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Transition écologique et sociale : les propositions du Pacte du pouvoir de vivre

samedi 12 mars 2022

Alors que le réchauffement climatique accélère et que les inégalités s’approfondissent, les 65 organisations du Pacte du pouvoir de vivre alertent sur la nécessité d’une transition écologique et sociale prenant réellement en compte tous ces enjeux. Et elles interpellent, grâce à 90 propositions, les candidats à l’élection présidentielle pour que leurs programmes soient à la hauteur de ces défis. Le thème central est celui de la transition écologique et sociale, avec tous les changements et nouvelles politiques écologique, sociale, économique, de formation, budgétaire et fiscale à mener pour la réaliser.

Une politique durable pour les transports et l’énergie

Un des objectifs est de développer des transports peu polluants. Pour cela, le Pacte du pouvoir de vivre veut s’appuyer sur le développement du train, l’interdiction de l’extension des aéroports et l’interdiction de la vente de véhicules diésel ou essence en 2030 et les hybrides en 2035. Ce qui demande de penser à l’avance la transformation de ces industries, de s’assurer du maintien des emplois via des formations pour les nouvelles compétences nécessaires au développement de véhicules zéro émission et de travailler sur la production des batteries.

Le Pacte milite aussi pour avancer vers un mix énergétique 100 % renouvelable, avec un fort essor d’ici 2030 et poursuivre la recherche sur les déchets nucléaires qui constituent une menace pour le futur.

Toujours dans le domaine énergétique, l’hydrogène lui aussi doit se développer grâce à des projets d’hydrogène vert, c’est-à-dire produit par électrolyse à partir d’une électricité renouvelable.



Mieux produire et mieux consommer

Le Pacte se préoccupe aussi de l’agriculture pour que l’on progresse vers une agro-écologie et demande la programmation, avec des objectifs annualisés, de la fin des pesticides pour 2035 et des engrais de synthèse pour 2050. Il revendique aussi que les aides de la PAC (politique agricole de l’UE) soient fléchées dans cet objectif et qu’on impose les mêmes normes aux importations extra-européennes (« mesures-miroirs »).

Un autre domaine ciblé est celui du bâtiment, dans le but d’accélérer la rénovation thermique, la construction bas carbone et le réemploi. Cela suppose une politique forte de déploiement d’une formation initiale et continue intégrant ces compétences, mais aussi la valorisation de ces métiers, en particulier auprès des jeunes. La proposition est aussi que les aides publiques ne soient accordées que pour des bâtiments publics de qualité énergétique, en même temps qu’une accélération de l’évolution des normes et des quotas dans les marchés publics en faveur des matériaux de réemploi, ou biosourcés et éco-matériaux de qualité.

Également, le système commercial fait l’objet de propositions pour changer la situation actuelle. Le Pacte propose de réglementer la publicité, en interdisant celle qui concerne des produits néfastes à l’environnement et celle qui pousse à la surconsommation, notamment alimentaire en direction des enfants. Il cherche aussi à équilibrer e-commerce et commerce de proximité car le e-commerce détruit 2 fois plus d’emplois qu’il en crée et a un impact environnemental néfaste (artificialisation de sols pour les entrepôts, accroissement des transports, surproduction...), par exemple en encourageant la vente en ligne des commerces de proximité.

Un autre point touche toute la production et la consommation de biens : un objectif de leur meilleure durabilité et d’un accroissement de leur durée d’usage en facilitant leur réparation et leur réemploi et ainsi d’assurer le maintien des 60 000 emplois de réparation en France et en créer de nouveaux.

Une série de mesures proposées va vers la protection et la lutte contre l’artificialisation des sols, la création d’espaces verts et d’une agriculture urbaine, la création d’une stratégie nationale de la biodiversité et de la conservation des écosystèmes, ainsi que pour la gestion forestière.

Adapter les finances et la fiscalité à la transition

La première demande est celle d’un budget public qui aille dans le sens des objectifs écologiques et sociaux, en arrêtant les dépenses néfastes à l’environnement, en montant à 10 % de « dépenses vertes » dès 2025. Le Pacte demande une fiscalité « de justice et de transformation » :

  • avec un impôt sur le revenu plus progressif,
  • un alignement de la fiscalité du travail et du capital,
  • une taxe exceptionnelle sur le patrimoine foncier pour financer un fonds de transition écologique,
  • une imposition revue des grandes fortunes
  • ainsi que la fiscalité des grosses successions,
  • le relèvement des taux minimaux des multinationales,
  • une fiscalité carbone ambitieuse pour en reverser les recettes aux familles modestes et à la transition,
  • mais aussi une TVA réduite sur les activités de réemploi et de réparation,
  • et la hausse des financements des pays les moins avancés pour des projets d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

Le Pacte se préoccupe aussi des financements privés afin qu’ils soient au service du bien commun. Il demande :

  • que les grandes entreprises aient l’obligation de négocier un plan de décarbonation, aligné avec l’accord de Paris, avec leurs salariés,
  • que l’on mette fin progressivement aux financements des énergies fossiles, tout en garantissant une transition juste pour les personnes et territoires touchés par cette baisse graduelle,
  • que l’on encadre les activités financières pour une réorientation vers les activités durables et l’accompagnement de la transition,
  • que l’on oriente l’épargne des ménages vers l’épargne solidaire et durable,
  • et que l’on assure à bas coût le financement des PME vers leur transition écologique et sociale.

Au total, pour le Pacte, toutes ces mesures vers la transition écologique et sociale doivent se préoccuper des conséquences sur les personnes, les emplois et les territoires, afin de ne laisser personne au bord du chemin, assurer l’emploi de tous, diminuer les inégalités, rendre chacun acteur de sa propre vie et faire société ensemble.

De plus, ces mesures ne peuvent s’arrêter aux frontières de notre pays. Le Pacte insiste pour que la transition s’étende à la totalité de l’UE, avec une révision de ses objectifs économiques pour leur orientation vers la transition, et la proposition d’exclure du calcul du déficit les dépenses de transition écologique et sociale.


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