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Infirmiers diplômés : une insertion professionnelle aisée

mercredi 27 février 2019

Les infirmiers nouvellement diplômés sont chaque année de plus en plus nombreux et leur insertion professionnelle reste aisée. 74 % des diplômés en 2013 ont trouvé leur premier emploi en moins d’un mois. Pour près de trois quarts des diplômés de 2013, le premier poste est un emploi temporaire (CDD ou intérim) mais, trois ans après l’obtention du diplôme, 78 % d’entre eux sont salariés en CDI. Au cours des trois années suivant l’obtention du diplôme, la part de temps passé en emploi atteint 95 %. Ceux qui choisissent de s’établir en tant qu’infirmiers libéraux ont un revenu supérieur de 28 % à celui des salariés trois ans après l’obtention de leur diplôme. Pourtant fin 2017, plus de 18 000 demandeurs d’emploi sont inscrits sur les listes de Pôle emploi à la recherche d’un poste d’infirmier en soins généraux.

En France, l’accès aux études et à la profession d’infirmier d’État est règlementé par l’arrêté du 31 juillet 2009 relatif aux conditions d’admission dans les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), préparant au diplôme d’État d’infirmier.

  • La réussite du concours d’entrée IFSI permet d’y suivre une formation d’une durée de 36 mois qui débouche sur l’obtention du diplôme d’infirmier diplômé d’État (IDE). Depuis 2009, c’est un équivalent universitaire de la licence.
  • La formation en alternance, se déroule à moitié en institut de formation (apport théorique), et à moitié en stages pratiques à l’hôpital ou en milieu extrahospitalier.
  • Après obtention du diplôme d’État, l’infirmier peut exercer dans des structures ou à domicile, de manière autonome ou en collaboration, par exemple dans le cadre d’une équipe pluri professionnelle.

Le diplôme d’État d’infirmier forme les étudiants à devenir les collaborateurs directs du médecin, capables d’appliquer ses prescriptions, d’administrer les médicaments, de poser les perfusions, d’effectuer les prises de sang, de prendre en charge le bien-être et l’hygiène du malade, de surveiller et de transmettre l’évolution de son état. L’obtention du diplôme permet d’exercer la profession d’infirmier en soins généraux en tant que salarié et en tant que libéral (sous réserve de justifier d’une expérience suffisante en établissement de santé). Pour autant, il ne permet pas d’exercer les professions d’infirmier spécialisé, comme infirmier de bloc opératoire, infirmier anesthésiste, puériculteur ou encore, depuis peu, infirmier en pratique avancée, qui requièrent une ou plusieurs années de formation complémentaire.

L’exercice libéral de cette profession ne peut être pratiqué qu’à la condition de pouvoir justifier d’une expérience professionnelle dans un établissement de soins ou au sein d’un groupement de coopération sanitaire d’une durée de 24 mois, c’est-à-dire 3 200 heures en équivalent temps plein, au cours des six années précédant la demande d’installation en libéral sous convention1.

Un nombre croissant : en 2017, 26 000 infirmiers ont été diplômés, soit 88 % de plus qu’en 2000, pour atteindre 500 000 infirmiers. Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années (hausse des quotas, meilleure adéquation entre ces quotas et le nombre d’élèves, meilleure réussite la première année).

31 % des étudiants ne sont pas issus de la formation initiale, ce sont les post-initiaux, pourcentage en augmentation mais inférieur à celle des post–initiaux des aides-soignants (69 % en 2013). En 2013, Ils étaient âgés en moyenne de 31 ans. La majorité des étudiants avait un emploi dans la santé avant d’entrer en formation et, pour 42 % d’entre eux, leur but était l’obtention d’une qualification professionnelle.

Une insertion professionnelle bien meilleure que dans les secteurs hors santé. Ainsi, parmi les diplômés en 2013, 74 % ont trouvé leur premier emploi en moins d’un mois (79 % pour les post-initiaux et 71 % pour les primo-sortants), contre 85 % des diplômés de 2007, soit un allongement du délai d’insertion entre ces deux promotions. Pour autant, l’insertion des jeunes diplômés infirmiers reste bien meilleure que celle des diplômés de même niveau hors santé, parmi lesquels seuls 51 % trouvent un emploi en moins d’un mois.

Pour trois quarts des jeunes diplômés, le premier emploi est temporaire. Si l’accès des jeunes infirmiers à un premier emploi est rapide, cet emploi est dans 73 % des cas temporaire (contrat à durée déterminée, intérim), ce qui est proche des primo-sortants de niveau équivalent hors santé (71 %). Les infirmiers primo-sortants sont nettement plus souvent dans ce cas (78 %) que les post-initiaux (62 %). Pour ces derniers, l’expérience antérieure peut en effet favoriser l’obtention d’un contrat stable. La moitié des infirmiers diplômés d’État (50 %) occupent leur premier poste dans un hôpital public, tandis que 12 % travaillent pour l’État ou le service public dans un autre type d’établissement et 38 % sont employés d’un établissement du secteur privé.

Trois ans après avoir été diplômés :

  • 83 % des infirmiers occupent un emploi stable et 96 % des infirmiers occupent un emploi, contre seulement 78 % des autres diplômés de même niveau (CDI, fonctionnaire, non salarié). Parmi les infirmiers ayant connu un employeur unique, 61 % ont commencé leur carrière par un emploi à durée déterminée. Cette proportion est nettement plus importante chez les infirmiers primo-sortants (68 %) que chez les post-initiaux (47 %), majoritairement recrutés en CDI ou comme fonctionnaires.
  • Les infirmiers libéraux ont un revenu supérieur de 28 % à celui des salariés. Les niveaux de revenu diffèrent entre primo-sortants et post-initiaux : au sein de la promotion 2013, les premiers ont un revenu de 9 % inférieur à celui des seconds.

Au 31 décembre 2017, 18 250 infirmiers demandeurs d’emploi de catégories A, B et C (c’est-à-dire tenus de rechercher un emploi, qu’ils aient ou non exercé une activité réduite au cours du mois de décembre) étaient inscrits à Pôle emploi.
Les demandeurs d’emploi ne représentent toutefois que 3,6 % des effectifs d’infirmiers en activité au 31 décembre 2017. Mais entre 2009 et 2017, le nombre de demandeurs d’emploi infirmiers inscrits depuis plus d’un an sur les listes de Pôle emploi a augmenté fortement. Fin 2017 :

  • 32 % des demandeurs d’emploi infirmiers étaient inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi (22 % fin 2009). Cette évolution est commune à l’ensemble des professions (dans le même temps, la part des inscrits depuis plus d’un an pour l’ensemble des métiers est passée de 33 % à 45 %), mais elle est plus marquée parmi les infirmiers.
  • Entre 2009 et 2017, le taux d’écoulement annuel des demandes d’emploi pour le métier d’infirmier en soins généraux a sensiblement baissé, de 73 % à 56 %, traduisant un accès plus difficile à l’emploi pour les infirmiers inscrits à Pôle emploi.
L’annonce du plan santé pour 2022 vient bousculer la formation des métiers d’infirmiers par l’annonce de la création de postes d’infirmiers en « pratique avancée » et par la création des « assistants médicaux ». La profession d’infirmière pourrait se voir reconnaître des compétences règlementaires relevant des médecins. C’est une réponse des pouvoirs publics « aux déserts médicaux », à la nécessaire redistribution des tâches, adaptée à la médecine du 21ème siècle, et à la collaboration des professionnels de la santé au service des patients.

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