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Les allocataires de l’assurance-chômage en 2019

samedi 28 novembre 2020

Alors que la pandémie entraine un choc économique et social et la montée du chômage, il est intéressant de se poser et de regarder dans le rétroviseur qui étaient les allocataires indemnisés par l’Unédic en 2019. Quel est leur parcours professionnel, de quels droits bénéficient-ils, pour quelle durée et quel montant ? Les statistiques qui ne manqueront pas d’être produites en 2021 nous fourniront une comparaison avec la situation actuelle. Les points essentiels à retenir.

2,6 millions de personnes indemnisées au 30 juin 2019

6,4 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi au 30 juin 2019. Parmi elles 2,6 millions de personnes étaient indemnisées par l’Assurance chômage après avoir réuni l’ensemble des conditions pour ouvrir un droit, comme par exemple avoir travaillé au minimum 4 mois durant les 28 derniers mois. Les allocataires perçoivent une allocation (ARE, AREF ou ASP). Les données sont issues du fichier national des allocataires. À cette période, les allocataires relèvent de la convention d’assurance chômage de 2017 ou de conventions antérieures. La réforme gouvernementale de 2019 ne s’applique pas encore. On sait qu’elle est actuellement suspendue sur certains points.

Quel est leur profil ?

  • Les femmes sont un peu plus de la moitié des allocataires (52%) et leur part est en augmentation depuis plusieurs années. Ainsi elles n’étaient que 48% en 2014.
  • Des jeunes et des plus âgés. Si 31% des allocataires ont moins de 30 ans, leur proportion est en légère baisse (32% en 2014, 33% en 2013). Les jeunes sont plus souvent embauchés en CDD. 23% des allocataires ont 50 ans ou plus et la part de ceux que l’on qualifie de seniors est en légère hausse (22% en 2014, 21% en 2013). Si les seniors sont moins souvent au chômage, ils sont indemnisés plus longtemps.
  • La moitié des allocataires est titulaire du baccalauréat. Comme dans la population active, les bacheliers sont en constante augmentation. Mais il faut se rappeler que dans la population active les non-bacheliers représentent 39 % des salariés et les titulaires du baccalauréat plus de 60% d’entre eux. Enfin, 20% des allocataires indemnisés n’ont quant à eux aucune formation scolaire.

Pourquoi sont-ils au chômage ?

  • 55% des allocataires sont indemnisés à la suite d’une rupture de contrat, soit un licenciement (32%), une rupture d’un commun accord (20%) ou une démission (3%).
  • La part des ruptures conventionnelles de CDI continue d’augmenter (elle passe de 15% en 2014 à 18% en 2019) tandis que la part des licenciements économiques baisse (12% en 2014 et 7% en 2019).
  • 45% des allocataires sont indemnisés à la suite d’un contrat à durée limitée arrivé à son terme (CDD ou intérim). L’étude constate que ce chiffre est stable depuis 2014.

Quels sont leurs droits ?

  • La moitié des allocataires bénéficie d’un droit d’une durée maximale comprise entre 2 (pour les moins de 53 ans) et 3 ans (55 ans et plus). Parmi les allocataires indemnisés à la suite d’une rupture de contrat, les trois quarts ont un droit d’une durée de 2 à 3 ans.
  • 95 600 intermittents du spectacle sont indemnisés.
  • Les allocataires perçoivent 910 euros net d’indemnisation en moyenne par mois.

En conclusion, la population des allocataires reflète un marché du travail dual marqué pour certains par une trajectoire professionnelle morcelée entre chômage et travail comme l’indique le chiffre de 45% d’allocataires entrant au chômage à la suite d’un CCD arrivé à son terme. Qu’en sera-t-il avec la pandémie ?


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