelables dans le bâtiment et l’industrie) : pôle localisé à Perpignan, propre à la région Occitanie, dédié aux énergies renouvelables appliquées au bâtiment et à l’industrie.

L’enquête de France Stratégie

Les pôles de compétitivité poursuivent leurs transformations, en particulier en 2019 une quatrième phase de développement avait été lancée, avec l’ambition de porter davantage de projets hexagonaux à l’échelle européenne. L’étude récente de France Stratégie et du commissariat général à l’Égalité des territoires valide ce choix, tout en soulignant la difficulté de mesurer de manière précise les effets positifs générés par les pôles. Car il faut garder présent à l’esprit qu’un pôle de compétitivité peut revêtir des formes très diverses et l’impact sur les entreprises et le territoire ne sera pas le même selon ses caractéristiques propres. L’enquête confirme que cette politique a pris du temps pour produire des résultats.

Enfin, l’enquête évalue les impacts des pôles de compétitivité en tant que politique nationale, et n’évalue pas chaque pôle individuellement. L’ambition de France Stratégie est de repérer les impacts globaux et les leviers susceptibles de les renforcer. L’étude se concentre donc sur les 65 pôles de compétitivité labellisés dès le début du dispositif.

Un réel impact sur les dépenses de R&D des PME

L’étude confirme les résultats d’autres études en ce qui concerne l’impact des pôles sur les dépenses de R&D des entreprises. Ces dépenses privées de R&D ont tendance à se renforcer après 2008. Un euro de subvention publique reçu dans le cadre de cette politique aurait généré en moyenne 2,5 euros supplémentaires de dépenses de R&D par les PME bénéficiaires. En revanche, comme dans les travaux précédents, l’analyse confirme l’absence d’effets positifs mesurables sur les dépenses de R&D des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises. Mais, les grandes entreprises membres d’un pôle affichent des résultats en termes d’exportation bien meilleurs.

D’autres chiffres

Au total, entre 2005 et 2018, près de 4 000 projets de R&D liés aux pôles ont été lancés avec 4,5 milliards de financement privé, 1,8 milliard d’euros de financement public par le biais du Fonds unique de financement interministériel et 1,3 milliard venu des Régions.

Comment les pôles structurent les réseaux et les territoires ?

Les analyses cherchent à mesurer la contribution des pôles à la structuration des réseaux d’innovation. Les résultats obtenus sont contrastés. Du côté positif, les relations apparaissent de plus en plus diversifiées au sein des pôles et leur cohésion d’ensemble progresse au cours du temps. Du côté négatif, le nombre de collaborations diminue. Il n’est pas exclu que ce soit le résultat d’une hausse des collaborations inter-pôles ou du nombre de PME appartenant aux pôles. Il n’est pas exclu non plus que cela s’accompagne d’une amélioration de la qualité de ces collaborations mais l’analyse ne permet pas de conclure sur ce point.

En ce qui concerne les territoires, l’étude montre que plus le nombre d’entreprises adhérentes à un pôle est important, plus on constate une meilleure dynamique des dépenses de R&D du territoire concerné. L’effet d’entrainement est réel. Mais au contraire, il est intéressant de constater qu’aucune synergie positive n’est mise en évidence de manière forte avec les territoires voisins.

Le lien avec l’enseignement supérieur et la recherche universitaire

L’enquête montre la valeur ajoutée des pôles de compétitivité pour les petites et moyennes entreprises ainsi que pour les organismes publics de recherche. Ceux-ci jouent le rôle de connecteur dans leurs écosystèmes, ce qui renforce leur insertion et leur permet de répondre aux attentes qui sont placées en eux en matière d’innovation.

Articuler niveau national et niveau régional

Parallèlement à l’impact positif indéniable, les résultats pointent un effet d’aubaine quand se cumulent à haut niveau des dépenses nationales et des dépenses régionales sur un territoire. Cela signifie qu’il convient de redéfinir l’articulation entre la politique nationale et les politiques régionales des pôles au-delà d’un réaménagement de la logique de co-financement.

Pour la suite, les entreprises redoutent l’incertitude quant à l’investissement de l’État. France Stratégie souligne que l’État devrait réaffirmer l’utilité et la valeur ajoutée des pôles de compétitivité pour les entreprises françaises et pour les organismes publics de recherche. Et il conviendra de voir l’articulation avec le plan de relance !


Source