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Une plus forte mobilité des salariés après le Covid

samedi 5 août 2023

En France, la forte reprise de l’emploi depuis mai 2021 s’accompagne de tensions sur le marché du travail, les entreprises font état de difficultés de recrutement, ce qui crée des opportunités pour les salariés en poste qui peuvent plus facilement changer d’entreprise.

Les salariés de 2021 ont plus facilement quitté leur entreprise que ceux de 2018 : 81,2 % des salariés qui travaillaient dans le privé en 2021 se trouvent dans la même entreprise un an plus tard en 2022, soit 1,8 point de moins que la part équivalente des salariés de 2018 :

  • 9,7 % des salariés de 2021 ont évolué vers une autre entreprise du secteur privé, soit 2,4 points de plus que les salariés de 2018.
  • D’autres se retrouvent indépendants (+0,9 %) ou dans le secteur public (+0,7 %), proportions certes faibles mais qui ont augmenté légèrement par rapport à l’avant crise.
  • Peu d’entre eux se retrouvent au chômage (2,8 %) et cette proportion a diminué de 0,6 point entre 2018 et 2021. Ce recul des transitions à un an de l’emploi privé vers le chômage illustre l’amélioration de la conjoncture du marché du travail au cours de la période.

La hausse de la mobilité est souvent l’aboutissement de démarches volontaires :

  • 24,6 % de ceux déclarant en 2021 souhaiter un nouvel emploi en ont effectivement trouvé un nouveau, un an plus tard.
  • En 2022, le fait d’augmenter ses revenus devient la motivation principale des salariés du privé, souhaitant changer d’emploi pour un salaire plus important. À égalité avec celle d’améliorer les conditions de travail, qui arrivait en tête en 2021.

Les mobilités ont augmenté pour presque toutes les catégories sociodémographiques des salariés du privé entre 2021 et 2022 :

  • En premier lieu pour les 15-24 ans (baisse de stabilité dans l’entreprise de 2,9 points) Le départ des plus jeunes vers un emploi indépendant a progressé de +0,7 point contre +0,3 point en 2021 et les sorties du marché du travail ont diminué (-0,5 point).
  • Les employés peu qualifiés ont une plus forte baisse de la stabilité dans l’entreprise (-4,2 points).
  • Les plus qualifiés ont été eux aussi plus mobiles avec une baisse de la stabilité de 2,6 points de cadres conservant leur emploi dans leur entreprise.
  • Les ouvriers sont moins concernés par le départ de leur entreprise, mais ils ont davantage bénéficié de l’amélioration économique ; la part de ceux devenus chômeurs a davantage diminué (-2,6 pour les ouvriers peu qualifiés contre -0,6 point pour l’ensemble des salariés du privé).
  • Les salariés sous d’autres types de contrats en 2021, en majorité des contrats d’alternance (apprentissage…), sont, davantage qu’avant la crise sanitaire, restés dans l’emploi salarié privé un an après, ce qui compense en partie la plus grande mobilité vers des entreprises et des secteurs différents.

L’accroissement des mobilités résulte de départs vers d’autres secteurs d’activité : 6,6 % des salariés du secteur privé présents la première semaine ouvrée de septembre 2021 étaient un an plus tard encore salariés du secteur privé mais dans une entreprise et un secteur d’activité différents :

  • Les secteurs dont la stabilité a le plus diminué sont ceux des industries agroalimentaires (-2,7 points), des services privés non marchands (-2,7 points) qui comprennent la santé et l’action sociale, et de l’hébergement-restauration (-2,2 points).
  • Seuls les salariés des secteurs financiers n’ont pas modifié leur propension à rester dans leur entreprise.
  • Le regain de mobilité des salariés concerne en particulier ceux initialement en CDI. 72 % des démissionnaires de CDI en 2021 sont en emploi salarié privé un an après, 3,1 points de plus qu’avant la crise sanitaire.

Fin 2022, 30,3 millions de personnes sont en emploi en France, dont 26,9 millions de salariés. En deux ans, 1,2 million d’emplois salariés ont été créés, dont un tiers en contrat d’alternance. Le taux de chômage a reculé (7,2 %) et le halo autour du chômage continue de baisser. Dans tous les grands secteurs d’activité, les démissions de CDI restent supérieures à leur niveau d’avant- crise, il est toujours élevé dans l’hébergement-restauration et en nette hausse relative dans l’industrie, le tertiaire non marchand et le commerce.


Références