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Bilan des emplois d’avenir de 2013 à 2020

mercredi 11 août 2021

Créés en 2013 pour constituer une première expérience professionnelle et une deuxième chance pour acquérir une qualification pour des jeunes peu ou pas qualifiés, les emplois d’avenir étaient, pour des jeunes de 16 à 25 ans d’un faible niveau de qualification ou habitant une zone défavorisée, la possibilité d’obtenir un CDD ou un CDI de 1 à 3 ans à temps plein avec une formation et un suivi personnalisé professionnel (voir Clés du social [1]).

Ce dispositif a pris fin au 1er janvier 2021. La Dares fait le bilan de cette période et constate que pour un jeune en emploi d’avenir, 4 ans après, sa probabilité d’être en emploi est de 8 points supérieure à celle qu’il aurait eu sans pouvoir bénéficier de ce dispositif.

Des jeunes en emploi d’avenir souvent détenteurs d’un diplôme inférieur ou égal au CAP ou au BEP. Les emplois d’avenir ont bien bénéficié à des jeunes peu ou pas qualifiés qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi. 80 % des bénéficiaires ont au plus un niveau de diplôme équivalent au CAP-BEP. Les jeunes bénéficiaires sont plus souvent éloignés des bassins d’emploi. 35 % habitent en zone urbaine sensible (ZUS), en zone de revitalisation rurale (ZRR) ou dans les département et régions d’outre-mer (DROM). La mobilité est souvent un prérequis nécessaire pour accéder à un emploi d’avenir. Les jeunes signant un contrat d’emploi d’avenir sont quasiment tous majeurs.

Des contrats aidés de longue durée, avec un fort accès à la formation et un suivi régulier, ils se distinguent des contrats aidés classiques par leur plus longue durée (un à trois ans, contre six mois à deux ans pour un contrat unique d’insertion).

  • La durée moyenne d’un contrat s’établit à deux ans et 44 % des contrats prennent fin avant leur terme. Un quart des contrats durent moins d’un an et un tiers trois ans ou plus.
  • Ils se distinguent par une attention accrue à la formation et un suivi par un tuteur. Les structures employeuses sont tenues de le proposer aux jeunes, en complément du suivi assuré par les missions locales pendant la durée du contrat.
  • Près de 4 jeunes sur 5 ont bénéficié d’une formation au cours de leur emploi et près de 3 sur 5 ont eu accès à une formation certifiante.
  • Les CDD accèdent en plus grand nombre à des formations, certifiantes ou non, quand ils ont signé un contrat de longue durée (89 % d’accès à la formation et 60 % à la formation certifiante pour les jeunes ayant signé un CDD de trois ans contre 67 % d’accès à la formation et 44 % pour les formations certifiantes pour les jeunes en CDI). Les jeunes en CDI bénéficient moins souvent d’une formation. Cela s’explique par le fait que les CDI sont plus fréquents dans le secteur marchand (formations moins nombreuses que dans le secteur non marchand).
  • Le tuteur au sein de la structure employeuse est chargé d’accueillir le jeune, de l’informer et de le guider au quotidien (86 % des jeunes déclarent en bénéficier) Cependant, seulement 26 % des jeunes déclarent avoir un suivi très régulier (plusieurs fois par mois) et 32 % des jeunes affirment être suivis moins d’une fois par trimestre. Les conseillers de mission locale sont amenés à se déplacer régulièrement sur les lieux de travail.
  • 69 % des jeunes affirment qu’un conseiller est bien venu leur rendre visite sur leur lieu de travail et 52 % se sentent aidés par la mission locale.

Quatre ans après l’entrée en emploi d’avenir, on constate un effet positif du dispositif sur l’insertion professionnelle, un impact sur les trajectoires professionnelle et sociale. Pour estimer cet effet, un groupe témoin comparable a été créé. La population comparée aux bénéficiaires est constituée de « faux jumeaux ».

  • Le passage par l’emploi d’avenir a un effet positif sur la probabilité des bénéficiaires d’être en emploi non aidé trois ans après l’entrée en dispositif.
  • Le taux d’emploi des bénéficiaires est alors supérieur de 2 points à celui qu’il aurait été en l’absence du dispositif (55 % sont en emploi contre 53 % des faux jumeaux).
  • 4 ans après l’entrée en emploi d’avenir, l’effet du dispositif sur le retour à l’emploi s’est renforcé (+8 points).
  • L’impact des emplois d’avenir est hétérogène selon le niveau de diplôme. Moins les jeunes sont diplômés, plus l’impact d’avenir est fort. Elle est de 9 points pour les sans diplôme contre 5 points pour ceux ayant obtenu le baccalauréat.
  • L’impact positif diffère aussi suivant la durée du contrat aidé. Il est plus marqué pour les jeunes qui y sont restés au moins 3 ans (+10 points de taux d’emploi, 4 ans après l’entrée en emploi d’avenir (contre 5 points pour ceux qui ont interrompu leur emploi d’avenir durant la première année). Sur 3 ans, les jeunes ont pu acquérir davantage d’expérience professionnelle, ont pu être mieux formés, et davantage accompagnés par la mission locale. Ils s’insèrent mieux sur le marché du travail.
  • L’effet est positif que ce soit dans le secteur marchand ou le secteur non marchand. Ce résultat diffère de certaines études sur les contrats aidés qui mettent en évidence un effet négatif des emplois aidés dans le secteur non marchand.

L’autonomie et l’insertion sociale des jeunes sont améliorées par leur passage en emploi d’avenir.

  • Les emplois d’avenir ont aussi un impact positif sur la santé des jeunes : la probabilité que les jeunes se déclarent en mauvaise santé 4 ans après l’entrée dans le dispositif est inférieure de 2 points. L’effet est plus fort quand les bénéficiaires sont sans diplôme.
  • Bénéficier d’un emploi d’avenir permet aux jeunes d’acquérir davantage d’économies. La probabilité de vivre dans un logement autonome est supérieure de 7 points à ce qu’elle aurait été sans dispositif.
  • En l’absence d’un emploi d’avenir, une partie plus importante des moins diplômés n’aurait pas quitté le domicile familial faute d’emploi et de revenus suffisants.

Depuis le premier plan Barre en 1977 « pacte national pour l’emploi des jeunes », les contrats aidés apparaissent, disparaissent au fil des gouvernements et des besoins spécifiques de l’économie. En 2021, fin des emplois d’avenir mais naissance des emplois francs pour faciliter l’emploi des personnes résidant dans un quartier prioritaire de la ville (QPV) et les contrats adultes-relais ; mais aussi le CUI (contrat unique d’insertion) qui se diversifie en CUI-CIE pour le secteur marchand ou CUI-CAE pour le secteur non marchand. Ils ont pour objet de faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles. Ils sont conclus dans le cadre du parcours Emploi Compétences (PEC).


Référence