1. Accueil
  2. > Environnement économique
  3. > Emploi
  4. > COVID 19 : une répartition inédite de l’emploi entre (...)

COVID 19 : une répartition inédite de l’emploi entre chômage partiel, présence en entreprise, télétravail et absence pour congé ou maladie

samedi 2 mai 2020

D’après une enquête spéciale de la DARES effectuée entre le 1er avril et 10 avril 2020, un quart des salariés du secteur privé est en télétravail, un autre quart travaille en présentiel, un troisième quart est en chômage partiel. Les autres salariés sont en arrêt maladie ou en congé. Très peu (1 %) ont exercé leur droit de retrait.

Des différences suivant la taille et le secteur d’activité

Selon le secteur d’activité et la taille des entreprises, cette répartition est différente. Ainsi le chômage partiel est utilisé plutôt dans les petites entreprises (41 % des salariés des entreprises de 10 à 19 salariés) et moins dans les grandes (seulement 18 % dans les plus de 500 salariés). On trouve le plus de chômage partiel dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration (67 %), la construction (49 %), la fabrication du matériel de transport (48 %) et les autres services (41 %), catégorie qui concerne, pour beaucoup, les métiers du spectacle.
À l’inverse, c’est dans les grandes entreprises que le télétravail est le plus utilisé (29 %) et le moins dans les petites (18 %). Le télétravail est particulièrement pratiqué dans les secteurs de l’information et la communication (63 %) et les activités financières et l’assurance (55 %).

Le système productif français à l’arrêt

Cette situation inédite du marché du travail reflète l’état de l’activité des entreprises en cette période de confinement. Ainsi, 49 % des salariés ont vu l’activité de leur entreprise soit s’arrêter complétement (19 %), soit être réduite au moins de moitié (30 %). 32 % ont vu l’activité de leur entreprise baisser plus modérément. Seulement 15 % des salariés ont vu leur activité restée inchangée et pour 4% elle a progressé.

Reflet du recours au chômage partiel, l’activité s’est arrêtée ou fortement ralentie dans les petites entreprises (64 % des salariés des entreprises de 10 à 19 salariés contre 43 % des entreprises de plus de 500 salariés) et recouvre les mêmes secteurs d’activité que ceux qui ont eu recours au chômage partiel, auxquels se rajoutent la fabrication des autres produits industriels, l’industrie textile et le commerce.

Ce sont bien sûr les difficultés liées à la gestion de la crise sanitaire qui sont à l’origine des difficultés rencontrées par les entreprises (62,2 %) suivi de loin par les difficultés financières (34,4 %), les difficultés d’approvisionnement (28,1%), le manque de débouchés (24,8%), la fermeture administrative (24 %) et le manque de personnel (24 %).

Suivant les secteurs, il existe des différences sensibles. Ainsi les difficultés financières sont plus souvent invoquées dans l’hôtellerie restauration, l’information communication ou encore dans les secteurs de l’énergie, l’eau et la gestion des déchets. C’est dans l’industrie et la construction que l’on cite le plus souvent les difficultés d’approvisionnement. On évoque principalement les fermetures administratives dans l’enseignement privé, l’hôtellerie-restauration et les arts et spectacles.

Les entreprises sont à l’arrêt mais elles avaient, au moment de l’enquête, peu ou pas réduit leurs effectifs. Ainsi, seulement 11 % des salariés travaillaient dans des entreprises qui les ont diminués. Il s’agissait principalement de reports d’embauches prévues (51 %) ou de non-renouvellement de CDD (49 %). À la date de l’enquête, peu de licenciements (2 %).

Indiscutablement, la généralisation du télétravail à tous ceux qui peuvent le pratiquer et les mesures de chômage partiel ont permis d’amortir le premier choc pour passer ce cap difficile. Mais chacun sait, d’une part que la crise sanitaire est loin d’être terminée, et d’autre part qu’a commencé une crise économique et sociale qui risque d’être douloureuse et qui nécessitera pour en sortir par le haut la mobilisation de tous.


Source