L’exposition à des propos ou comportements discriminatoires
Un quart des personnes interrogées (un échantillon représentatif de 5 000 personnes) ont déclaré avoir fait l’objet de propos ou comportements stigmatisants dans les 5 dernières années, 20 % peu souvent et 5 % très souvent. Et cela quel que soit là où l’on travaille : cela existe autant dans le secteur public (27 %) que dans le privé (25 %).
Exposition aux propos ou comportements | En % |
---|---|
Sexistes | 14 % |
Racistes | 9 % |
Liés au handicap | 5 % |
Liés à la religion | 5 % |
Homophobes | 3 % |
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Ce sont donc les propos ou comportements sexistes puis racistes qui sont les plus fréquents, en moyenne. Mais cette exposition est hétérogène selon les catégories de personnes interrogées :
- 23 % des femmes se sont heurtées à des propos ou comportements sexistes (6 % des hommes) ;
- 24 % des personnes qui se déclarent homosexuelles ou bisexuelles subissent des propos et comportements homophobes (2 % des hétérosexuels) ;
- 33 % des personnes perçues comme non blanches ont subi des propos ou comportements racistes, et même 38 % des personnes noires (6 % des personnes perçues comme blanches) ;
- 15 % des handicapés ont été exposés à des propos et comportements handiphobes ou liés à l’état de santé (2 % sans handicap) ;
- 22 % des musulmans ont fait l’objet de propos ou comportements liés à leur religion (3 % des chrétiens).
Les femmes subissent les discriminations plus que les hommes, en particulier 54 % des femmes perçues comme non blanches, 43 % de celles qui ont un handicap. Très exposés aussi sont les hommes homosexuels ou bisexuels (40 %) et ceux qui sont perçus comme non blancs (40 %).
L’exposition à des attitudes hostiles
Plus de la moitié de l’échantillon déclare avoir vécu au moins une situation de dévalorisation du travail : 57 % des hommes et 54 % des femmes. Soit on sous-estimait leurs compétences (38 %), soit on leur faisait comprendre qu’« en faire plus » permettrait de mieux reconnaître leur travail (37 % des femmes et 32 % des hommes), soit on dévalorisait le travail fait (un tiers), ou encore on les chargeait de tâches ingrates ou dévalorisantes (19 %). De plus, souvent ces attitudes hostiles se cumulent, dévalorisation, discrimination et propos et comportements, devenant du harcèlement discriminatoire.
Là encore, certains groupes sociaux, les mêmes d’ailleurs, sont davantage exposés : 36 % des femmes perçues comme non blanches, 29 % des femmes handicapées, 22 % des homosexuels ou bisexuels, 21 % des hommes perçus comme non blancs, contre 4 % des hommes perçus comme blancs.
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Tous ces éléments montrent que ces propos, comportements et attitudes sont très fréquents dans les milieux de travail, mais aussi qu’ils y sont minimisés. Pourtant, précise le Défenseur des droits, « ces situations sont de nature à engager la responsabilité de l’employeur, sur le fondement de son obligation de sécurité ». Une précision juridique essentielle, qui permet aux élus du personnel, au-delà du soutien individuel aux salariés discriminés, d’agir auprès de l’employeur pour faire cesser ces comportements inacceptables qui entrainent un mal-être pour ces salariés.
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Source
- Défenseur des droits - 11ème baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi :
https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/etudresult-harcmoral-a4-num-30.08.18.pdf
Rappel – Clés du social
- Les 21 motifs de discrimination dans le Code du travail :
http://www.clesdusocial.fr/les-21-motifs-de-discrimination-dans-le-code-du-travail