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Dépenses de santé et conditions de travail

jeudi 26 mai 2011

Les conditions de travail pèsent sur les dépenses de santé. Une étude de l’IRDES met en évidence le lien entre conditions de travail et dépenses de santé.

Trois indicateurs des dépenses de santé ont été utilisés : le nombre de recours aux médecins généralistes ou spécialistes au cours des douze derniers mois, la prise d’arrêts de travail sur une période de deux mois consécutifs, le recours à l’hôpital au cours des douze derniers mois. L’objectif était de mettre en évidence l’impact des conditions de travail sur les dépenses individuelles de santé, et de mesurer l’impact agrégé sur les dépenses de santé de la collectivité.

Les conditions de travail semblent bien être à l’origine d’un accroissement des dépenses de santé. Ainsi, la recherche montre que les trois indicateurs de pénibilité retenus induisaient des modifications dans la consommation ambulatoire, dans la prise d’arrêts de travail et dans les hospitalisations. De plus, un effet supplémentaire du cumul des risques professionnels sur les dépenses de santé est mis en évidence.

Selon la méthode d’estimation retenue, les individus soumis au cumul des trois risques étudiés ont entre 22,4 % et 25,1 % de consultations en plus par rapport aux salariés sans exposition, entre 46,3 % et 56,1 % d’arrêts de travail en plus et entre 33,3 % et 35,9 % d’hospitalisation en plus.

Au moment de l’enquête, l’exposition au risque physique s’avère responsable de 12,7 % des arrêts de travail prescrits. Relativement aux risques physiques, les risques psychosociaux semblent tenir un rôle plus important pour expliquer la consommation médicale, quel que soit le poste de dépenses. Environ 8,7 % des consultations sont attribuables à ce risque. Il est par ailleurs responsable quasiment du tiers des arrêts de travail pris au cours de deux mois consécutifs. De plus, le risque psychosocial se révèle être en cause dans l’explication des recours à l’hôpital de 12,2 % des travailleurs ayant été hospitalisés au cours de l’année.

Cette étude souligne aussi l’importance de l’impact réel du travail sur les dépenses de l’assurance maladie. En effet, à champ comparable, les recours reconnus par l’assurance maladie comme étant attribuables au travail sont bien inférieurs à ceux que nous venons de déterminer ; avec l’indicateur d’existence de risques les conditions de travail ont pour conséquence : 10,2 % pour les consultations ; 34,1 % pour les arrêts de travail et 19,3 % pour les hospitalisations..

Cette sous-estimation a donc comme conséquence un transfert des charges entre les ménages et les entreprises. La branche des accidents du travail, uniquement financée par les cotisations patronales, devrait en effet rembourser ces dépenses, alors que la branche maladie, financée par les ménages et les entreprises, l’est de plus en plus par les ménages. De plus, l’ensemble de ces résultats met en évidence l’intérêt de favoriser l’efficacité du système de prévention des risques professionnels et peut être utile à la réflexion sur les dispositifs de prévention des risques professionnels aujourd’hui en place et la construction de nouvelles mesures.

Conclusions : le déficit de l’Assurance maladie serait moins important si les conditions de travail s’amélioraient !


PS :

=> lire le document pdf : Document de travail n° 41 - IRDES - Mars 2011 17
http://www.irdes.fr/EspaceRecherche/DocumentsDeTravail/DT41InfluenceConditionsTravailDepensesSante.pdf