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L’emploi s’est fortement redressé fin 2021

samedi 25 février 2023

Fin 2021, 29,5 millions de personnes sont en emploi en France dont 26,4 millions de salariés. L’emploi a rebondi de 965 000 après avoir baissé de 175 000 pendant la première année de crise sanitaire. Le taux d’activité a renoué avec une croissance interrompue en 2019 et atteint en 2021 son plus haut niveau depuis que l’INSEE le mesure au sens du BIT (1975), augmentant pour toutes les tranches d’âge.

La proportion de personnes travaillant à temps partiel a continué de diminuer et celle des personnes en sous-emploi s’est nettement repliée.

  • Le niveau de qualification des emplois a de nouveau augmenté, tandis que la part des emplois à durée limitée a rebondi.
  • Le chômage et son halo ont diminué de concert, de 0,8 point au total : 10,4 % des 15-64 ans sont sans emploi et souhaitent travailler en 2021 (le plus bas niveau depuis 2011).
  • Le coût du travail horaire a quasiment stagné en 2021, contrecoup d’une forte augmentation en 2020.
  • Ces hausses sont toutefois largement atténuées par le regain d’inflation depuis l’automne en 2021.

Le rebond de l’emploi total provient de l’emploi salarié (+855 000 emplois après moins 217 000 en 2020) :

  • Particulièrement dans le privé (+839 000 emplois après –256 000).
  • L’emploi public a légèrement ralenti (+16 000 emplois après +40 000).
  • Au total 638 000 emplois salariés ont été créés en deux ans soit +2,5 %.
  • En 2021, le rebond de l’emploi salarié concerne surtout les secteurs qui avaient été les plus touchés par les restrictions d’activité et s’est essentiellement concentré à la fin du printemps lorsque ces restrictions se sont nettement allégées.

Gains nets des secteurs d’emploi : près des ¾ des gains nets d’emploi salarié sur l’année se concentrent dans :

  • L’hébergement-restauration (+157 000 emplois, après -129 000 en 2020).
  • Le commerce (+128 000 emplois après -3 000),
  • Les services aux ménages (+91 000 emplois après –59 000, ce secteur comprend les activités culturelles). Au sein de ce secteur, l’emploi intérimaire s’était le plus rapidement ajusté à la crise sanitaire, avec des pertes historiques au printemps 2020, mais il a augmenté ensuite pour retrouver son niveau d’avant- crise, fin 2021.
  • Le taux de recours à l’intérim des seuls secteurs marchands non agricoles s’est ainsi effondré au premier trimestre 2020, passant de 4,4 % fin 2019 à 2,8 % en mars 2020 puis s’est redressé jusqu’à 4,5 % fin 2021.

Les emplois aidés ont augmenté de 7 % en 2021 : fin 2021, 2,3 millions d’emplois bénéficient d’une aide publique (contrats aidés, alternance, aide à la création ou à la reprise d’entreprise et d’autres dispositifs sectoriels), soit une hausse de 7 % sur un an.

  • Cette augmentation est principalement portée par l’apprentissage et les contrats aidés, soutenue par les pouvoirs publics.
  • Parmi les personnes occupant un emploi bénéficiant d’une aide publique, 285 000 sont en contrat aidé fin 2021 (soit 12 % de l’ensemble des emplois aidés) dont la moitié dans une structure d’insertion par l’économique (IAE).
  • Le nombre de personnes en IAE a augmenté de 5 % en 2021, une hausse portée par le plan de relance.
  • Le nombre de bénéficiaires en contrat aidé dans le secteur marchand, via les contrats uniques d’insertion-contrats initiative emploi (CUI-CIE) et dans le secteur non marchand, avec les parcours emploi compétences (PEC), a quant à lui doublé en 2021, contrats en faveur des jeunes pour faire face aux effets de la crise sanitaire.
  • Le nombre de personnes en alternance atteint 1,0 million fin 2021 (44 % des emplois aidés), soit 23 % de plus qu’en 2020. La baisse du nombre de personnes en contrat de professionnalisation (-18 %) est plus que compensée par la dynamique de l’apprentissage (+33 % en un an).
  • La réforme de l’apprentissage portée par la loi « Avenir professionnel » de 2018, ainsi que l’aide exceptionnelle pour l’embauche en apprentissage mise en place mi-2020, expliquent cette hausse.
  • Enfin, le nombre de bénéficiaires d’autres emplois aidés atteint 1 million fin 2021 (43 % des emplois aidés), pour l’essentiel au titre de l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Dispositif Acre : 740 000 personnes) et de l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ : 198 000 personnes).
  • Le nombre de ces autres dispositifs a baissé de 12 % en raison des restrictions des conditions d’accès à l’Acre à partir de 2020 et la fin en juin 2021 de l’aide à l’embauche des jeunes.
  • Généralisés depuis début 2020 à l’ensemble du territoire, les emplois francs ont continué de monter en charge. Fin 2021, 47 000 personnes en bénéficient soit 43 % de plus que fin 2020.

En 2021, parmi les actifs en emploi qui sont salariés, la part des emplois à durée limitée s’est redressée : en moyenne 74 % des personnes en emploi salarié sont en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires. 12,6 % sont en emplois à durée limitée dont les salariés en contrat à durée déterminée (CDD : 7,7 % de l’emploi), en intérim (2,0 %) ou en alternance ou en stage (2,9 %). Et 12,6 % sont des emplois indépendants.

  • Depuis son pic en 2002, la part dans l’emploi total des salariés en emplois à durée indéterminée a suivi une tendance à la baisse.
  • En contrepartie, la part de l’emploi à durée limitée, de l’alternance et des stages à continué d’augmenter, de même que l’emploi indépendant.

En 2021, l’emploi salarié a rebondi sur l’ensemble du territoire. Il dépasse son niveau de fin 2019 dans toutes les régions. Soit en moyenne nationale : 2,5 % sur deux ans.

  • Le rebond est plus modéré en Bourgogne-Franche-Comté (+0,7 %) et en Île-de-France (+1,3 %). Dans ces deux régions, l’activité d’hébergement-restauration est plus limitée qu’ailleurs.
  • La Bretagne est la région la plus dynamique, elle frôle le plein emploi, Annecy, Aix en Provence, Courbevoie forment le top 5 de l’emploi, puis vient Bordeaux, Lyon, Colmar, Dijon, Valence…Pour un CDI, c’est Lyon ou l’Île-de-France.
  • L’emploi non salarié aurait continué d’augmenter (+110 000) après sept années de hausses consécutives.
  • Le nombre de micro-entrepreneurs, porté depuis 2018 par le doublement du plafond du chiffre d’affaires et en 2020 par les circonstances particulières de la crise sanitaire (livraisons à domicile), a fortement augmenté en 2021.

Fin 2022, après sept trimestres consécutifs de forte hausse de l’emploi (soit 304 900 emplois en 2022), le niveau d’emplois d’avant la crise sanitaire (fin 2019) est dépassé de 4,5 % (soit 888 000 emplois). Le ralentissement de l’emploi du 4ème trimestre 2022 provoque des inquiétudes sur les pronostics 2023, malgré une progression de 1,5 % pour l’année 2022 dans le secteur privé. La baisse du chômage dans beaucoup de régions, les demandes de recrutement dans plusieurs secteurs rendent les économistes perplexes vu le faible niveau de croissance. Dans l’attente des chiffres définitifs en mars 2023, l’URSSAF prévoit une croissance du PIB de 0,2 % aux 1er et 2ème trimestres.


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