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IAE (insertion par l’activité économique) et insertion dans l’emploi

samedi 17 février 2024

L’insertion par l’activité économique, IAE, a accueilli 175 000 personnes en difficulté, éloignées de l’emploi, en 2022. Selon les structures IAE où elles travaillent, les contrats vont de quelques mois à 2 ans. Que deviennent ces personnes à leur sortie ? Quelle est leur insertion dans l’emploi ? C’est ce qu’a étudié la Dares récemment.

Les chiffres de l’IAE en 2022

L’insertion par l’activité économique consiste en une mise en situation de travail, avec un contrat, complétée par un accompagnement social (aide aux démarches, santé, logement…) et professionnel (formation, aide à la recherche d’un stage en entreprise, d’un emploi…).

En 2022, l’IAE a réalisé 174 800 nouveaux contrats, ce qui représente une baisse de 4 % par rapport à l’année précédente, imputable à une des 4 formes de structures, les associations intermédiaires (-22 %), en raison d’une évolution réglementaire, alors que les autres structures ont été en hausse :

Structures IAE Nouveaux contrats 2022 Personnes en IAE fin 2022
ACI : ateliers et chantiers d’insertion 65 800 64 200
EI : entreprises d’insertion 21 500 19 000
AI : associations intermédiaires 49 900 43 400
ETTI : entreprises de travail temporaire d’insertion 37 600 18 000



Il faut savoir que les 2 premières (ACI et EI) signent des contrats de travail et sont de plus longue durée, alors que les 2 dernières fonctionnent par missions d’intérim, avec une durée d’insertion plus courte.

Qui entre en IAE ? Près des 2/3 sont des hommes (62 % des nouveaux entrants), souvent jeunes (1/4 de moins de 26 ans), peu diplômés (39 % d’un niveau infra CAP) ; ¼ viennent d’un QPV (quartier prioritaire de la ville), un peu plus d’1/4 (28 %) sont d’origine extra-européenne ; la moitié sont au chômage depuis au moins 1 an et 38 % sont aux minima sociaux.

Dans l’IAE, ils sont surtout employés comme ouvriers non qualifiés, dans les métiers artisanaux ou industriels. À leur sortie, 54 % disent avoir été accompagnés et 40 % avoir suivi une formation.



Quelle insertion après leur parcours en IAE ?

6 mois après leur sortie, près de la moitié sont en emploi (45 %). Ce taux est en progression. De plus pour les ¾ d’entre eux ce n’est pas de l’intérim mais un contrat de travail et même un CDI pour ¼. On les trouve à 52 % dans le privé, mais aussi dans le public pour 18 % d’entre eux, à 15 % dans une association et 4 % sont travailleurs indépendants. 43 % sont à temps partiel.
40 % cherchent encore un emploi, 7 % sont en formation et 8 % inactifs.

Une bonne insertion dans l’emploi est fonction de plusieurs facteurs, éloignement de l’emploi, durée du chômage, niveau de qualification, dynamisme local de l’emploi… Le passage en IAE n’efface pas toutes les inégalités antérieures. Par exemple, si 6 mois après leur sortie 45 % sont en emploi, ce taux monte à 50 % pour ceux qui n’étaient pas aux minima sociaux et n’est que de 36 % pour ceux issus du RSA. Il dépend aussi de la durée du chômage : 41 % d’insertion dans l’emploi si le chômage a duré plus de 24 mois, 48 % pour un chômage de moins de 6 mois. De même, pour ceux qui ne sont pas au niveau CAP-BEP, le taux d’emploi est de 43 % contre 52 % pour les – rares – qui ont un niveau supérieur au bac. Autres exemples, le taux d’emploi tombe à 43 % en cas de handicap et même à 33 % pour ceux qui reçoivent l’allocation d’adulte handicapé (AAH), à 36 % pour les plus de 55 ans, ou à 39 % pour ceux issus d’un QPV.

Il est plus facile de s’insérer dans un emploi si l’insertion se fait dans les hotels-cafés-restaurants, le tourisme, les loisirs et animation, les services à la personne ou aux collectivités ou encore dans les transports et logistique.

L’insertion dans l’emploi dépend du niveau de chômage local. Les régions les plus favorables sont les Pays-de-la Loire (51 %) et la Bretagne (49 %) alors que les Hauts-de-France n’arrivent à insérer que 39 % des sortis d’IAE.



Ces études montrent ainsi le rôle de l’IAE qui permet l’insertion dans l’emploi à de nombreuses personnes qui au départ en étaient éloignées, voire très éloignées, avec des parcours plus ou moins longs (de 2 mois et demi à 2 ans parfois renouvelés) selon cet éloignement et les apprentissages de la vie professionnelle à acquérir ou réapprendre. Si le principe de l’IAE est que « Nul n’est inemployable », il en ressort l’importance essentielle de l’accompagnement social et professionnel pour rendre possible l’acquisition d’une employabilité.


Sources

Déjà parus dans Clés du social