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L’insertion des jeunes dans l’emploi

jeudi 12 juillet 2012

Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) étudie le devenir des 739 000 jeunes qui ont quitté la formation initiale en 2007 au travers d’un gros échantillon (25 000 individus) pour observer leur parcours pendant les trois premières années de leur vie active.

Depuis la fin des années 90, un jeune sur six sort sans aucun diplôme, proportion stable.
Quant aux autres, ils se répartissent ainsi :

Le tableau
NiveauRépartition en %
CAP ou BEP 17 %
Bac professionnel ou technologique 17 %
Bac général 6%
Bac +2 16%
Licence L3 8%
Au delà 18%

La part des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur a augmenté, comme le niveau de sortie, ce qui est le résultat de la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD) : plus de 190 000 jeunes - c’est 20 000 de plus que trois ans auparavant - sortent avec un diplôme de niveau licence ou plus, en particulier grâce au succès des licences professionnelles.

Les jeunes femmes font des études plus longues que les jeunes hommes : 48 % d’entre elles ont un diplôme de l’enseignement supérieur contre 36 % des jeunes hommes. Mais on constate qu’elles ont besoin d’un niveau de diplôme plus élevé que les jeunes hommes pour avoir un taux d’insertion équivalent. En effet, à même diplôme, leur taux d’insertion professionnelle est inférieur à celle des jeunes hommes.

La dégradation de la conjoncture de l’emploi depuis 2008 pèse sur la destinée.de cette génération. En 2010, ils sont 73 % dans l’emploi (- 4 points par rapport à 2004), 16 % au chômage (+ 3 points), 7 % sont en formation ou reprise d’études, 4 % en inactivité.

Dans près des deux tiers des cas, l’inscription à Pôle emploi a eu lieu avant toute expérience professionnelle. Plus grave, pour 21 % de la génération 2007, cette période de chômage a duré plus d’un an. Parmi ceux qui ont connu un chômage précoce, 20 % n’ont jamais réussi à décrocher un poste dans les trois ans.

Un peu plus de la moitié d’entre eux (52 %) ont connu au moins une période de chômage en début de carrière, comme lors de la précédente enquête sur la génération 2004.

Paradoxalement, les jeunes trouvent rapidement leur premier travail à l’issue de leurs études. Près de la moitié sont embauchés en moins de trente jours. Près de 80 % d’entre eux ont été employés au moins une fois après six mois de présence sur le marché du travail. « Cette rapidité s’accompagne d’une grande instabilité : les premiers emplois sont le plus souvent des emplois précaires », souligne le Céreq.

Les CDI bénéficient à moins d’un tiers (31 %) des jeunes de la génération 2007, une proportion stable par rapport à celle de 2004. L’emploi précaire est devenu la norme pour les premiers emplois occupés, car tous les autres sont en CDD, en intérim (16 %) ou en contrat aidé (12 %).

Ce sont les non diplômés qui subissent le plus fortement la crise : leur trajectoire est caractérisée soit par un éloignement durable de l’emploi, soit par une alternance récurrente entre périodes d’emploi et de chômage. Quant ils sont en emploi, ils sont beaucoup plus souvent que les autres sur des contrats précaires. Or, en 2010, 48 % seulement étaient en emploi.

Inversement, plus on est diplômé, plus le risque de chômage dans les trois premières années diminue : il est encore de 62 % avec un CAP ou un BEP, mais il tombe à 50 % avec le baccalauréat, à 41 % avec une licence ou un master, à 32 % avec un doctorat. Dès la licence, le risque d’être au chômage pendant plus d’un an devient faible (10%).

L’accès à un CDI varie parallèlement : seuls les ingénieurs sont à 75 % recrutés en CDI, plus de la moitié des bac+5 décrochent un CDI, contre 29 % des titulaires de CAP et de BEP et 20 % des jeunes sans diplôme.

Autre critère discriminant pour les premiers pas sur le marché du travail : le lieu de résidence. Quel que soit son niveau de diplôme, un jeune qui habite dans une zone urbaine sensible - les quartiers défavorisés ciblés par la politique de la ville - a plus de chance d’être au chômage qu’un jeune du même niveau d’études en dehors de ces zones.

Enfin, les jeunes de la « génération 2007 » issus de l’enseignement secondaire par voie d’apprentissage présentent un taux d’emploi de 10 points supérieur à ceux qui ont suivi une formation par voie scolaire, trois ans après leur sortie du système éducatif.


PS :

lire l’article du CEREQ : http://bit.ly/152zSsh