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La Génération 2017 mieux diplômée, mieux insérée mais percutée par le covid-19

dimanche 1er janvier 2023

Le CEREQ a brossé le portrait de la génération des jeunes sortis du système éducatif en 2017. Un document précieux pour suivre leur niveau et leur insertion dans l’emploi. Cette génération était bien partie selon les termes même du CEREQ car plus diplômée que les précédentes avec malgré tout des parcours chaotiques pour les non-diplômés. Mais trois ans à peine après son entrée sur le marché du travail, elle a été confrontée à une crise sanitaire inédite.

La génération 2017 est la 8ème interrogée par le CEREQ

Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, le CEREQ a mis en place un dispositif d’enquêtes original qui permet d’étudier l’accès à l’emploi des jeunes sortis du système éducatif la même année (750 000 jeunes), quel que soit le niveau ou le domaine de formation atteint. On traite là, à la fois, les sorties de l’enseignement secondaire sans diplôme comme les sorties du supérieur avec un doctorat.
L’enquête « Génération 2017 » est la première enquête du dispositif produite en multimode (interrogation par internet et par téléphone). Mais le déroulement de la collecte a été perturbé par la crise sanitaire du Covid-19. La période d’observation a été prolongée et s’est étalée du 31 août 2020 au 22 mars 2021. 25 000 questionnaires ont été collectés. Cette cohorte sera interrogée une nouvelle fois en 2023 ce qui permettra de tirer un bilan au plus près des conséquences de la crise sanitaire pour les jeunes.

Une génération bien partie mais…

La Génération 2017 interrogée en 2020 affiche de meilleurs indicateurs d’insertion que celle de 2010, la dernière traitée. Désormais près de 80 % des sortants sont détenteurs au moins du baccalauréat et près de la moitié est diplômée du supérieur (47 %). Le Centre souligne que la hausse du niveau de diplôme est portée à la fois par l’augmentation des bacs + 3 et plus (+6 points par rapport à 2010) et par la diminution des non-diplômés (-4 points).

Toujours marquée par des inégalités sociales

En effet, l’accès aux études supérieures reste toujours très marqué socialement : 57 % des enfants de cadres sortent diplômés du supérieur contre seulement 8 % des enfants d’ouvriers. Et si le financement des études est assuré en priorité par les familles, 29 % des sortants étaient boursiers et 27 % exerçaient un emploi durant leur scolarité. Ceux qui arrêtent leurs études évoquent leur intention d’entrer dans la vie active, mais parlent aussi de lassitude ou d’un niveau insuffisant pour poursuivre leurs études.

Des parcours dominés par l’emploi pour deux tiers des jeunes

Deux tiers de la Génération sont inclus dans l’emploi (CDI et CDD). Mais avec une différence suivant le diplôme : 83 % des diplômés du supérieur long sont dans cette catégorie alors que la proportion tombe à 57 % pour les diplômés du secondaire et chute à 25 % pour les non-diplômés.

Pour le tiers restant, les jeunes ont un parcours marqué par un chômage persistant ou récurrent ou un parcours hors du marché du travail. D’autres connaissent des trajectoires associant une ou plusieurs périodes d’inclusion et d’exclusion professionnelle.

Le choc d’une crise sanitaire

Le premier confinement a arrêté nombre d’entreprises ou de services et elle a gelé le marché du travail sauf pour certains secteurs de la santé et des services. Nombreux étaient les jeunes encore en recherche d’emploi en mars 2020. Leur taux d’emploi a logiquement diminué de 3 points, bien supérieur à celui de l’ensemble de la population.
Parallèlement 32 % des jeunes ont déclaré au CEREQ une dégradation de leurs conditions de travail. C’est aussi une Génération confrontée à une organisation du travail sans cesse mouvante avec, par exemple, la généralisation du télétravail.

Conclusion

Les jeunes de la Génération 2017 ont connu jusqu’en mars 2020 une conjoncture plus favorable que celle de leurs aînés. Le marché du travail de la France voit ainsi la part des plus diplômés toujours en croissance. Comment évoluera la vie professionnelle de ces jeunes alors que nous sommes dans une situation de crise à multi dimensions, énergétique, écologique… ? Le suivi de la cohorte, prévu en 2023, nous éclairera. Rappelons pour finir que le taux de chômage des jeunes au deuxième trimestre 2022 a augmenté de 1,3 point, à 17,8 %, mais qu’il demeure nettement inférieur à son niveau d’avant crise (de 3,7 points).


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